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N’a jamais bien dormi à 8 mois : que faire ?

Dernière question posée le 13/07/2021

Bonjour,

Je viens demander de l’aide pour mon bébé de 8 mois. Mon fils est né avec 3 semaines d’avance, il grandit et grossit bien. Néanmoins depuis sa naissance, les nuits, les siestes sont un cauchemar : depuis tout petit, dès qu’on le pose dans son lit et qu’on lui explique qu’il faut dormir ou se reposer, il pleure, hurle… Je n’en peux plus de voir mon fils comme ça. Il a 8 mois, nous n’avons pas connu 1 journée sans bataille pour la sieste. Sieste qui dure quand on réussit 30 à 45 min. La nuit il fait des micro réveils, je lui fais juste une caresse et en principe ça va mais les réveils sont très matinaux entre 5h et 6h… Il boit puis j’essaie de le rendormir car les signes de fatigue sont bien là mais c’est de nouveau des cris, des pleurs… S’il se rendort, c’est après avoir pleuré 1h… Voire plus. Pour dormir 1h puis la journée débute et il est déjà fatigué donc ronchonne… Et les crises pour les siestes vont être idem. J’ai pourtant mis un rituel de coucher depuis sa naissance pour le coucher… Et les siestes j’ai rajouté un temps lecture pour l’apaiser. Il est très nerveux, gigote beaucoup sans arrêt.
Mais même avec ce temps en plus et beaucoup de tendresse de câlins…il pleure, il hurle quand je viens à le poser. Nous vivons cela depuis 8 mois, depuis quelques jours je craque, je m’effondre même avec la fatigue, le travail l’organisation et rien qui n’évolue. Je pleure aussi ce qui n’arrange rien. Mais je ne comprends pas pourquoi mon fils pleure autant pour dormir. Je n’en peux plus de le voir « souffrir » et de ne pas profiter de ses premiers mois sereinement. J’ai vu chiropracteur, kinésiologue, psychologue mais rien pas d’évolution. Les 4 premiers mois il avait des coliques et un petit RGO interne qui semble avoir disparu avec la diversification. Je suis à bout et tellement triste de ne pas comprendre ses besoins.
D’où peut venir cette détresse liée au sommeil ?  Carence ? Peur ?
Que puis-je faire?
Merci pour votre attention et votre réponse.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Je comprends tellement votre détresse et je compatis pleinement. Je ne me fais aucun souci  (absolument aucun) pour votre bébé lui-même . Mais par contre je m’en fais beaucoup pour vous et par voie de conséquence pour lui aussi car avoir une maman à ce point déprimée et désespérée est très déstabilisant pour un bébé. Votre détresse à chacun est en miroir avec celle de l’autre et vous êtes l’un et l’autre embarqués dans un cercle vicieux d’angoisse et de désespoir.

Il est impératif que vous consultiez un psychologue ou psychiatre qui connait bien la question du début de cette période de la maternité. Je pense que vous trouverez de l’aide auprès du pédiatre de votre bébé ou du service de PMI dont vous dépendez ou de la maternité où vous avez accouché. Dans la plupart des régions, il existe un réseau de soin périnatalogie où on peut vous orienter vers le psychiatre ou psychologue adéquat. Je ne connais pas d’autre solution vraiment scientifique. Peut-être que le psychologue que vous avez déjà vu ne connait pas bien cette particularité du couple « mère-enfant » ou ne connait pas bien les bébés. Il doit travailler en concertation avec le pédiatre de votre enfant. Peut-être que vous attendiez un résultat immédiat et n’avez pas eu la patience de l’attendre. Peut-être que cela vous coutait trop cher … je ne sais pas .

Je sais juste que la bonne voie est la voie de soins de psychiatrie mère.

Bon courage mais surtout ne luttez plus : faites vous prendre en charge et en attendant …. laissez crier votre bébé quand vous n’en pouvez plus ! Il ne lui arrivera rien de fâcheux et en tous les cas, rien de plus que s’il voit sa maman pleurer ou s’énerver.

Et puis aussi faites vous aider bien sûr par son papa ( mais vous êtes peut-être seule …) ses grands parents, ses oncles et tantes, par vos amies ….Tous seront heureux de vous aider, de vous donner un peu de temps personnel en gardant ce petit garçon pour que vous puissiez prendre un peu de distance.