Partager

Nez qui coule chez l’enfant et le bébé : symptômes et gestes pour soulager

Mis à jour le 02 septembre 2025 Dr Roxane DESANDES

nez qui coule
© AdobeStock_538818035

Un nez qui coule, aussi appelé rhinorrhée, est un symptôme fréquent chez les bébés et les jeunes enfants. Il s’agit le plus souvent d’un mécanisme de défense naturel du système immunitaire. L’écoulement nasal peut avoir plusieurs causes : virus, allergies, irritation, ou encore réaction à l’environnement.

Mais comment savoir s’il s’agit d’un simple écoulement passager ou s’il faut consulter un médecin ? Cet article vous aide à comprendre pourquoi le nez de votre enfant coule, ce que signifient les différentes couleurs de mucus et quels gestes simples permettent de soulager son quotidien.

Écouter l'article

0:00 / 0:00

Sommaire de l'article

Je retiens !

  • Le nez qui coule est très fréquent chez les bébés et jeunes enfants et fait partie du mécanisme naturel de défense contre virus, allergènes ou irritants.
  • L’écoulement peut être clair, épais, jaune ou vert, et ces variations ne signifient pas toujours une infection grave.
  • Les jeunes enfants sont plus souvent concernés car leur système immunitaire est encore immature et ils sont souvent en contact avec d’autres enfants (crèches, écoles).
  • Pour soulager le nez qui coule : lavage nasal au sérum physiologique, mouche-bébé, bonne hydratation, air sain et position semi-assise pour dormir.
  • Apprendre à l’enfant à se moucher commence généralement vers 2-3 ans.
  • Consulter un médecin si l’écoulement dure, devient purulent, s’accompagne de fièvre élevée, de difficultés respiratoires ou de douleurs aux oreilles/yeux.
  • La prévention passe par le lavage des mains, l’air aéré et humidifié, l’éviction de la fumée et le respect du calendrier vaccinal.

Pourquoi le nez de l’enfant coule-t-il ?

Un mécanisme de défense naturel

L’écoulement nasal n’est pas une maladie en soi mais une réponse du système immunitaire. Lorsque la muqueuse du nez est agressée, elle produit du mucus pour protéger les voies respiratoires. Ce mucus hydrate les muqueuses, filtre l’air inspiré et emprisonne microbes et particules irritantes avant qu’ils n’atteignent les poumons. Le fait que le nez « coule » est donc le signe que le corps de l’enfant réagit et se défend[1].

Les principales causes d’un nez qui coule

  • Les infections virales : elles représentent la cause la plus fréquente. Un simple rhume ou une grippe entraînent souvent une rhinorrhée. Ces infections sont particulièrement courantes en automne et en hiver[2].
  • Les allergies : le nez peut couler de manière claire et abondante lors d’une réaction aux pollens, aux acariens ou aux poils d’animaux. Dans ce cas, l’écoulement est souvent associé à des éternuements répétés et des yeux qui démangent.
  • Les irritations : l’air sec, la pollution, la fumée de tabac ou encore certains produits chimiques peuvent irriter la muqueuse nasale et provoquer un écoulement temporaire.
  • Les poussées dentaires : bien que la poussée dentaire ne soit pas directement responsable d’une rhinorrhée, elle peut augmenter la salivation et rendre les muqueuses plus sensibles. Cela peut donner l’impression d’un nez qui coule davantage, mais ce n’est généralement pas la cause principale[1].

Pourquoi les enfants ont-ils souvent le nez qui coule ?

Chez le jeune enfant, un nez qui coule est un phénomène particulièrement fréquent. Ce n’est pas le signe d’une fragilité anormale mais plutôt une étape normale du développement. Deux raisons principales expliquent cette fréquence :

Un système immunitaire encore en construction

À la naissance, le système immunitaire de l’enfant est immature. Au fil des premiers mois et des premières années, il apprend à reconnaître et à combattre les virus et les bactéries. Chaque épisode de rhume ou d’infection bénigne contribue à développer cette mémoire immunitaire.

Ainsi, les jeunes enfants peuvent présenter 6 à 10 épisodes de rhinopharyngite par an durant leurs premières années de vie, en particulier avant l’âge de 3 ans[3].

La vie en collectivité : un terrain favorable aux virus

Les enfants qui fréquentent une crèche, une école maternelle ou d’autres lieux collectifs sont davantage exposés aux microbes. Le contact rapproché, le partage des jouets et le fait que les jeunes enfants portent fréquemment leurs mains ou objets à la bouche facilitent la transmission des virus responsables d’écoulements nasaux.

Nez qui coule clair ou coloré : que signifient les différentes couleurs et textures de sécrétions ?

L’aspect des sécrétions nasales peut varier au cours d’un même épisode et donner de précieuses indications. Il est important de rappeler qu’un changement de couleur du mucus n’est pas forcément le signe d’une infection grave.

Nez qui coule clair et fluide

Un écoulement nasal clair est le plus fréquent. Il survient lors d’un rhume viral, d’une réaction allergique ou d’une irritation passagère. Chez le nourrisson, ce type d’écoulement est courant car ses muqueuses sont encore sensibles. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un phénomène bénin[1].

Nez qui devient épais, jaune et verdâtre

Au fil d’un rhume, le mucus peut s’épaissir et changer de couleur. Cette évolution est généralement liée à l’action du système immunitaire : les globules blancs viennent combattre le virus et colorent les sécrétions. Contrairement à une idée reçue, un mucus jaune ou vert ne signifie pas forcément une infection bactérienne nécessitant des antibiotiques[1].

Quand s’inquiéter

Certains signes doivent toutefois alerter et conduire à consulter :

  • un écoulement nasal épais, jaune ou verdâtre qui se prolonge au-delà de 10 jours sans amélioration ;
  • un nez qui coule accompagné d’une fièvre élevée et persistante ;
  • un écoulement sanglant ou purulent d’un seul côté du nez (qui peut évoquer un corps étranger chez l’enfant) ;
  • l’association avec des douleurs aux oreilles, aux yeux ou une toux intense[1].

Nez bouché : comment aider son enfant à mieux respirer ?

Un nez qui coule s’accompagne souvent d’une congestion nasale. Pour l’enfant, ce n’est pas tant l’écoulement qui est gênant que l’obstruction du nez, qui complique la respiration, perturbe le sommeil et rend l’alimentation plus difficile, surtout chez le nourrisson qui tète ou boit au biberon.

Adapter la position de sommeil

La position semi-assise permet à l’enfant de mieux respirer lorsqu’il a le nez bouché. Chez le nourrisson, on peut légèrement surélever la tête du matelas (jamais avec un oreiller directement dans le lit avant l’âge de 2 ans, pour des raisons de sécurité). Chez l’enfant plus grand, dormir la tête un peu relevée peut aussi améliorer le confort nocturne.

Favoriser une bonne hydratation

Une bonne hydratation est essentielle pour soutenir le système immunitaire et faciliter l’évacuation des sécrétions[4]. Proposer régulièrement de l’eau ou le sein chez les bébés allaités, fractionner les biberons aide à fluidifier le mucus et limite la sécheresse de la gorge.

Maintenir un air sain à la maison

Un air trop sec accentue la congestion nasale. Aérer les pièces plusieurs fois par jour et maintenir une humidité adaptée (autour de 50 %) contribuent à apaiser les muqueuses. En revanche, il est déconseillé d’utiliser des humidificateurs à vapeur chaude en raison du risque de brûlures.

Il est également important d’éviter toute exposition à la fumée de tabac, qui irrite fortement les voies respiratoires et fragilise les défenses naturelles de l’enfant[4].

Comment nettoyer le nez de l’enfant ?

Chez le bébé comme chez l’enfant plus grand, le nettoyage du nez est essentiel pour soulager la gêne respiratoire et prévenir les complications (otite, gêne à l’alimentation, troubles du sommeil).

Le lavage nasal au sérum physiologique

Le sérum physiologique est le moyen le plus simple et le plus sûr pour dégager le nez. On utilise de préférence des dosettes à usage unique, plus hygiéniques.

Chez le nourrisson, le lavage se fait en position allongée sur le côté ou semi-assise, en introduisant délicatement quelques gouttes dans la narine supérieure afin que le liquide ressorte par l’autre narine ou par la bouche.

Chez l’enfant plus grand, il peut être réalisé assis, avec la tête légèrement inclinée. La fréquence dépend de la gêne : avant les repas et au coucher et autant de fois que nécessaire dans la journée[5].

L’utilisation du mouche-bébé

Lorsque le lavage ne suffit pas, le mouche-bébé peut aider à aspirer les sécrétions. Il existe plusieurs modèles (poire, manuel, électrique). L’important est d’aspirer doucement pour éviter d’irriter les muqueuses et de bien nettoyer l’appareil après chaque usage. Certaines solutions salines légèrement hypertoniques peuvent être utilisées avant l’aspiration pour fluidifier le mucus.

Apprendre à l’enfant à se moucher

Vers l’âge de 2 à 3 ans, l’enfant peut commencer à apprendre à se moucher seul. Cela demande de la patience et un apprentissage progressif. Les exercices ludiques comme souffler dans une paille, faire des bulles dans l’eau ou essayer de déplacer un petit morceau de coton en soufflant par le nez peuvent l’aider à comprendre le geste. Une fois acquis, le mouchage devient un réflexe qui facilite grandement la gestion du nez qui coule au quotidien.

Quand consulter le médecin ?

Dans la grande majorité des cas, un nez qui coule est bénin et disparaît spontanément en quelques jours. Toutefois, certains signes doivent alerter et justifier une consultation.

  • Chez le nourrisson de moins de 3 mois, toute rhinorrhée accompagnée de fièvre doit motiver une consultation rapide, car les infections peuvent évoluer plus vite à cet âge.
  • Une fièvre élevée (au-delà de 38,5 °C) qui persiste plus de deux jours.
  • Des difficultés respiratoires : respiration sifflante, rapide, pauses respiratoires, lèvres ou peau bleutées.
  • Un écoulement épais, jaune ou verdâtre qui dure plus de 10 jours sans amélioration.
  • L’association avec une douleur importante aux oreilles (pouvant évoquer une otite) ou aux yeux.
  • Un nez qui coule d’un seul côté, avec un mucus purulent ou sanglant, pouvant évoquer la présence d’un corps étranger dans la narine.
  • Une toux qui s’aggrave ou persiste plus d’une semaine, accompagnée de vomissements ou de crises d’étouffement.

Nez bouché : gestes de prévention

  • Lavez-vous les mains : après le mouchage, avant les repas et après avoir joué. Une solution hydro-alcoolique peut dépanner.
  • Aérez et humidifiez : aérer la maison chaque jour, garder l’humidité autour de 50 %, et éviter la fumée de tabac.
  • Limitez les contacts en période d’épidémie, surtout pour les nourrissons. Apportez les jouets personnels à la crèche ou chez le médecin.
  • Vaccinations à jour : elles protègent contre les infections graves qui peuvent compliquer un simple rhume.

Cet article vous a-t-il été utile ?

[1] Institut national de santé publique du Québec. Nez bouché ou qui coule.

[2] Santé publique France. Virus hivernaux.

[3] Institut national de santé publique du Québec. Le rhume chez les enfants.

[4] Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Infections nasosinusiennes de l’enfant et de l’adulte. ECN Pilly 2021. Éditions Alinéa Plus. Paris

[5] Assurance Maladie. Comment pratiquer un lavage de nez chez un enfant ?

Christine Boussaroque, Elisabeth Haentjens et Frédérique Jaquet. Les pathologies rencontrées à la crèche.

François M. Hygiène du nez et des Oreilles expliquée aux parents. Médecine & Enfance, novembre 2005, p 601.

Cohen R. Transmissibilité, contagiosité, éviction de la crèche, couverture vaccinale. Médecine & Enfance mai 2008, p 199.

American academy of pediatrics. Caring for your baby and young child: birth to age 5, Bantam Books. 2009. 752 pages.

Note :
Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Des conseils adaptés à l’âge de votre enfant !

Je m'abonne à la newsletter

Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement.

Je pose ma question

Nos pédiatres sont bénévoles et ne peuvent répondre qu'à un nombre limité de questions par jour. Le nombre maximal de questions a été atteint, n'hésitez pas à revenir sur le site !

Pour toute question concernant la santé de votre enfant, rapprochez-vous d'un professionnel de santé.

A NOTER :
Pour toutes les questions concernant le SOMMEIL, il existe déjà sur le site beaucoup de questions auxquelles les pédiatres ont déjà répondu. Etant donné que les pédiatres sont très sollicités et ne peuvent répondre qu'à un nombre limité de questions, nous vous invitons à faire une recherche sur le site avant de poser votre question.