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Fièvre enfant : que faire si votre enfant a une température élevée ?

Mis à jour le 28 octobre 2024 2 de nos experts

reagir en cas de fievre enfant

Votre enfant a de la fièvre ? A part pour un nourrisson de moins de 3 mois (pour lequel le risque de pathologie grave est plus élevé), il n’est pas forcément nécessaire de consulter immédiatement un médecin, ni de la faire baisser.

En effet, la compréhension de la fièvre s’est profondément transformée ces dernières années. L’avancée de la recherche et des connaissances permet maintenant de savoir que la fièvre aigue (même « haute ») est une réaction positive et sans danger pour l’enfant. Elle est le signe d’un enfant qui réagit bien à un problème de santé (de type infection virale ou bactérienne) et active ses défenses immunitaires face à l’agression.

Elle ne doit donc pas être systématiquement traitée « en tant que telle ». C’est l’inconfort éventuel  de votre enfant (sans que la fièvre en soit responsable), la maladie elle-même et les symptômes associés (nez qui coule, toux, mal à l’oreille, vomissements, diarrhée), qui peuvent justifier une consultation médicale et vont parfois nécessiter un traitement et la prise de médicaments.

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Sommaire de l'article

Qu’est-ce que la fièvre ?

A partir de quelle température parle-t-on de fièvre ?

Chez les bébés et les enfants, la température corporelle « normale » se situe entre 36,6 et 37,5°C. Un enfant a de la fièvre lorsque sa température rectale atteint et dépasse 38°C. Il s’agit d’une réponse du système immunitaire de votre enfant à une agression : de manière autonome, celui-ci va mobiliser ses défenses en augmentant sa température interne. On a longtemps cru que la fièvre aigue était dangereuse et était responsable de convulsions, ou des changements de comportement. En fait, ce n’est pas le cas. Cette petite augmentation de la température du corps (5 à 10% environ) n’est pas dangereuse. Au contraire, elle est le signe d’un enfant qui réagit bien : c’est le témoin de sa réponse immunitaire face aux maladies.

A quoi sert la fièvre ?

La fièvre est utile car elle augmente les défenses de votre enfant et diminue la multiplication des virus et bactéries, principales causes des fièvres. La faire baisser systématiquement comme on le faisait avant peut augmenter la persistance de virus dans l’organisme.

Comment mesurer correctement la température ?

La température peut varier selon la méthode utilisée. Elle peut être prise dans le rectum, dans l’oreille, dans la bouche, sous l’aisselle etc. Pour prendre efficacement la température, il est conseillé de la mesurer :

  • Chez les bébés et tout-petits (< 2 – 3 ans) : en prise rectale (dans les fesses), avec un thermomètre électronique à sonde flexible. C’est la méthode la plus fiable car elle mesure la température interne.

Conseils pour bien prendre la température rectale

–          Choisir un thermomètre électrique et flexible (à réserver à l’usage rectal pour des questions d’hygiène)

–          Mettre un peu de vaseline sur son extrémité ou, si pas de vaseline, le mouiller avec de l’eau  (pour une meilleure acceptabilité)

–          Installer l’enfant sur le dos ou sur le côté (genoux repliés sur son ventre et légèrement écartés)

–          Insérer doucement le thermomètre dans le rectum sur une longueur de 2 à 2,5 cm environ.

–          Maintenir le thermomètre jusqu’au signal sonore (environ 3 minutes)

–          Retirer délicatement le thermomètre et lire le résultat

–          Nettoyer et/ou désinfecter le thermomètre

 

  • Chez l’enfant plus grand, après l’âge de 2 ou 3 ans, lorsque cette méthode est moins bien acceptée, le thermomètre auriculaire à infra-rouge devient utile.

Les autres modes de mesures (sous l’aisselle, sur le front, sur l’artère temporale, dans la bouche) bien que pratiques, mesurent la température superficielle du corps et ont donc peu d’intérêt.

Il faut éviter le thermomètre verre à mercure, en raison du risque de blessure et de toxicité s’il se brise.

Dans quels cas faut-il faire baisser la fièvre ?

Ce n’est pas la hauteur de la fièvre qui doit inquiéter mais l’état général du bébé ou de l’enfant et les éventuels autres symptômes associés. Ainsi, certains enfants qui ont plus de 40°C peuvent être en pleine forme et « courir comme des lapins », d’autres à 38°C paraissent abattus, léthargiques. Autrement dit, fièvre et comportement malade sont deux aspects de la réponse immunitaire de votre enfant, largement indépendants l’un de l’autre.

Il n’est pas nécessaire de faire baisser la fièvre si…

Si le confort de votre bébé n’est pas ou peu modifié (il ne parait pas avoir mal, ne pleure pas, n’est pas irritable, ne semble pas fébrile), si la fièvre semble bien tolérée, s’il n’y a pas d’autres signes inquiétants, il n’est pas nécessaire de la faire baisser.

Vous pouvez faire baisser la fièvre et donner du paracétamol si…

Si votre enfant a l’air inconfortable et/ou a un comportement « malade » et présente les signes suivants : il joue moins, bouge moins, est plus tranquille, a l’air fatigué, s’intéresse moins à son environnement, communique, dort et mange moins. S’il est plus grognon, se met en colère plus facilement, pleure plus souvent, paraît douloureux, vous pouvez alors limiter son inconfort en le traitant par antalgiques. Quand votre enfant est malade, c’est lui qu’il faut surveiller et non pas la température du thermomètre !

Vous devez faire baisser la fièvre si….

Les situations où vous devez traiter sont exceptionnelles. Cela peut arriver en cas de maladie pulmonaire très gênante (bronchiolite par exemple), car la fièvre consomme de l’énergie et nécessite de l’oxygène.

Enfin, il existe des anomalies hormonales (insuffisance cortico surrénales) ou du sang (drépanocytose), rares et détectées très tôt chez le bébé, qui obligent à faire baisser la fièvre. Les parents de ces enfants sont prévenus de ce qu’il faut faire.

Quand faut-il consulter un médecin en cas de fièvre ?

Ce n’est pas le degré de la fièvre mais l’état général de l’enfant, les autres symptômes associés (douleurs à l’oreille, nez qui coule, toux, diarrhée, vomissements..)  et surtout son âge qui vont éventuellement nécessiter une consultation auprès d’un professionnel de santé, pour un examen clinique.

  • Si votre nourrisson a moins de 3 mois, vous devez consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, pédiatre) dans la journée en urgence pour un examen clinique et/ou vous rendre aux urgences pour des examens plus poussés (bilan sanguin, urinaire ponction lombaire), à la recherche d’une pathologie grave.
    En effet, même s’il n’y a pas d’autres symptômes inquiétants, durant ses premières 4 semaines de sa vie, un bébé qui a de la fièvre a une probabilité d’environ 20% d’avoir une pathologie grave comme une septicémie, méningite ou pyélonéphrite. Le même enfant avec la même température à 6 mois d’âge a moins de 2% de risque d’avoir une pathologie grave.
  • Si votre enfant a plus de 3 mois et qu’il a un comportement normal, vous devez consulter un médecin (médecin généraliste, pédiatre) si la fièvre persiste au-delà de 3 jours
  • Quel que soit son âge, consultez un médecin en urgence ou appelez le 15 si votre enfant présente ces signes ou symptômes :
    • Il est essoufflé et/ou fébrile
    • Il est geignard, douloureux
    • Il est particulièrement pâle ou présente des petits points rouges sur la peau qui ne disparaissent pas en étirant la peau
    • Il vomit en jet et/ou il présente des signes de déshydratation (perte de poids de plus de 5 %)
    • Son comportement vous semble inhabituel et/ou inquiétant

Comment améliorer l’inconfort de votre enfant ?

Traitement médical

Vous pouvez administrer un médicament, tel que du Paracétamol en première intention ou de l’Ibuprofène (à partir de 6 mois). Les doses doivent toujours être adaptées au poids et à l’âge de l’enfant.

Ils sont tous les deux efficaces, sans que l’on sache si un médicament est vraiment supérieur à l’autre. Ils peuvent dans certaines circonstances diminuer la synthèse des anticorps. Leur utilisation n’est donc plus systématique, mais au coup par coup quand l’inconfort de l’enfant le nécessite. En général, un seul type de médicament suffit (souvent le paracétamol, compte tenu de sa meilleure tolérance).

A noter que l’ibuprofène n’est pas recommandé en cas de varicelle, de gastroentérite ou d’hydratation insuffisante et peut entraîner, même si c’est rare, des saignements digestifs et des atteintes rénales.

Enfin, d’autres médicaments peuvent être prescrits (après avis médical et examen clinique) pour soigner la maladie ou l’infection, à l’origine de la fièvre aigue. A noter que les antibiotiques sont inutiles en cas d’infection virale mais peuvent être indiqués en cas d’infection bactérienne (de type otite, pneumonie, angine, si la présence de bactéries est prouvée (test +)..)

Autres méthodes traditionnelles pour améliorer l’inconfort

D’autres méthodes « naturelles » peuvent être tentées, sans efficacité démontrée, comme donner un bain chaud ou tiède légèrement au-dessous de la température corporelle de l’enfant. Le bain frais, un ancien reflexe en cas de fièvre, est inefficace et renforce souvent très fortement l’inconfort. Des compresses fraiches peuvent être posées sur le front de l’enfant pour le soulager.

D’autres remèdes populaires, bien que généralement offensifs, ne sont pas efficaces et peuvent même parfois être désagréables.

Conseils et mesures à prendre lorsque votre enfant a de la fièvre

  • Dans quel environnement le garder ?

Gardez votre enfant au calme et dans un environnement où il pourra se reposer.

  • Comment l’habiller ?

Votre enfant doit être confortable.

Lorsque la température corporelle monte, sa peau est froide et « marbrée ». Il frissonne. Même à 39°C, il a froid. A l’inverse, lorsque la température baisse, sa peau est rouge. Il transpire et a l’impression d’avoir très chaud.

Pour les petits nourrissons (jusqu’à 2-3 ans), la perception de ces changements de température est difficile. Une erreur à ne pas commettre : trop couvrir ces enfants. Donc, pas de bonnet, de gigoteuse épaisse, pas d’oreiller sous lequel ils pourraient enfouir leur tête. Il vaut mieux légèrement les dévêtir et privilégier des vêtements légers et bien secs.

Par contre, chez l’enfant plus grand qui s’exprime, on peut couvrir un enfant qui a froid ou le découvrir quand il a chaud, selon les sensations du corps qu’il indique.

  • Quelle alimentation en cas de fièvre ?

La baisse de l’appétit est normale en cas de maladies. C’est un témoin de l’activation de son immunité. Donc, sortez des habitudes, proposez-lui ce qu’il aime, même si ce ne sont que des desserts. Ne le forcez pas! Tout ce qui sort du réfrigérateur est souvent mieux accepté pour ceux qui ont mal à la gorge.

Il reste primordial de lui proposer à boire plus souvent possible. Les pertes d’eau sont majorées lors de la fièvre. Mettez-le au sein plus facilement si vous l’allaitez.

  • Quelle température pour sa chambre ?

Gardez la température habituelle, entre 18 et 20°C.

Idées reçues sur la fièvre

Fièvre et convulsions fébriles

Une crise convulsive se manifeste la plupart du temps par une perte de connaissance de l’enfant qui peut devenir soit tout mou, comme une poupée de chiffon, soit se raidir avec des secousses involontaires, parfois avec un teint légèrement bleuté. C’est la grande inquiétude des parents car c’est terriblement impressionnant. Pourtant, le devenir à long terme est le même que celui des autres enfants.

On pensait auparavant que les convulsions fébriles étaient provoquées par la fièvre. Maintenant en sait que la fièvre ne les déclenche pas. D’ailleurs les médicaments qui font baisser la fièvre n’ont aucune action préventive. Ces crises sont en fait le témoin de l’activation du système immunitaire chez des enfants âgés de 6 mois à 5 ans, qui présenteraient des particularités génétiques sur leurs cellules cérébrales.

En cas d’une convulsion fébrile, prenez les petits dans les bras pour éviter qu’ils ne se fassent mal. Pour les grands ou trop lourds à porter, vous pouvez les mettre en position latérale de sécurité (sur le côté). La crise s’arrête en général spontanément en moins de 5 minutes. Si elle dure plus longtemps, ce qui n’arrivera quasiment jamais, appelez le n°15 (SAMU). Lorsque la crise s’est arrêtée, prenez sa température et rendez-vous chez votre médecin ou aux urgences pour préciser la nature de la maladie à l’origine de cette réaction de l’enfant.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à visionner cette vidéo de la chaîne de vulgarisation médicale WhyDoc. Le médecin généraliste Corentin Lacroix démystifie les idées reçues sur la fièvre.

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Poussées dentaires et fièvre

Contrairement à ce que l’on pense, les poussées dentaires ne sont pas responsables de fièvre et ne justifient pas la prise systématique d’un antalgique. Pendant la période de poussée des dents (entre 6 et 36 mois habituellement), les poussées de fièvre sont très fréquentes. Mais les causes de la fièvre ne sont pas les poussées dentaires. En fait, la sortie des dents n’y est pour rien. S’il y a fièvre, c’est qu’il y a maladie. Il est donc nécessaire d’adopter la même attitude qu’en cas de la maladie et de soigner les causes : donner des antalgiques à votre enfant s’il incommodé et consulter pour déterminer les causes de la fièvre, en fonction des symptômes et de son état général.

Vaccins et fièvre

Une fièvre légère à modérée peut survenir après un vaccin. Cette réaction ne doit pas vous inquiéter si elle ne dure pas plus de 2 jours. L’attitude à tenir est la même qu’en cas d’épisode habituel de fièvre : ne pas traiter la fièvre si votre enfant a un comportement habituel, lui donner un antalgique en cas d’inconfort.

Comment prévenir la fièvre ?

La fièvre est une réponse normale et nécessaire du système immunitaire face aux infections. C’est un outil obligatoire pour s’immuniser. Et c’est en étant immunisé que les enfants auront moins d’épisodes fébriles.

Pour la prévenir, vous pouvez limiter le risque d’infections. Pour cela, il est indiqué d’adopter des mesures d’hygiène telles que :

  • Respecter le calendrier vaccinal de son enfant. Si vous avez un tout-petit, réfléchissez en début d’hiver si vous ne voulez pas vous vacciner contre la grippe pour ne pas la transmettre à votre bébé
  • Se laver soigneusement et régulièrement les mains, notamment avant les repas, après être allé aux toilettes
  • Limiter les contacts avec les personnes malades et potentiellement contagieuses.
  • Eviter tout tabagisme passif
  • Allaiter son bébé le plus possible

Mon enfant a de la fièvre, que faire ?

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  • Les recommandations françaises (déc 2004)

http://ansm.sante.fr/S-informer/Presse-Communiques-Points-presse/Le-traitement-de-la-fievrechez-l-enfant

  • Les recommandations américaines

Fever and antipyretic use in children. Section on Clinical Pharmacology and Therapeutics; Committee on Drugs, Sullivan JE, Farrar HC. Pediatrics. 2011 Mar;127(3):580-7.

  • Les recommandations anglaises

NICE guideline : feverish illness in children – assessment and initial management in children younger than 5 years. Davis T. Arch Dis Child Educ Pract Ed 2013 ;98 :232-235

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