Partager

Comment prévenir et soigner le diabète de l’enfant

Mis à jour le 20 octobre 2020 Dr Claire LE TALLEC

Diabète de l'enfant

Encore trop d’enfants arrivent aux urgences dans le coma car les parents ne connaissent pas et n’ont pas su détecter les 1ers signes de diabète, mais qu’en est-il réellement de cette maladie?

Avoir du diabète c’est avoir trop de glucose dans le sang. Cet état peut provenir de 2 raisons :

  • un arrêt de fabrication de l’insuline par le pancréas, c’est un diabète de type 1,
  • un défaut d’action de l’insuline par dysfonctionnement des cellules du pancréas, c’est le diabète de type 2.

Écouter l'article

0:00 / 0:00

Sommaire de l'article

Quelle est la différence entre le diabète de type 1 et 2 ?

Le diabète de type 1 apparait principalement pendant l’enfance, l’adolescence ou chez l’adulte jeune. C’est une maladie auto-immune, chronique, caractérisée par un arrêt total et irréversible de la production par l’organisme d’une hormone indispensable pour vivre : l’insuline. Cette hormone permet la distribution du glucose dans les différents organes. Le glucose provient de l’alimentation et des réserves faites dans le corps (foie et muscles). La quantité de glucose (le sucre) dans le sang, est ce que l’on appelle la glycémie.

Un traitement par des injections d’insuline est inévitable, la personne ayant un diabète de type 1 doit s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour afin de réguler sa glycémie : c’est l’insulinodépendance. Sans prise en charge thérapeutique, le diabète de type 1 a des conséquences dramatiques jusqu’à entrainer le coma et la mort.

Le diagnostic se fait principalement pendant l’enfance ou l’adolescence

Le diabète de type 1 est à différencier du diabète de type 2 ou diabète gras, qui apparaît à un âge plus avancé de la vie et chez des sujets en surpoids ou obèses, généralement sédentaires.

La personne atteinte de diabète de type 2 (autrefois appelé diabète non insulinodépendant) ne parvient pas à utiliser efficacement le glucose par l’insuline qu’elle produit, suite à une alimentation trop riche et à un manque d’activité physique. Ce diabète concerne essentiellement des adultes et se caractérise par une résistance à l’action de l’insuline de l’organisme. Le pancréas fabrique de plus en plus d’insuline jusqu’à épuisement. Le taux de glucose devient anormalement élevé car l’insuline produite est inefficace : celle-ci ne permet pas aux cellules d’utiliser le glucose.

Les personnes atteintes de diabète de type 2 doivent alors contrôler leur pathologie en combinant activité physique et régime alimentaire. Si cela ne suffit pas, les médicaments par voie orale, voire des injections d’insuline peuvent être nécessaires.

Comment anticiper un diabète de type 1 : signes et symptômes à surveiller

La destruction progressive des cellules productrices d’insuline provoque une élévation du taux de glucose dans le sang : c’est l’hyperglycémie. L’élévation prolongée de ce taux dans le sang entraine le passage du glucose dans les urines (normalement l’urine ne contient pas de sucre).

Les symptômes chez l’enfantqui doivent alerter les parents :

  • il urine beaucoup et souvent,
  • il a très soif,
  • il perd du poids,
  • il est fatigué.

Ces signes ne doivent pas être ignorés, il est essentiel de consulter et de faire des analyses de sang ou d’urine.

Le manque d’insuline explique l’excès de glucose dans le sang et dans les urines et peut entrainer également la production par l’organisme de corps cétoniques – ou acétone –, substance toxique.

Leur présence prolongée dans le corps peut provoquer :

  • une haleine “pomme verte”,
  • des nausées, vomissements, douleurs abdominales,
  • une respiration rapide,
  • des troubles de la conscience jusqu’à tomber dans le coma.

La production très importante de corps cétoniques entraine une acidification de sang, c’est l’acidocétose.

L’apparition des premiers signes (urines fréquentes et soif) nécessite une hospitalisation d’urgence pour faire baisser le taux de glucose en excès dans le sang et faire disparaître l’acidocétose. Il faut apporter l’insuline que le pancréas ne fabrique plus : c’est l’insulinothérapie.

Quel traitement un enfant avec un diabète de type 1 doit-suivre ?

Cette pathologie implique de suivre scrupuleusement une thérapie quotidienne et une attention de tous les instants qui repose sur quatre grands piliers.

la surveillance glycémique et l’apport en insuline. Pour faire baisser la glycémie et la maintenir stable au plus près des valeurs normales, il faut se substituer aux cellules qui ne produisent plus d’insuline et l’administrer différemment. L’insuline ne peut pas être prise par la bouche, car elle est détruite lors de la digestion. Il faut donc l’injecter sous la peau. La personne vivant avec un diabète doit mesurer son taux de glycémie 6 fois par jour (ou plus si besoin) en prélevant une goutte de sang au bout de son doigt. En fonction du résultat, elle doit s’administrer 4 à 6 fois par jour de l’insuline de synthèse par injection.

L’auto-surveillance glycémique s’effectue à l’aide :

  • d’un lecteur de glycémie,
  • de bandelettes de prélèvement à usage unique,
  • d’un stylo auto-piqueur muni de lancettes.

L’administration de l’insuline s’effectue quant à elle :

  • en perfusion continue et sous-cutanée par l’intermédiaire d’une pompe à insuline,
  • en discontinue, par plusieurs injections en sous-cutanée avec une seringue ou un stylo.

Aujourd’hui, le matériel proposé a beaucoup évolué permettant confort, sécurité, et précision. Aussi est-il important de bien choisir son matériel – avec l’aide des professionnels de santé pour rendre ce geste du quotidien plus facile.

l’alimentation. Au moment de chaque repas, l’apport en glucides de son menu est évalué afin d’adapter la dose d’insuline.

• le sport. Il permet d’améliorer l’efficacité de l’insuline et ainsi d’optimiser l’équilibre glycémique. De plus, le sport permet à l’enfant de mieux se connaitre, de mieux vivre avec la maladie et d’apprendre à réguler son stress pour mieux équilibrer sa glycémie. Cependant, pratiquer une activité sportive quand on a un diabète nécessite de suivre quelques règles de bonne pratiques afin d’anticiper les dépenses énergétiques et éviter les malaises notamment. Ces règles de conduites sont expérimentées et acquises à l’occasion de journées et séjours d’éducation thérapeutique par le sport.

A savoir

Quelques chiffres

En 2010, le diabète touche 6.6% de la population adulte mondiale (soit 285 millions de personnes). On diagnostique chaque année 78 000 enfants (0-14 ans) avec un diabète de type 1.

En France :

  • plus de 2000 enfants et adolescents ont été diagnostiqués en 2010,
  • près d’1 enfant sur 2 présentait une acidocétose, nécessitant une prise en charge médicalisée intensive. Chaque année, des décès d’enfants surviennent à la suite d’acidocétoses sévères,
  • 160 000 personnes souffrent d’un diabète de type 1, parmi lesquels 20 000 enfants,
  • on estime à environ 800 000 le nombre de personnes atteintes de diabète de type 2, mais non reconnues. Ces chiffres s’expliquent principalement par le vieillissement de la population et la progression de l’obésité,
  • en 10 ans, le diagnostic chez les enfants de – de 4 ans a augmenté de +78%,
  • depuis 15 ans, le nombre d’enfants de moins de 5 ans atteints du diabète a pratiquement triplé.

Cet article vous a-t-il été utile ?

Des conseils adaptés à l’âge de votre enfant !

Je m'abonne à la newsletter

Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement. Un pédiatre se tient également à votre disposition du lundi au samedi entre 18h30 et 21h sur notre service de messagerie instantanée mpedia.CHAT !

Je pose ma question

Ce service est fermé pour le moment, vous pouvez poser vos questions à nos experts du lundi matin jusqu'au vendredi à 12h.

Vous pouvez également accéder au service Mpedia.CHAT, du lundi au samedi de 18h30 à 21h pour échanger avec un pédiatre par messagerie instantanée.