Pleurs de mon enfant, les comprendre et les calmer

Pourquoi les bébés pleurent-ils ?

Les bébés crient

On dit que les bébés pleurent. En réalité, ils « crient » plus qu’ils ne « pleurent » puisqu’ils ont un cri bien tonique et n’ont pas de larme ni de sanglot. Savoir qu’ils ne sont pas « malheureux », ni qu’ils souffrent, comme quand on est plus grand et que l’on pleure, peut vous aider à mieux les comprendre et y répondre.

Les cris, un moyen de communication

Les cris sont le moyen d’expression de votre bébé, ils lui permettent de vous alerter et de vous faire venir auprès de lui. Les pleurs expriment en effet une demande : désarroi d’être seul dans son berceau, mal au ventre ou coliques, faim, inconfort à cause de la chaleur, etc. Ils sont un moyen pour votre enfant de vous appeler… Pour y répondre de manière la plus rapide et adaptée possible, que ce soit de jour comme de nuit (puisque les nourrissons n’ont aucune notion du jour et de la nuit), il est conseillé, dans la mesure du possible, de vivre au rythme de son bébé. Moins vous serez épuisés, plus vous serez disponibles, patients et confiants et plus la réponse que vous apporterez sera adaptée à ses besoins.

Différents types de pleurs : les reconnaître et les calmer

En tant que parents ou proches, il est parfois difficile de comprendre ce que ces pleurs signifient et d’y répondre efficacement. Cette infographie vous guide pour identifier les différents types de pleurs et y apporter une réponse adaptée, afin de calmer votre bébé tout en renforçant votre lien d’attachement avec lui. Observer votre bébé et apprendre à identifier ses différents pleurs vous aidera à mieux répondre à ses besoins. Mais retenez surtout que, le plus souvent, le bébé se sent seul et fragile et veut juste retrouver vos bras et votre sécurité.

Pour télécharger cette infographie au format PDF, cliquez ici !

Pleurs et besoin de réconfort

La principale cause des pleurs chez le nourrisson est le besoin de contact. Dès sa naissance, un bébé cherche instinctivement la proximité de l’un de ses parents ou adulte responsable de lui pour se sentir en sécurité. Les pleurs sont souvent l’expression d’un besoin de réconfort immédiat. Dans ces moments, la première chose que vous pouvez faire est de le prendre dans vos bras, lui faire un câlin, le bercer doucement, le réconforter en paroles douces ou encore lui proposer le sein.

Le contact physique et la chaleur de votre corps, le rythme de vos pas, les battements de votre cœur lui procurent en effet une sensation de bien-être et renforcent son équilibre émotionnel. Un bébé ne pleure pas « pour rien » : il exprime un besoin fondamental d’attachement et de sécurité. Répondre à ce besoin ne signifie pas qu’il deviendra dépendant des bras ; bien au contraire, cela l’aide à développer un attachement sécurisant et à gagner en confiance en lui et en son environnement.

Si les bras et toutes vos tentatives pour calmer votre bébé ne suffisent pas, mettez-le au sein, ou, en dernier recours  pour le bébé non allaité, proposez-lui une tétine. Mais il est important de garder à l’esprit qu’avant d’utiliser la sucette pour apaiser un bébé, il y a beaucoup d’autres choses à faire (bras, bercement, paroles douces, etc.). La sucette doit être l’ultime recours et être progressivement supprimée vers l’âge de 3 mois.

Bébé pleure car il a faim

La faim peut être une cause des appels de votre bébé.

Proposer le sein ou le biberon en fonction de la dernière tétée et/ou dès les premiers signes de faim (mouvements de succion, gestes des mains vers la bouche, ou encore agitation accrue) permet de répondre à ce besoin de manière rapide et efficace.

Pleurs du soir ou pleurs de décharge

Il existe un autre type de pleurs, les pleurs du soir, aussi appelés pleurs de décharge. Ces pleurs apparaissent généralement vers la fin de la deuxième semaine de vie, atteignent leur maximum autour d’un mois et demi, puis s’atténuent progressivement à la fin du premier trimestre.

Les pleurs du soir sont un phénomène courant chez les bébés durant lequel de nombreux nourrissons ont une période de pleurs difficilement consolables et même inconsolables, parfois pendant plusieurs heures.

Le soir correspond en effet à une période d’activité intense chez le nourrisson, comme lorsqu’il bougeait dans le ventre de sa maman.

Mais, même si ce phénomène est fréquent, les pleurs du soir peuvent être particulièrement éprouvants pour les parents, surtout quand rien ne semble pouvoir les calmer.

N’hésitez pas à passer le relais si vous en avez la possibilité.

Apprenez-en plus sur les pleurs du soir dans notre article Colique et pleurs du nourrisson : comment les décoder ?

Pleurs et sommeil

Certains bébés ont du mal à trouver le sommeil et pleurent lorsqu’ils sont fatigués.

Si votre nourrisson pleure et qu’il ne s’endort pas au sein ou dans les bras, n’hésitez pas à le poser quelques instants dans un environnement calme et adapté pour lui laisser la chance de trouver le sommeil seul. Certains bébés ont besoin d’être tranquilles pour s’endormir.

Si votre bébé gémit ou semble pleurer alors qu’il dort, il est important de ne pas le réveiller immédiatement. Il peut s’agir d’une phase de sommeil dit « agité », durant laquelle il émet des petits gémissements sans être réellement réveillé. Dans ce cas, il mieux vaut attendre quelques instants pour voir s’il se rendort de lui-même

C’est seulement s’il se réveille vraiment, crie très fort et ne parvient pas à se rendormir tout seul qu’il conviendra de le sortir de son lit pour le câliner.

Les pleurs, expression d’inconfort

L’inconfort est une cause fréquente des pleurs chez le nourrisson. Un bébé peut pleurer parce qu’il veut être changé, ou se sent gêné par sa tenue vestimentaire ou son environnement.

Vous pouvez commencer par vérifier sa couche : une couche sale ou trop serrée peut provoquer une gêne et un inconfort immédiat. Ensuite, assurez-vous que sa tenue est adaptée à la température ambiante. Un bébé peut pleurer s’il a trop chaud ou trop froid. Habillez-le en fonction de la température de la pièce et évitez les vêtements trop serrés ou contraignants.

Parfois, un simple ajustement suffit à soulager votre bébé. Desserrez ses vêtements si vous remarquez qu’ils sont trop serrés, changez sa position pour lui offrir plus de confort et assurez-vous qu’il n’est pas dérangé par un bruit ou une lumière trop forte. Créer un environnement apaisant contribue à calmer ses pleurs et à favoriser son bien-être.

Pleurs et troubles digestifs

Les pleurs peuvent être liés à des troubles digestifs fonctionnels fréquents chez le nourrisson. On dit « fonctionnels » car ils ne correspondent à aucune lésion, mais plutôt à un trouble du fonctionnement digestif, du fait de son immaturité. Si votre bébé crie en tétant, il peut souffrir d’un réflexe gastro-colique, causé par une ingestion rapide de lait qui met le tube digestif en fonction brusquement, ce qui entraîne une douleur intestinale. Pour l’aider, faites des pauses pendant la tétée ou le biberon pour faciliter les rots. Si votre bébé est nourri au biberon, un lait spécifique (à discuter avec son médecin) peut ralentir la succion et limiter l’inconfort.

Le reflux gastro-œsophagien, peut aussi être source de pleurs lorsqu’il se produit à distance de la tétée et est acide. Pour soulager votre bébé, donnez-lui ses repas dans le calme, évitez de trop serrer sa couche et privilégiez une position verticale après la tétée. En cas de reflux persistant très douloureux, un avis médical peut être nécessaire.

Enfin, certains nourrissons présentent une mauvaise digestion du lactose, se manifestant par des gaz, des selles acides et un érythème fessier après le biberon. Si vous observez ces signes, consultez votre médecin, qui pourra recommander un lait pauvre en lactose adapté.

Pleurs inexpliqués

La plupart des bébés pleurent en moyenne deux heures par jour, parfois sans raison apparente. Ces pleurs, souvent déroutants pour les parents, ne traduisent pas forcément une faim, un inconfort ou une fatigue. Ils font simplement partie du développement naturel du nourrisson et son besoin de proximité physique avec son parent.

Dans ces moments, il peut être difficile de trouver une solution immédiate pour calmer son bébé. L’important est d’adopter une approche bienveillante et patiente. Le rassurer en le prenant dans les bras, en lui parlant d’une voix douce ou en lui offrant un moment de portage peut l’apaiser progressivement.

Ces pleurs mystérieux s’atténuent généralement avec le temps, à mesure que le bébé grandit et développe d’autres moyens d’expression. Si les pleurs deviennent trop fréquents ou inhabituels, il peut être utile d’en parler à un professionnel de santé pour écarter toute cause sous-jacente.

Quand consulter un médecin pour les pleurs de votre bébé ?

Si les pleurs persistent malgré vos efforts pour les apaiser, il est conseillé de consulter un pédiatre ou médecin généraliste habitué à soigner les nouveau-nés pour s’assurer que votre bébé est en bonne santé et que les pleurs ne sont pas dus à un problème médical sous-jacent.

Je ne supporte plus les pleurs de mon enfant, que faire ?

Pourquoi je ne supporte pas les pleurs de mon bébé ?

Les pleurs de votre bébé sont souvent anxiogènes, surtout au début, car on connait mal son bébé. Vous ne pouvez pas interpréter et il est normal qu’au-delà d’un certain seuil, vous ne puissiez plus les supporter : en effet, ne pas comprendre les pleurs de son bébé et ne pas se sentir en capacité de les calmer est un sentiment extrêmement perturbant pour beaucoup de parents qui, du coup, ne se sentent pas à la hauteur.
De plus, un parent angoissé et exaspéré ne peut pas calmer son bébé, un cercle vicieux anxiogène s’installe alors.

Enfin, avec le manque de sommeil et le stress des premières semaines, les pleurs d’un bébé peuvent devenir un véritable motif d’exaspération, d’épuisement, voire de dépression pour les parents. Ainsi, les pleurs du soir peuvent être particulièrement éprouvants pour les parents, souvent déjà fatigués par les nuits entrecoupées et les journées chargées.

Que faire pour ne pas craquer ?

Ne pas supporter les pleurs de son bébé est un sentiment normal, mais dont les conséquences peuvent être dramatiques (dépression, maltraitance, bébé secoué…).

Rappelez-vous que ces moments difficiles sont temporaires et que les pleurs sont plus importants vers la 6e à la 8e semaine de vie, puis commencent à s’estomper.

Voici quelques pistes et conseils pour essayer de vivre cette période au mieux.

• En premier lieu, essayer, dans la mesure du possible, de vivre au rythme du bébé : dormir quand il dort, se reposer avec lui sur soi ou contre soi, privilégier le bébé à toute autre occupation, déléguer au maximum les tâches du quotidien (ménage, courses, cuisine, etc.). Les trois premiers mois de la vie d’un bébé sont les plus difficiles et il est important de lâcher prise sur d’autres occupations.
• Déculpabilisez ! Les parents parfaits, ça n’existe pas. La plupart des parents passent par là, et il est normal d’avoir des moments de doute et de fatigue et d’énervement. Cela n’a rien à voir avec l’amour que vous portez à votre enfant
• Tentez d’identifier les pleurs, cela vous rassurera. C’est difficile au début, mais après quelques mois, vous saurez s’il a faim, mal, sommeil… En cas de doute, si vous pensez qu’il y a peut-être une cause pathologique, consultez votre pédiatre. Il vous expliquera que cri ne veut pas dire forcément douleur ou maladie, d’autant que votre enfant a aussi des moments très calmes et sereins. Un bébé qui souffre est souvent au contraire geignard et mou et non pas hurlant et tonique.
• Essayez de garder votre calme : votre bébé ressent votre stress, votre énervement, votre angoisse. Des sensations qui le placent en situation d’insécurité et alimentent encore ses pleurs. Fredonnez-lui une berceuse, bercez-le, votre voix le rassurera.
• Si rien n’y fait et que vous sentez que vous êtes à bout, laissez-le un moment dans son lit, en sécurité, et accordez-vous une pause dans une autre pièce. Respirez, essayez de décompresser et de passer le relais au co-parent, à un proche ou à une personne de confiance. Prenez un livre, téléphonez à un proche… changez-vous les idées quelques minutes, si le temps le permet, aller promener votre bébé en poussette et surtout, tentez de retrouver votre calme. Votre bébé sentira votre apaisement. Des techniques de respiration profonde peuvent aider à calmer votre esprit et réduire l’anxiété liée aux pleurs.
• N’hésitez pas à vous faire aider. Passez le relais à quelqu’un de confiance (votre conjoint·e, votre mère, votre sœur, une amie…) pour vous octroyer des moments de lâcher prise. Il est bénéfique de partager les responsabilités avec votre partenaire ou un membre de la famille pour alléger la charge émotionnelle. Loin d’être une faiblesse, reconnaître des limites (que nous avons tous), est une force.
• Essayez de créer un environnement de détente dans votre logement, loin du tumulte des crises de votre nourrisson. Cela peut contribuer également à réduire le stress.

Comment vous faire aider ?

Si votre mal-être persiste, parlez-en à un professionnel de santé (sage-femme, médecin généraliste, gynécologue, pédiatre ou encore psychologue). Ils sont là pour vous accompagner, pendant et après la grossesse.

Pensez à aborder le sujet des pleurs lors de l’entretien postnatal, à effectuer dans les 6 à 8 semaines qui suivent l’accouchement et est remboursé à 100% par l’Assurance maladie.

Dans certains cas (dépression post partum, burn out parental), un accompagnement adapté, incluant un suivi psychologique, voire un traitement médicamenteux ou une hospitalisation dans une unité mère-enfant sera peut-être nécessaire.

En conclusion, les pleurs ou plutôt les cris sont tout à fait normaux chez les bébés, jusqu’à deux heures de cris cumulés par jour. Même si vous n’arrivez pas toujours à les comprendre ni les calmer, ne doutez pas de vos compétences parentales et faites-vous confiance. Vous apprendrez peu à peu à les gérer.
Si vous avez vraiment du mal à les supporter, n’hésitez pas à vous faire aider et surtout à consulter !

Vidéo WhyDoc : comment gérer les pleurs d’un bébé sans craquer ?