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Endormissement difficile à 2 ans

Dernière question posée le 31/08/2022

Depuis 1 mois notre fille de 2 ans ne veut plus aller se coucher, il faut qu’on reste avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme, Nous avons essayé de la laisser dans sa chambre en lui disant que si elle ne voulait pas dormir, elle pouvait faire ce qu’elle voulait mais dans sa chambre et sans trop de bruit mais elle pleure, elle ne veut pas rester toute seule. Mais surtout elle se réveille systématiquement la nuit et elle hurle jusqu’à ce qu’on l’amène dans notre lit. On sait que c’est la solution de facilité mais on ne sait pas quoi faire. Si on sort elle hurle à se faire vomir, sa chambre est au 2ème étage et elle descend les escaliers toute seule ce qui nous fait accourir tout de suite (il y a une barrière mais elle sait l’ouvrir…) et elle partage sa chambre avec son frère de 4 mois, donc on a peur qu’elle le réveille. On est bien conscient que ça ne peut pas durer mais on ne sait pas trop quoi faire et ces contraintes liées aux escaliers et à son frère nous démunissent complétement.

On a bien le rituel du coucher, on monte, on change la couche, on lit un livre pendant ce temps celui qui n’est pas avec elle, couche son petit frère, et on éteint la lumière mais il y a pas moyen que l’on sorte sinon c’est la crise. Ça c’est une 1ère chose mais le pire c’est qu’elle se réveille 2 ou 3 heures plus tard et là pareil, elle hurle et commence à descendre les escaliers dans le noir, donc on monte et elle ne veut plus se coucher dans son lit. On ne veut pas qu’elle prenne ses habitudes dans notre lit, on est prêt à faire la technique des 3/5/15, on l’avait fait il y a 6 mois et cela avait bien marché au 3ème soir elle ne pleurait plus mais elle était alors dans son petit lit et elle ne pouvait donc pas sortir. On a pensé que c’était à cause du fait que son petit frère dormait dans notre chambre mais comme elle a commencé à ne plus vouloir dormir dans son lit au moment où il faisait ses nuits nous l’avons installé dans leur chambre mais cela n’a rien changé… Que faire ?

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Cette anxiété de séparation est très fréquente à cet âge de 2 ans. Habituellement elle se résout assez vite en limitant l’impression d’isolement en laissant la porte de la chambre un peu ouverte et une lumière allumée dans un couloir ou une pièce adjacente toute la nuit, en revenant rassurer l’enfant autant de fois que nécessaire en alliant fermeté et bienveillance (exactement comme la technique du 3/5/15). Il est important que votre enfant ne se sente pas seule dans le noir mais entende les bruits de la maison et voit la lumière en dehors de sa chambre pour ne pas se sentir toue seule. Cependant dans votre cas je pense que les circonstances «logistiques» ne sont pas optimum. En effet si vous êtes deux étages plus bas au salon, je comprends bien que votre enfant se sente très isolée. Si vous craignez qu’elle réveille son frère et aussi qu’elle tombe dans l’escalier cela vous incite à intervenir effectivement trop vite et elle a bien raison d’insister… Il me semble donc que la solution est à un aménagement plus rassurant comme changer vos enfants de chambre, les mettre plus près de vous ou au moins à sécuriser complètement cet escalier de façon à ce qu’elle ne risque rien et que vous puissiez la rassurer de la voix d’en bas. Avez-vous essayé de rester près d’elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme presque? C’est très contraignant c’est vrai et vous serez aussi obligés de le faire la nuit si vous le faites au coucher. Mais il faut absolument comprendre cette anxiété et tout faire pour la contenir le temps qu’elle durera c’est à dire quelques jours ou quelques semaines.

Il convient aussi bien sûr que tout aille bien dans la vie de votre fille et dans la vôtre. Un enfant qui a du mal à se laisser aller au sommeil est parfois un enfant qui traverse une période d’insécurité. Cette insécurité est souvent simplement liée au fait de grandir qui suppose de nouvelles contraintes (par exemple les parents sont plus exigeants) ou quelques déconvenue (par exemple avoir un petit frère) ou encore une autonomie qui chamboule (par exemple l’accès au langage). Mais cette insécurité peut aussi venir d’une ambiance familiale un peu tendue par des soucis ou par un emploi du temps compliqué qui fait que les parents ont peu de temps pour l’enfant. L’enfant comme nous d’ailleurs dans la solitude de l’avant sommeil ou lors des réveils nocturnes est livré à ses sensations et questionnements inconscients d’ailleurs probablement et perd la sérénité que demande le sommeil. Voilà des pistes de réflexion logistique et aussi plus comportementales à explorer.