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La rougeole est une maladie virale très contagieuse, provoquée par un virus de la famille des paramyxovirus. Si elle peut sembler banale chez les enfants, elle n’est pas sans risque : la rougeole peut entraîner des complications graves, touchant les voies respiratoires, le système nerveux ou encore les défenses immunitaires. En France comme dans de nombreux pays, la rougeole reste une maladie surveillée de près en raison de sa capacité à se propager rapidement lors d’épidémies, en particulier lorsque la couverture vaccinale est insuffisante.
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La rougeole n'arrive pas qu'aux autres, Éloïse 39 ans
Symptômes de la rougeole
La rougeole est une maladie virale très contagieuse. Elle débute par un simple rhume, une rhinite, suivi d’une conjonctivite associé à une toux irritative. Au bout de quelques jours, le patient présente une fièvre élevée et une éruption rouge apparaît sur le visage, puis s’étend rapidement au reste du corps. Ces tâches rouges peuvent confluer en plaques. En général, la fièvre et les boutons disparaissent au bout d’une semaine, mais la toux peut persister pendant deux à trois semaines.
Quelque fois peut observer l’apparition du signe de Koplik : des petits points blanchâtres à l’intérieur de la bouche, sur la face interne des joues, semblables à des grains de sable entourés d’un halo rouge. Ce signe est caractéristique de la rougeole et constitue un indice précoce, souvent visible avant l’éruption cutanée, mais difficile à observer.
Complications possibles de la rougeole
Les complications de la rougeole sont fréquentes (environ 20% des malades). Les plus fréquentes sont les otites moyennes aiguës et les diarrhées. Les complications plus graves sont les kératites (inflammation de la cornée pouvant conduire à la cécité), les infections respiratoires (laryngite, pneumonie) et surtout les atteintes neurologiques comme les encéphalites (inflammation du cerveau), qui peuvent laisser des séquelles neurologiques graves ou entraîner la mort. Une autre complication très rare est la panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS), qui survient plusieurs années après l’infection aiguë et est toujours mortelle.
Chez les femmes enceintes il y a un risque accru de fausse couche, d’accouchement prématuré ou de retard de croissance intra-utérin.
Contrairement à d’autres virus, la rougeole n’est pas simplement immunodéprimante mais immunoamnésiante. Cela signifie qu’elle peut effacer la mémoire immunitaire : après avoir eu la rougeole, le corps peut « oublier » comment se défendre contre d’autres maladies déjà rencontrées. Ce phénomène rend les enfants à nouveau vulnérables à des infections qu’ils savaient auparavant combattre, augmentant le risque de maladies secondaires, parfois graves. D’où l’importance essentielle de la vaccination contre la rougeole, qui reste le moyen le plus efficace pour se protéger, soi et les autres.
Comment se transmet le virus de la rougeole ?
La rougeole est l’une des maladies infectieuses les plus contagieuses au monde. Elle se transmet par voie aérienne, principalement à travers les gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou même parle. Le virus de la rougeole peut également se déposer sur les surfaces et y rester actif plusieurs heures, ce qui augmente les risques de contamination indirecte.
Il suffit donc d’un contact rapproché ou d’une simple présence dans une pièce mal ventilée où un malade a séjourné pour que la transmission ait lieu, surtout si la personne exposée n’est pas vaccinée. C’est ce qui rend ce virus si redoutable, notamment dans les collectivités d’enfants (crèches, écoles), où la promiscuité favorise la propagation rapide du virus.
Une contagiosité exceptionnelle
On estime qu’un seul cas de rougeole peut entraîner la contamination de 15 à 20 personnes en l’absence d’immunité collective. À titre de comparaison, ce taux de transmission est 10 fois plus élevé que celui de la grippe saisonnière. C’est pourquoi même quelques cas peuvent suffire à provoquer une épidémie, notamment dans les régions où la couverture vaccinale est insuffisante.
Période de contagiosité
Une personne atteinte de la rougeole est contagieuse plusieurs jours avant même l’apparition des symptômes visibles, ce qui complique son identification précoce. La contagiosité commence environ 4 jours avant l’éruption cutanée et peut se prolonger jusqu’à 4 jours après l’apparition des boutons.
Existe-t-il un traitement contre la rougeole ?
À ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique contre la rougeole. Cette maladie virale, causée par un virus extrêmement contagieux, ne peut pas être soignée par un médicament antiviral dédié. La prise en charge repose donc sur le soulagement des symptômes et le repos de l’enfant ou de la personne malade et le traitement des complication fréquentes.
Comment soulager les symptômes de la rougeole ?
En cas de rougeole, le traitement est symptomatique :
- du repos strict à domicile pour favoriser la récupération ;
- du paracétamol pour faire baisser la fièvre élevée et soulager les douleurs ;
- des antiseptiques oculaires ou nasaux si besoin pour apaiser les inflammations des yeux ou des voies respiratoires supérieures ;
- une bonne hydratation, notamment en cas de fièvre importante ou de perte d’appétit.
La surveillance médicale reste importante, surtout chez les jeunes enfants non vaccinés, afin de repérer rapidement d’éventuelles complications.
Comment diagnostiquer la rougeole ?
Le diagnostic de la rougeole peut varier en fonction du statut vaccinal de la personne :
- chez les personnes non vaccinées, la recherche des anticorps IgM dans le sang est une méthode simple et rapide. Elle permet de confirmer l’infection en cours dans la plupart des cas.
- Chez les personnes vaccinées, une PCR (réaction en chaîne par polymérase) est généralement recommandée. En effet, chez les individus ayant reçu une ou deux doses de vaccin rougeole, la réponse immunitaire peut être modifiée : les anticorps IgM (ou même IgG) peuvent être faibles ou absents malgré la présence du virus. La PCR permet alors de détecter directement le matériel génétique viral dans un prélèvement (gorge, nez, urine). L’examen se fait en France dans les centres de référence.
Pourquoi la rougeole nécessite une surveillance médicale ?
Même en l’absence de traitement curatif, la rougeole nécessite une surveillance attentive, notamment chez les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées. Ces profils présentent un risque accru de complications, ce qui rend la vaccination d’autant plus importante pour éviter toute forme grave de la maladie.
Prévention : le rôle essentiel de la vaccination contre la rougeole
La prévention de la rougeole repose principalement sur une vaccination efficace et bien suivie. La rougeole étant une maladie virale extrêmement contagieuse, seule une couverture vaccinale élevée au-delà de 95% permet d’éviter les épidémies et de protéger les populations vulnérables, notamment les enfants, les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés, les femmes enceintes ou les personnes immunodéprimées.
Une vaccination obligatoire dès le plus jeune âge
En France, la vaccination contre la rougeole est obligatoire depuis le 1er janvier 2018 pour tous les nourrissons. Le calendrier vaccinal prévoit l’administration de deux doses de vaccin :
- première dose : à 12 mois (dès l’âge de 9 mois seulement en cas de risque élevé d’exposition) ;
- seconde dose : entre 16 et 18 mois.
(En cas de vaccination avant l’âge de 9 mois, il est recommandé de programmer une deuxième dose à 12 mois et une troisième dose à 16-18 mois).
Ce vaccin est généralement administré sous forme de vaccin combiné contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), offrant une protection étendue contre ces trois maladies virales.
Deux doses pour une protection durable
Recevoir deux doses de vaccin permet de garantir une protection efficace et durable contre la rougeole. Il est estimé que plus de 97 % des personnes vaccinées développent une immunité protectrice contre le virus. À l’échelle collective, cette couverture est indispensable pour limiter la circulation du virus et prévenir les épidémies.
Un geste individuel pour une protection collective
Se vacciner contre la rougeole, c’est non seulement se protéger soi-même d’une maladie parfois grave, mais aussi protéger les autres, en particulier ceux qui ne peuvent pas être vaccinés. Cette solidarité vaccinale est indispensable pour atteindre l’immunité de groupe, qui nécessite une couverture vaccinale d’au moins 95 %.
Impacts et intérêts de cette vaccination obligatoire
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Dr Pierre BAKHACHE
Le Dr Pierre Bakhache est un pédiatre libéral exerçant à Saint-Quentin.
Fort d’une solide expérience en pédiatrie générale, il accompagne les enfants et leurs familles dans le suivi de la santé, de la croissance et du développement,...

Dr François VIE LE SAGE
Pédiatre libéral, Aix les Bains, Praticien Hospitalier Chambéry – Membre du groupe d’expert en vaccinologie « INFOVAC » – Coordinateur du groupe recherche de la commission scientifique de l’AFPA

Dr Andréas WERNER
- Infovac-France, Ligne directe d’informations sur les vaccinations : www.infovac.fr
- Livre « Pédiatrie » collection « Pour le praticien » A.Bourrillon. éditeur Elsevier / Masson. année 2011. 832 pages.
- Caring for your baby and young child – Birth to age 5 – American academy of pediatrics
- Les vidéos du Pr FLORET ont été réalisées par l’association Pédiatrie en Drôme-Ardèche.
- https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-de-l-enfant/rougeole/article/information-rougeole
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rougeole/symptomes-diagnostic-evolution
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