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Rhume de bébé, enfant enrhumé : que faire ?

Mis à jour le 05 septembre 2025 2 de nos experts

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Le rhume est une infection bénigne mais très fréquente chez les nourrissons et les jeunes enfants. Nez bouché, écoulement nasal, toux, parfois un peu de fièvre… Ces symptômes inquiètent souvent les parents, surtout quand l’enfant est encore très petit. Quand s’agit-il d’un simple rhume ? Quand faut-il consulter ? Et surtout, comment soulager efficacement un bébé enrhumé ?

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Sommaire de l'article

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  • Le rhume du bébé est fréquent et bénin : nez bouché ou qui coule, parfois petite fièvre et toux
  • Le tout petit nourrisson peut être très gêné car il ne respire pas par la bouche.
  • Une rhinite ou une rhinopharyngite peut parfois se surinfecter.
  • Le lavage de nez au sérum physiologique est le traitement le plus efficace pour déboucher le nez.
  • Une bonne hygiène des mains, l’aération régulière et la non-exposition à la fumée de tabac sont des moyens de prévention simples mais utiles.
  • Pas d’antibiotiques : la rhinite et la rhinopharyngite sont des infections virales.

Qu’est-ce que le rhume chez le bébé ?

Le rhume ou rhinite est une infection virale bénigne des fosses nasales. On parle de rhinopharyngite quand l’infection touche aussi le pharynx (la gorge).

Il s’agit de la maladie infectieuse la plus fréquente chez les nourrissons et les jeunes enfants, en particulier en collectivité. En moyenne, un enfant peut présenter 6 à 10 épisodes de rhume par an avant l’âge scolaire, avec un pic de fréquence entre 6 mois et 3 ans[1]. Cette fréquence s’explique par l’immaturité du système immunitaire et l’exposition importante aux virus au contact des frères et sœurs, en crèche, à l’école maternelle.

Le rhume est dû à des virus (rhinovirus, adénovirus, virus respiratoire syncytial, coronavirus saisonniers) qui touchent les voies respiratoires.

Ces virus se transmettent facilement par contact direct (mains, objets) ou par les gouttelettes de salive émises lors des éternuements et de la toux.

Le rhume n’est pas une maladie grave en soi mais il peut être gênant.

Un adulte est gêné quand il est enrhumé. Un enfant qui n’arrive pas à se moucher, le plus souvent avant 2-3 ans ou plus, l’est encore davantage. Les bébés qui respirent essentiellement par le nez et pas par la bouche peuvent aussi être particulièrement gênés pour respirer, manger et dormir.

Le saviez-vous ?

Après avoir contracté un rhume, l’organisme développe des anticorps contre le virus responsable.  C’est pourquoi les enfants attrapent de moins en moins de rhumes à mesure qu’ils grandissent[2]

Symptômes du rhume chez le bébé et l’enfant

Les signes les plus fréquents

Chez le nourrisson comme chez l’enfant, le rhume se manifeste d’abord par un écoulement nasal clair puis souvent plus foncé (jaune-verdâtre) et des éternuements.

Rapidement le nez peut se boucher et l’enfant est gêné pour respirer, dormir et parfois même manger. Une petite toux est fréquente, notamment en position couchée, car les mucosités descendent du nez dans la gorge.

Une petite fièvre (généralement inférieure à 38,5 °) est possible les deux premiers jours.

Ces symptômes débutent en général brutalement. En moyenne les symptômes durent de 7 à 10 jours.

Comment savoir si le rhume n’est pas en train de se compliquer ? Quand consulter un médecin ?

Dans la majorité des cas, il s’agit d’une simple rhinite ou d’une rhinopharyngite qui guérira avec les conseils qui vont suivre.

Parfois cependant la rhinite précède ou est associée à d’autres pathologies infectieuses. Certains symptômes justifient une consultation médicale rapide. Les recommandations diffèrent selon l’âge de l’enfant.

Chez le nourrisson de moins de 3 mois

Un bébé de moins de 3 mois enrhumé doit être surveillé avec une attention particulière, car son système immunitaire est encore immature et les complications peuvent survenir rapidement.
Consultez sans attendre si :

  • le bébé a du mal à respirer (respiration trop rapide, difficile, pauses, sifflements) c’est très rare et il ne faut pas attendre ce signe ;
  • il mange moins bien, refuse de s’alimenter ou vomit ;
  • il présente une toux importante ou inhabituelle ;
  • il semble particulièrement fatigué, somnolent ou au contraire très irritable.

Dans ces situations, il est préférable de contacter son pédiatre ou son médecin , et en cas de signes sévères, d’appeler le 15 avant se rendre aux urgences pédiatriques[2].

Chez l’enfant plus grand

Pour les enfants plus âgés, le rhume ne nécessite pas systématiquement de consultation. Cependant, il faut demander un avis médical si :

  • la fièvre persiste au-delà de 3 jours ou apparaît au bout de quelques jours de rhume ;
  • le nez reste bouché ou coule épais (jaune/vert) depuis plus de 10 à 15 jours ;
  • l’enfant tousse beaucoup ou la respiration devient sifflante (pas forcément un signe de graviter) ;
  • il pleure la nuit de façon inhabituelle et/ou se plaint de l’oreille ;
  • les yeux sont rouges plus ou moins collés au réveil avec ou sans écoulement purulent.

Comment soulager un bébé enrhumé ?

Le traitement du rhume du bébé est avant tout symptomatique : il n’existe pas de médicament qui fasse disparaître le virus plus rapidement. L’objectif est donc de soulager l’enfant, d’améliorer sa respiration et de prévenir les complications[5].

Le lavage de nez : un geste essentiel

Chez le nourrisson, le lavage du nez est la mesure la plus efficace. Il permet de fluidifier et d’évacuer les sécrétions qui gênent la respiration[3].

  • Il peut se faire avec du sérum physiologique en unidoses ou avec des sprays à base d’eau de mer adaptés aux bébés.
  • La fréquence dépend de la gêne : de 4 à 6 fois par jour, et jusqu’à 8 à 10 lavages en cas de nez très encombré.
  • Les moments clés sont avant les repas et au coucher, pour faciliter l’alimentation et le sommeil.

Bien que parfois désagréable, ce geste reste indispensable pour aider le nourrisson, surtout avant 6 mois puisqu’il respire essentiellement par le nez[4].

Des mouche-bébés peuvent aider pour aspirer les sécrétions qui restent dans le nez après le lavage. Les aspirations ne doivent pas être trop fortes.

Des gouttes nasales peuvent parfois être prescrites par votre médecin après lavages de lez au sérum physiologique.

Gérer la fièvre et l’inconfort

La fièvre modérée qui accompagne souvent le rhume est un signe que l’organisme combat l’infection. Elle ne nécessite pas toujours de traitement, sauf si elle dépasse 38,5 °C ou si l’enfant est particulièrement gêné.

Dans ce cas, le paracétamol peut être donné, en respectant la posologie prescrite par le médecin ou indiquée sur l’ordonnance.

L’ibuprofène n’est pas recommandé chez le nourrisson de moins de 6 mois et doit toujours être utilisé avec prudence[5].

Pour télécharger cette infographie, cliquez-ici

La toux et les sécrétions

La toux est un réflexe naturel permettant d’évacuer le mucus. Elle ne doit pas être systématiquement combattue.

Les sirops antitussifs sont déconseillés chez l’enfant avant, car inefficaces et parfois dangereux.

De même, les antihistaminiques (pas avant 1 an et pas dans cette indication) ou les décongestionnants nasaux ne doivent pas être utilisés chez le bébé, en raison de leurs effets indésirables[2].

Mesures hygiéno-diététiques pour soulager l’enfant enrhumé

Certains gestes simples aident à améliorer le confort du bébé enrhumé :

  • proposer à boire régulièrement (eau, tétées si bébé est allaité, biberons) pour fluidifier les sécrétions et parce qu’il respire par la bouche ;
  • fractionner les repas si le nez bouché l’empêche de bien téter ou manger ;
  • prendre la température si l’enfant paraît chaud ;
  • aérer la chambre chaque jour, tout en maintenant une température autour de 18–20 °C ;
  • sortir à l’air libre si l’enfant se sent bien, car le froid ne déclenche pas le rhume, ce sont les virus qui en sont responsables.

Les antibiotiques sont inutiles en l’absence de surinfection

Les rhinites et rhinopharyngites sont des infections virales. Les antibiotiques ne peuvent pas guérir un rhume. Ils ne sont pas non plus capables de prévenir une surinfection. C’est important car les antibiotiques utilisés à tort risquent de favoriser l’apparition de résistances aux antibiotiques. Cela veut dire que parfois ils ne seront plus efficaces quand votre enfant en aura vraiment besoin.

Souvenez-vous que les antibiotiques ne sont ni automatiques ni magiques. Par contre ils sont précieux et doivent être utilisés quand il le faut.

Prévenir le rhume chez l’enfant

Même si le rhume est inévitable dans les premières années de vie, certains gestes simples permettent de réduire le risque de contamination et de limiter la fréquence des infections.

Mesures d’hygiène essentielles

Le principal mode de transmission du rhume est le contact avec les sécrétions nasales et salivaires. C’est pourquoi les règles d’hygiène sont primordiales, aussi bien pour les parents que pour les enfants.

  • Le lavage des mains reste la meilleure prévention : 30 secondes avec de l’eau et du savon liquide, puis séchage avec une serviette propre ou à usage unique. Si les mains ne sont pas visiblement sales, une solution hydro-alcoolique peut aussi être utilisée.
  • Apprendre à l’enfant à se moucher dès que possible (rarement avant 2 ans).
  • Utiliser des mouchoirs jetables, les jeter immédiatement à la poubelle puis se laver les mains.
  • L’habituer à tousser ou éternuer dans son coude plutôt que dans ses mains, afin de limiter la propagation du virus.

Réduire les facteurs de risque

Certaines habitudes contribuent à renforcer la santé respiratoire des enfants et à limiter les infections :

  • Aérer régulièrement la chambre et le logement, notamment la nuit ;
  • Éviter la fumée de tabac (y compris la cigarette électronique) et les environnements pollués, qui fragilisent les voies respiratoires ;
  • Limiter les contacts avec d’autres enfants malades, surtout en période d’épidémie ou pour les bébés de moins de 3 à 6 mois ou les enfants fragiles comme les anciens grands prématurés ou les enfants qui ont des pathologies particulières.
  • Maintenir une bonne hygiène de vie : alimentation équilibrée, sorties quotidiennes à l’air libre, temps de sommeil suffisant.

Ces mesures ne suppriment pas le risque de rhume, étape normale du développement immunitaire, mais elles contribuent à en diminuer la fréquence et la sévérité.

Pour télécharger cette infographie, cliquez ici

Je retiens !

Le rhume du bébé, fréquent et bénin, fait partie du développement normal du système immunitaire. Il guérit spontanément en 7 à 10 jours. Avec des lavages de nez répétés, on aide l’enfant à mieux le supporter. L’important est de rester attentif aux signes qui nécessitent une consultation médicale, surtout chez les plus petits.

Cet article vous a-t-il été utile ?

[1] Assurance Maladie. Reconnaître la rhinopharyngite du bébé et de l’enfant.

[2] National Library of Medecine. Le rhume chez les enfants.

[3] Assurance Maladie. Rhinopharyngite de l’enfant : que faire et quand consulter ?

[4] Association Française de Pédiatrie Ambulatoire. La désinfection rhinopharyngée ou lavage de nez.

[5] Autorité de Santé. Choix et durées d’antibiothérapies : rhinopharyngites aiguë chez l’enfant.

François M. Hygiène du nez et des Oreilles expliquée aux parents. Médecine & Enfance, novembre 2005, p 601.

Cohen R. Transmissibilité, contagiosité, éviction de la crèche, couverture vaccinale. Médecine & Enfance mai 2008, p 199.

American academy of pediatrics. Caring for your baby and young child: birth to age 5, Bantam Books. 2009. 752 pages

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