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Méningite : symptômes, traitements et prévention

Mis à jour le 08 avril 2025 6 de nos experts

bébé avec des maux de tête dans les bras de sa maman
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Qu’est-ce qu’une méningite ? Quelle est la différence entre une méningite virale et une méningite purulente (bactérienne) ? Quels en sont les symptômes, les traitements et les mesures de prévention pour éviter un syndrome méningé ? Explications dans cet article.

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Qu’est-ce que la méningite ?

La méningite est une inflammation des méninges, les membranes protectrices qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Cette inflammation peut être causée par différents agents infectieux tels que des virus, des bactéries, des champignons ou, plus rarement, des parasites.

Les formes les plus courantes sont la méningite virale et la méningite bactérienne, qui diffèrent par leur origine, leur gravité et leur traitement. Depuis 2023, une recrudescence importante des infections invasives à méningocoques a été observée.

Différences entre méningite virale et bactérienne (ou purulente)

Il existe plusieurs sortes de méningites, la plupart d’origine infectieuse…

  • Les plus fréquentes sont d’origine virale. Elles touchent particulièrement les nourrissons (avant un an) et les grands enfants. Elles sont le plus souvent bénignes (mais pas toujours) et guérissent spontanément, en général au bout d’une à deux semaines. Elles se déclarent généralement en période estivale et, au début, ressemblent un peu à une grippe. Certaines maladies virales, comme la varicelle ou les oreillons, par exemple, comportent une atteinte méningée. Avant d’envisager le diagnostic de méningite virale, il faut toujours s’être assuré qu’il ne s’agit pas d’une infection bactérienne, laquelle impose un traitement antibiotique d’urgence.
  • Les méningites purulentes (bactériennes), quant à elles, sont causées par une bactérie (méningocoques, pneumocoque et Hæmophilus influenzæ…). Elles surviennent plutôt l’hiver, peuvent être mortelles ou entraîner des séquelles sévères, même si elles sont prises en charge correctement et rapidement.

Comment attrape-t-on la méningite ?

La transmission de la méningite dépend de l’agent pathogène en cause.

La méningite virale, plus fréquente et généralement bénigne, se propage principalement par les sécrétions respiratoires (toux, éternuements, postillons) émises par une personne infectée. Ces gouttelettes peuvent être inhalées par une autre personne ou contaminer des surfaces et objets du quotidien, favorisant ainsi la propagation du virus. Certains virus, notamment les entérovirus, responsables d’une grande partie des méningites virales, peuvent également se transmettre par voie fécale-orale, c’est-à-dire par contact avec des mains souillées après un passage aux toilettes ou en consommant des aliments contaminés. Une hygiène rigoureuse des mains est donc essentielle pour limiter les risques de contamination.

La méningite bactérienne, plus rare et potentiellement grave, se transmet principalement par les gouttelettes de salive lors d’un contact rapproché avec une personne infectée ou plus fréquemment avec un porteur sain, c’est-à-dire un individu hébergeant la bactérie dans sa gorge sans présenter de symptômes. La contamination peut survenir dans des lieux où la promiscuité est importante, comme les écoles, internats, bars/discothèques, casernes ou campus universitaires, où les interactions sociales et les échanges de sécrétions (partage de couverts, de contenants (verres, tasses, gobelets), brosses à dents, boissons) sont fréquents. Certaines populations sont particulièrement à risque, notamment les nourrissons et jeunes enfants, dont le système immunitaire est encore immature, ainsi que les personnes âgés ou immunodéprimées, plus vulnérables aux infections.

La méningite est-elle contagieuse ?

La contagiosité de la méningite varie en fonction de son origine. La méningite virale, bien que transmissible, est généralement peu contagieuse et survient principalement lors de périodes épidémiques. Elle se propage par contact avec des sécrétions respiratoires ou des surfaces contaminées, mais son risque de transmission reste limité.

En revanche, la méningite bactérienne, en particulier celle causée par le méningocoque, est hautement contagieuse dans le cas de contacts étroits et rapprochés et peut se propager rapidement au sein de communautés fermées (crèches, internats, casernes, etc. ).

Quelles sont les symptômes de la méningite ?

Les symptômes de la méningite peuvent varier selon l’âge et évoluer rapidement. Dans les premiers stades, ils peuvent ressembler à ceux d’une grippe, ce qui peut compliquer le diagnostic. Cependant, certains signes spécifiques doivent alerter et nécessitent une prise en charge immédiate.

Chez l’adulte et l’enfant, la maladie débute généralement par une fièvre élevée et soudaine, accompagnée de douleurs dans les jambes, maux de tête violents et d’une raideur de la nuque, rendant les mouvements douloureux. D’autres symptômes peuvent apparaître, comme une hypersensibilité à la lumière (photophobie), des nausées et vomissements, ainsi que des troubles de la conscience pouvant aller de la confusion à une somnolence excessive. Dans certains cas graves, des convulsions ou un coma peuvent survenir.

Chez les nourrissons, les signes sont souvent plus difficiles à reconnaître, ce qui rend la vigilance encore plus importante. Un bébé atteint de méningite peut présenter des pleurs aigus et incessants, un refus de s’alimenter, une léthargie ou, au contraire, une agitation excessive. Un signe particulièrement évocateur est le bombement de la fontanelle, cette zone molle située au sommet du crâne, qui peut devenir anormalement tendue. Une hypotonie musculaire (bébé mou) ou des mouvements inhabituels peuvent également être observés.

Face à ces symptômes, une consultation médicale en urgence est impérative, car la méningite peut évoluer rapidement et entraîner des complications graves, notamment des atteintes neurologiques ou un état de choc.

Comment se traite la méningite ?

Le traitement de la méningite dépend de son origine (bactérienne ou virale) et de la gravité des symptômes. Une prise en charge immédiate est essentielle pour limiter les complications, en particulier dans les formes les plus sévères.

La méningite bactérienne : une urgence médicale

La méningite d’origine bactérienne constitue une urgence vitale, nécessitant une prise en charge immédiate. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques à large spectre, adaptés selon la bactérie responsable (méningocoque, pneumocoque, Haemophilus influenzae, etc.). Plus le traitement est instauré rapidement, plus le pronostic est favorable et les risques de complications neurologiques ou de séquelles auditives sont réduits. L’injection se fait par voie intramusculaire en médecine libérale, intraveineuse en milieu hospitalier, selon la gravité (purpura) même avant toute exploration (bilans sanguin, ponction lombaire ou autre). Dans certains cas, des corticoïdes peuvent être administrés en complément pour limiter l’inflammation cérébrale. L’hospitalisation permet également une surveillance rapprochée afin de traiter d’éventuelles complications comme une détresse respiratoire, une baisse de la pression artérielle ou des convulsions.

Par ailleurs, pour limiter la transmission de certaines méningites bactériennes, un traitement préventif (antibioprophylaxie) est recommandé  dans les cas d’infections à méningocoque pour les sujets ayant eu un contact rapproché et prolongé.

La méningite virale : une évolution généralement bénigne

La méningite virale, bien que souvent impressionnante, est généralement bénigne et ne nécessite pas d’hospitalisation, sauf en cas de complications ou de formes sévères. Il n’existe pas de traitement spécifique pour éradiquer directement le virus (sauf dans de rares cas, comme pour les méningites à virus herpétique, où un antiviral peut être prescrit). La prise en charge est donc symptomatique, avec du repos, une hydratation suffisante et des médicaments comme des antipyrétiques (Paracétamol) pour la fièvre et des antalgiques pour soulager les maux de tête.

Dans tous les cas, face à une suspicion de méningite, une consultation médicale en urgence est indispensable pour déterminer la cause de l’infection et instaurer le traitement approprié.

Comment prévenir la méningite ?

La prévention de la méningite repose sur plusieurs mesures essentielles, dont la vaccination, qui est le moyen le plus efficace pour se protéger contre certaines formes bactériennes, et l’adoption de gestes barrières pour limiter la transmission des agents pathogènes.

Vaccins méningocoque, pneumocoque et Hib : une protection clé contre la méningite bactérienne

Plusieurs bactéries peuvent provoquer une méningite sévère, et des vaccins existent pour prévenir ces infections.

  • Méningocoques : ces bactéries sont responsables de la méningite à méningocoque, qui peut évoluer très rapidement et provoquer des complications graves, voire mortelles. Il existe plusieurs sérogroupes (A, B, C, W, Y) et des vaccins spécifiques sont disponibles. Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre le méningocoque B est obligatoire avec une injection à 3 et 5 mois et un rappel à 12 mois. Le vaccin contre les sérogroupes A, C, W et Y est obligatoire à 6 mois avec un rappel à 12 mois. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une campagne de rattrapage pour vacciner les jeunes enfants non protégés contre le sérogroupe B jusqu’à 5 ans, les sérogroupes ACWY jusqu’à l’âge de 3 ans. La vaccination des adolescents et jeunes adultes contre les méningocoques ACWY est recommandée à 11-14 ans avec un rattrapage jusqu’à 24 ans. Il n’y a pas de recommandation actuelle pour la vaccination contre le méningocoque B chez l’adolescent, néanmoins ce vaccin est remboursé. Il peut être proposé aux adolescents de préférence après 15 ans (car le pic de survenue des méningites à méningocoque B se situe entre 15 et 20 ans).
  • Pneumocoque : la méningite à pneumocoque est l’une des formes les plus graves, en particulier chez les nourrissons, les personnes âgées et les patients immunodéprimés. La vaccination antipneumococcique est intégrée dans le calendrier vaccinal obligatoire des nourrissons avec des injections à 2 mois, 4 mois et 11 mois et recommandée pour les personnes à risque dont les adultes âgés de plus de 65 ans.
  • Haemophilus influenzae type B (Hib) : cette bactérie était autrefois une cause fréquente de méningite chez les jeunes enfants. Grâce à la vaccination systématique, incluse dans le calendrier vaccinal pédiatrique obligatoire, les cas de méningite à Hib ont considérablement diminué. Il y a cependant des signaux d’alerte de nouveaux cas, qui sont surveillés de très près par les centres de référence.

Les gestes barrières : limiter la transmission des agents infectieux

Outre la vaccination, il est essentiel d’adopter des mesures d’hygiène et de prévention pour réduire les risques de transmission des virus et bactéries responsables de la méningite.

  • Se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau, en particulier après avoir été en contact avec une personne malade, après être allé(e) aux toilettes et avant de manger.
  • Éviter de partager des objets personnels comme les couverts, les brosses à dents, les bouteilles ou les verres, afin de limiter la transmission des agents pathogènes.
  • Porter un masque en cas d’infection respiratoire (grippe, rhume, etc.), car certaines formes de méningite peuvent se transmettre par les gouttelettes de salive et les sécrétions nasales.
  • Aérer régulièrement les espaces clos, en particulier les lieux où vivent plusieurs personnes (écoles, internats, crèches), pour réduire la concentration de microbes dans l’air.

En appliquant ces mesures de prévention, il est possible de réduire considérablement le risque d’infection et de protéger les personnes les plus vulnérables, notamment les nourrissons, les jeunes enfants et les individus immunodéprimés.

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