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Varicelle : tout savoir sur cette maladie infantile

Mis à jour le 26 septembre 2024 3 de nos experts

Enfant souffrant de varicelle sur son dos et au visage
Crédits photo : AdobeStock_175168983

La varicelle est une infection due à un virus varicelle-zona (VZV) de la famille des Herpès-Virus. Selon une étude menée par Santé Publique France, on compte chaque année en France plus de 700 000 cas de varicelle. Il s’agit donc d’une des maladies infantiles virales les plus répandues notamment chez le jeune enfant, l’adolescent, et l’adulte non immunisé. Souvent bénigne, elle peut néanmoins représenter un danger par surinfection cutanée ou atteinte neurologique, plus particulièrement pour les personnes à risque, fragiles et les femmes enceintes. Il y a également un risque de formes graves de la maladie chez les autres adultes non protégés.

Qu’est-ce que la varicelle ? Quelle est la période de contagion ? Quels sont les vaccins recommandés ? Nos réponses.

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Sommaire de l'article

Qu’est-ce que la varicelle ?

Souvent sujet d’inquiétude pour les parents, la varicelle est une maladie infantile très contagieuse, causée par un virus spécifique, et caractérisée par les boutons qu’elle fait apparaître (éruption vésiculeuse). Ce virus se transmet par voie cutanée ou par voie aérienne. Un vaccin permet de se prémunir de cette infection virale, mais la pratique de cette vaccination dans la petite enfance n’est actuellement pas recommandée ni remboursée en France (sauf cas particulier), contrairement à une majorité de nos voisins européens.

Quels sont les premiers symptômes de la varicelle ?

L’incubation de la varicelle dure environ 2 semaines, et la maladie elle-même une huitaine de jours.

Après un petit syndrome viral léger (rhume, fièvre) inconstant 8 jours après la contagion, la maladie commence par une légère fièvre (environ 38°), parfois un écoulement nasal, de la fatigue, puis une éruption avec de fortes démangeaisons. Les boutons de varicelle apparaissent successivement sur le corps de l’enfant. Il s’agit tout d’abord de boutons rouges qui se transforment rapidement en vésicules remplies d’un liquide clair qui ressemblent à des gouttes de rosée, puis le liquide se trouble et les vésicules évoluent vers une croûte de couleur foncée. Certaines lésions apparaissent encore sur la peau alors que d’autres sont en fin d’évolution. Elles commencent sur le visage et le cuir chevelu, le ventre, le dos, puis l’ensemble du corps et les membres. Elles sont fréquemment présentes dans la bouche, sous la forme d’aphtes (ce qui peut gêner l’enfant), le siège et sur les organes génitaux. Les vésicules commencent à sécher au bout de 2 jours et forment alors une croûte qui tombe en 8 à 10 jours.

Diagnostic : comment savoir si votre enfant a la varicelle ?

Le diagnostic de la varicelle est généralement clinique, reposant sur l’observation d’une éruption cutanée caractéristique ou sur l’existence d’un contact avec une personne infectée environ deux semaines avant. Dans des cas très exceptionnels, la confirmation peut être obtenue en recherchant la présence du virus dans les vésicules cutanées. La sérologie, qui consiste à rechercher les anticorps contre la varicelle dans le sang, peut également être utilisée après l’âge de 11 ans. Cette méthode est surtout utile pour vérifier le taux d’anticorps des es personnes adultes sans antécédent clinique connu afin de les vacciner.

Si vous pensez que votre enfant présente les symptômes de la varicelle, il est recommandé de consulter son pédiatre/médecin généraliste. Surtout dans ces cas de figure :

  • s’il est très jeune,
  • si lui ou quelqu’un de l’entourage proche a des problèmes de santé,
  • si vous êtes inquiet de la gravité des symptômes.

Un professionnel de santé pourra évaluer la situation par un examen clinique et, si nécessaire, faire ou recommander des examens supplémentaires.

Comment se transmet la varicelle ?

La varicelle est une des maladies les plus contagieuses. Elle se transmet principalement de deux manières : par voie respiratoire et par contact direct.

  • Transmission par voie respiratoire : la varicelle peut se propager lorsqu’une personne inhale des gouttelettes de salive contenant le virus, émises par une personne infectée. Elles peuvent être libérées dans l’air lorsqu’une personne malade tousse, éternue ou parle. Il est à noter que ces particules peuvent rester en suspension dans l’air. Ainsi, elles peuvent infecter des personnes à proximité, notamment dans des espaces fermés ou mal ventilés.
  • Transmission par contact direct : le virus peut également se transmettre par contact direct avec les lésions cutanées ou les vésicules d’une personne infectée. Ces vésicules contiennent un liquide très contagieux. Un simple contact avec ce dernier peut permettre la transmission du virus. Cette transmission se produit facilement chez les enfants qui jouent ensemble ou chez les adultes qui s’occupent de personnes malades.
    La varicelle est tellement contagieuse que même un bref contact avec une personne infectée peut suffire pour contracter le virus.

Quelle est la durée de contagion de la maladie ?

La contagiosité de la varicelle commence 48 heures avant l’éruption cutanée. Les enfants restent dans une phase de contagion durant toute l’éruption (stade des vésicules).

Les croûtes ne sont pas propices à la contagion, cependant le liquide en dessous des croutes l’est. Cette contagiosité perdure donc pendant environ 7-10 jours.

L’enfant peut-il continuer à aller à la crèche, chez la nounou, ou à l’école malgré l’éruption de boutons de varicelle ?

Tout dépendra de l’intensité de la varicelle. Si l’infection est accompagnée de symptômes généraux, tels que de la fièvre ou une baisse de l’appétit, il est conseillé de garder votre enfant à la maison et de consulter un pédiatre pour évaluer la situation.

En général, la crèche acceptera de garder votre enfant, car la varicelle est une maladie courante de l’enfance qu’il est préférable d’avoir contractée avant l’âge adulte. En laissant votre enfant à la crèche ou à l’école si son état général le permet, les autres enfants pourront ainsi également développer cette maladie et s’immuniser à leur tour. La varicelle ne fait pas partie des maladies à exclusion de la collectivité.

Quel traitement ? Comment gérer les boutons de varicelle ?

Comme pour toutes les infections virales, les antibiotiques sont inutiles, sauf en cas de complications comme une surinfection bactérienne, principalement cutanée. Le médecin prescrit généralement des soins locaux antiseptiques pour éviter les surinfections cutanées, et exceptionnellement un antiviral dans les cas plus graves. Un antihistaminique peut permettre de diminuer les démangeaisons.

Soulager les boutons de varicelle de votre enfant

Prenez des dispositions pour essayer d’éviter le grattage des boutons de varicelle qui peut être source de surinfection et de cicatrices indélébiles. Coupez et limez les ongles, mettez des chaussettes en guise de gants pour la nuit, lavez-lui les mains régulièrement.

  • Placez votre enfant dans des conditions qui limitent la transpiration. Faites des bains très courts. La douche est préférable si l’âge le permet, éventuellement avec un savon antiseptique.
  • Pour sécher votre enfant après la douche, tamponnez doucement sa peau. Il faut éviter les frottements.
  • N’utilisez surtout pas de talc, de crème, ou de poudre. Ces produits favorisent la surinfection des lésions cutanées. L’éosine n’est également pas recommandée, car la surveillance de l’évolution des lésions est difficile avec la couleur rouge.

Quelles complications possibles avec la varicelle ?

Souvent bénigne chez l’enfant, l’infection de la varicelle peut être plus grave chez la femme enceinte et les autres adultes qui n’ont pas été immunisés par la maladie dans leur enfance.

Chez une majorité d’adultes déclarant n’avoir jamais eu la varicelle, on trouve des anticorps dans le sang. Ils ont probablement eu une varicelle peu importante, mais laissant malgré tout des anticorps suffisants pour se défendre contre la maladie.

En cas de symptômes de varicelle, il faut éloigner du malade toute personne fragile ou présentant une déficience du système immunitaire, pour qui elle peut être très néfaste

Aussi, consultez rapidement un professionnel de santé
si votre enfant :

  • a moins de 6 mois,
  • présente une fièvre élevée (température >38,5°C) pendant plus de 48h,
  • a un bouton qui devient douloureux et qui se développe anormalement,
  • présente des troubles de l’équilibre
  • a une rougeur cutanée étendue au niveau des lésions,
  • présente une toux importante,
  • se plaint de sensations de brûlures aux yeux et / ou présente un écoulement nasal,
  • a un système immunitaire affaibli, souffre d’une fatigue anormale et a été en contact avec une personne contagieuse.

Qu’est-ce que le zona ?

Le zona est une infection virale causée par la réactivation du virus. Après une première infection par la varicelle, celui-ci reste « endormi » dans les ganglions nerveux.

Longtemps après, parfois des années plus tard, il peut se réactiver, souvent à un moment de baisse des défenses immunitaires. Le zona se manifeste par une éruption le long des fibres nerveuses, , qui peut être extrêmement douloureuse, même au-delà de l’éruption.

Cette maladie, bien que causée par le même virus que la varicelle, se manifeste sur un dermatome (zone de la peau qui dépend de connexions nerveuses spécifiques sur la colonne vertébrale), correspondant à une seule partie de la moitié gauche ou droite du corps. Le zona est contagieux uniquement par contact direct pour les personnes n’ayant jamais contracté la varicelle.

L’éruption guérit généralement en 2 à 3 semaines.

Elle peut affecter différentes parties du corps, notamment :

  • le thorax dans environ un cas sur deux, où il se manifeste sous forme de zona intercostal ;
  • la région dorso-lombaire ;
  • le bas de l’abdomen, avec une possible implication des organes génitaux ;
  • le cou ;
  • le visage, prenant alors la forme de zona ophtalmique ou auriculaire.

Pour tout savoir sur le sujet, nous vous encourageons à regarder cette vidéo de la chaîne de vulgarisation médicale WhyDoc. Ici, le médecin généraliste Corentin Lacroix aborde en détails les questions liées au virus varicelle-zona :

VARICELLE / ZONA : 1 seul virus - 2 maladies

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Prévention de la varicelle et vaccination

La vaccination généralisée contre la varicelle des enfants à partir de l’âge de 12 mois n’est actuellement pas recommandée en France, contrairement à de nombreux pays. Elle peut cependant être faite selon un choix parental, mais ne sera pas remboursée.

Elle est recommandée pour les adolescents à partir de de 12 ans et tout adulte n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle. Ceci concerne particulièrement les adultes en contact professionnel avec la petite enfance, ceux avec un projet de parentalité ou en post accouchement, et toute personne dans l’entourage d’immunodéprimés qui n’ont pas d’histoire de varicelle doivent être vaccinés.

Une vaccination post-exposition est possible pour toute personne non immunisée dans les 72 heures suite à un contact avec un patient présentant une varicelle, pour éviter des formes graves.

Chez les nourrissons comme chez les adultes, la vaccination se pratique avec 2 doses de vaccin administrées à au moins deux mois d’intervalle.

Une notion de varicelle très légère ou avant l’âge de 9-12 mois de vie expose à une possible deuxième infection ou l’apparition de Zona précoce.

Il est également établi que la transmission de la maladie dans une fratrie expose le deuxième enfant à une forme beaucoup plus grave, ce qui peut justifier une vaccination dans les trois jours du contact ou rarement un traitement à discuter avec le pédiatre / médecin généraliste de l’enfant.

Comme pour tout vaccin vivant atténué, cette vaccination est contre-indiquée chez la femme enceinte et en cas de déficit immunitaire.

Varicelle pendant la grossesse : est-ce dangereux ?

Cette maladie présente un danger en cas de grossesse, particulièrement durant le premier trimestre (risque de malformations congénitales) et autour de la fin de la grossesse. Ce danger concerne UNIQUEMENT les femmes non immunisées, soit par la maladie soit par une vaccination préalable.

En tout début de grossesse, il y a risque de malformations congénitales pour l’embryon.

Si la maman est en fin de grossesse, le fœtus peut s’infecter et présenter une varicelle néonatale grave, tout comme le nouveau-né à sa naissance. Ce risque est particulièrement important lorsque la maman présente une varicelle dans les 5 jours avant ou dans les 2 jours après l’accouchement.

Le danger de la varicelle pour une femme enceinte et son bébé dépend donc essentiellement du terme d’aménorrhée.

Si vous êtes enceinte et que vous suspectez une varicelle chez vous, l’un de vos enfants ou une personne de votre entourage proche, consultez rapidement votre sage-femme, médecin généraliste, gynégologue ou tout autre professionnel de santé à même de vous conseiller. Il est important de valider l’absence de notion de varicelle précédente (famille, surtout mère, carnet de santé…).

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Infovac-France, Ligne directe d’informations sur les vaccinations : www.infovac.fr

Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2017, Ministère des Affaires sociales et de la santé.

Livre « Pédiatrie » collection « Pour le praticien » A.Bourrillon. éditeur Elsevier / Masson. année 2011. 832 pages.

Caring for your baby and young child – Birth to age 5 – American academy of pediatrics

 

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