Mis à jour le 19 mai 2025 3 de nos experts
65% des parents ont trouvé cet article utile.

Les infections à pneumocoques sont provoquées par la bactérie Streptococcus pneumoniae, qui compte plus de 95 sérotypes. Naturellement présente dans le rhinopharynx, cette bactérie est souvent asymptomatique mais peut devenir pathogène dans certaines conditions. Elle affecte principalement les enfants de moins de 5 ans, les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques ou d’un système immunitaire affaibli, augmentant leur risque de complications sévères.
Écouter l'article
0:00 / 0:00Sommaire de l'article
Quels sont les symptômes des infections à pneumocoque ?
1. Otite moyenne pneumococcique aiguë
Les otites sont des infections courantes causées par le pneumocoque, en particulier chez les jeunes enfants. Elles se présentent avec inflammation de l’oreille moyenne avec une accumulation de liquide purulent derrière le tympan. Cette infection se manifeste principalement par une douleur aiguë à l’oreille, accompagnée d’une fièvre élevée.
Chez les nourrissons et les jeunes enfants, l’otite peut être difficile à détecter, car ils ne peuvent pas toujours exprimer leur douleur. Certains signes indirects, tels que l’irritabilité, des troubles du sommeil, une perte d’appétit ou encore des vomissements, doivent alerter les parents. Une prise en charge rapide est essentielle, surtout chez les petits avant deux ans, pour éviter des complications, comme une perforation du tympan ou une propagation de l’infection à d’autres parties de l’oreille, surtout chez les petits avant deux ans.
2. Pneumonie à pneumocoque
Lorsque le pneumocoque atteint les poumons, il peut provoquer une pneumonie, une infection sérieuse des voies respiratoires inférieures. Cette affection se manifeste par une altération de l’état général, des signes respiratoires, une fièvre élevée et des frissons intenses. La toux évolue généralement d’une forme sèche à une toux grasse, accompagnée d’expectorations jaunâtres ou verdâtres.
Les patients atteints de pneumonie peuvent ressentir des douleurs thoraciques, parfois abdominales, une grande fatigue, un essoufflement et un pouls accéléré. Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une détresse respiratoire nécessitant une hospitalisation. Une prise en charge rapide est indispensable.
3. Septicémie : une infection généralisée
Lorsque la bactérie pneumocoque se propage via la circulation sanguine, elle peut entraîner une septicémie, une infection généralisée extrêmement grave. Les symptômes incluent une fièvre élevée ou, au contraire, une hypothermie, ainsi que des frissons intenses et des sueurs abondantes.
Le patient présente une accélération du rythme cardiaque et respiratoire, signe que l’organisme lutte contre l’infection. Dans certains cas, la septicémie provoque des douleurs abdominales, des vomissements et des diarrhées. Les personnes âgées ou immunodéprimées peuvent aussi souffrir de confusion mentale, rendant le diagnostic plus difficile.
Un signe alarmant de la septicémie est l’apparition de tâches rouges violacées sur la peau, qui traduisent une coagulation intravasculaire disséminée. Cette situation constitue une urgence médicale absolue, nécessitant une hospitalisation immédiate et un traitement antibiotique en urgence.
4. Méningite pneumococcique
Avant l’introduction de la vaccination généralisée, les infections à pneumocoques représentaient la première cause de méningite bactérienne chez l’enfant. Grâce à la vaccination, ces formes graves ont nettement diminué. Aujourd’hui, chez l’enfant, c’est le méningocoque qui est devenu la principale cause de méningite bactérienne. Le pneumocoque reste toutefois un agent responsable de méningites, notamment chez l’adulte ou les personnes à risque. Cette maladie grave résulte de la propagation des bactéries jusqu’aux méninges, les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. La méningite à pneumocoques débute souvent par des maux de tête intenses, associés à une photophobie (sensibilité anormale à la lumière) et à des vomissements. Une raideur de la nuque est également un symptôme caractéristique, mais parfois tardif. La fièvre s’accompagne d’un état de fatigue extrême.
Chez les nourrissons et les jeunes enfants, les signes peuvent être plus discrets, avec une irritabilité, une perte d’appétit et un teint pâle. Une prise en charge médicale rapide est impérative, car la méningite peut entraîner des complications graves, telles qu’une atteinte neurologique ou un coma.
Pneumocoques : modes de transmission
Les infections à pneumocoques se transmettent principalement par voie aérienne, ce qui facilite leur propagation, en particulier dans les environnements clos et les collectivités comme les crèches, les écoles ou les maisons de retraite.
- Transmission par gouttelettes respiratoires : lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle, elle projette de minuscules gouttelettes contenant la bactérie Streptococcus pneumoniae dans l’air. Ces gouttelettes peuvent être inhalées par des personnes à proximité, favorisant ainsi la contamination. C’est le mode de transmission le plus courant, expliquant pourquoi les infections à pneumocoques sont particulièrement fréquentes en hiver, lorsque les interactions en intérieur sont plus nombreuses.
- Transmission par contact direct : le pneumocoque peut également se transmettre par les postillons et la salive, notamment lors de contacts rapprochés comme un baiser.
- Transmission par les mains et les surfaces contaminées : bien que la bactérie se transmette principalement par voie aérienne, elle peut aussi survivre un certain temps sur les surfaces et objets (poignées de porte, mouchoirs, jouets, téléphones, etc.). Une personne qui touche une surface contaminée puis porte ses mains à son visage (bouche, nez, yeux) peut alors s’infecter. Le lavage fréquent des mains est donc une mesure essentielle pour limiter la transmission.
- Portage asymptomatique et risque de transmission : certaines personnes, en particulier les enfants de moins de 5 ans, peuvent être porteurs sains du pneumocoque, c’est-à-dire qu’ils hébergent la bactérie dans leur rhinopharynx sans présenter de symptômes. Toutefois, ils restent contagieux et peuvent transmettre l’infection aux personnes plus vulnérables, comme les personnes âgées ou les individus immunodéprimés.
Traitement contre les infections à pneumocoques
Le traitement des infections à pneumocoques repose essentiellement sur l’administration d’antibiotiques, choisis en fonction de la sévérité de l’infection et de l’état du patient. Les bêtalactamines par voie orale, habituellement l’amoxicilline, sont recommandées en première intention pour traiter les infections bénignes à modérées, telles que les otites ou les sinusites.
Dans les cas plus graves, notamment en présence de pneumonies sévères, de méningites ou de septicémies, des céphalosporines de troisième génération par voie injectable, comme la ceftriaxone, peuvent être administrées, souvent en milieu hospitalier. Pour les patients allergiques aux bêtalactamines, les macrolides (préférentiellement la clarithromycine) peuvent être une alternative, bien que leur efficacité soit parfois limitée par l’émergence de souches résistantes.
Cependant, la résistance aux antibiotiques est devenue un enjeu majeur dans la prise en charge des infections à pneumocoques. L’usage inapproprié des antibiotiques, notamment leur prescription excessive pour des infections d’origine virale, a favorisé l’apparition de souches résistantes, réduisant l’efficacité des traitements classiques. Certaines bactéries ont ainsi développé des mécanismes de défense qui leur permettent d’échapper aux effets des antibiotiques, obligeant à recourir à des molécules plus puissantes et parfois plus toxiques. Dans les infections sévères résistantes aux traitements standards, des antibiotiques de dernier recours, comme la vancomycine, peuvent être utilisés après avis d’un pédiatre infectiologue sous surveillance stricte en milieu hospitalier.
Ainsi, une utilisation raisonnée des antibiotiques est primordiale : suivre scrupuleusement la durée et le dosage du traitement prescrit par un médecin réduit le risque de sélection de bactéries résistantes.
Prévention : vaccin contre les infections à pneumocoques
La vaccination constitue le moyen le plus efficace pour prévenir les infections à pneumocoques et leurs complications. Elle permet non seulement de protéger les individus vaccinés, mais aussi de réduire la circulation de la bactérie au sein de la population, contribuant ainsi à l’immunité collective. Les infections à pneumocoques pouvant entraîner des formes sévères, voire mortelles, notamment chez les jeunes enfants, les personnes âgées et les individus immunodéprimés, la vaccination est une mesure essentielle de santé publique.
Les différents vaccins contre les infections à pneumocoques
Les pneumocoques comptent plus de 95 sérotypes, mais seuls certains sont responsables de la majorité des infections graves. Pour offrir une protection efficace, plusieurs vaccins sont disponibles :
- Prevenar 13® (13 valences) et Vaxneuvance (15 valences) : ces vaccins protègent contre 13 /15 sérotypes de pneumocoques et est principalement utilisé chez les nourrissons. Ils stimulent une réponse immunitaire efficace dès le plus jeune âge, réduisant le risque d’otites, de pneumonies, de septicémies et de méningites.
- Prevenar 20® : vaccin conjugué 20-valent, ayant obtenu l’AMM européenne le 13 mars 2024 pour une utilisation chez les enfants, en plus de son indication antérieure chez les adultes. Le calendrier prévisionnel de la Commission Technique des Vaccinations (CTV) prévoit une éventuelle recommandation au plus tôt en février ou mars 2026. Ce vaccin constitue une avancée importante, en particulier pour les enfants à haut risque (drépanocytaires, immunodéprimés, VIH, cancers), qui devraient dès maintenant bénéficier d’un schéma en 3+1 dès les premiers mois de vie, comme le recommandent plusieurs experts, notamment après des échecs vaccinaux constatés avec VPC13 et Pneumovax®. Retarder son intégration expose ces patients à des pathologies évitables et soulève la question de la perte de chance.
- VPC21 (CAPVAXIVE®) : vaccin conjugué 21-valent destiné à l’adulte, ayant obtenu l’AMM européenne le 24 mars 2025. Malgré son potentiel à prévenir décès, hospitalisations et séquelles, il ne sera probablement disponible en France qu’à l’horizon de la rentrée scolaire 2026, en raison des délais réglementaires (CTV, Commission de la Transparence, HAS, Comité économique…). Ce décalage questionne aussi sur la responsabilité face aux pertes de chance évitables.
- Pneumovax® (23 valences) : vaccin polysaccharidique non conjugué, destiné aux personnes de plus de 2 ans à risque élevé d’infections à pneumocoques. Il est souvent utilisé en complément après une primovaccination par un vaccin conjugué, selon les recommandations du calendrier vaccinal.
Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre les pneumocoques est obligatoire pour tous les nourrissons en France. Le schéma vaccinal recommandé est le suivant :
- Nourrissons :
- deux doses administrées à 2 mois et 4 mois ;
- un rappel (booster) à 11 mois pour renforcer l’immunité ;
- une dose supplémentaire à 3 mois pour les nourrissons prématurés ou ceux présentant un risque élevé d’infection (notamment ceux atteints de maladies chroniques).
- À partir de 2 ans, la vaccination est recommandée pour les personnes à risque, notamment :
- les adultes souffrant de maladies chroniques (diabète, maladies respiratoires, insuffisance rénale, pathologies cardiaques) ;
- les personnes immunodéprimées (déficit immunitaire, splénectomisés etc.) ou recevant un traitement affectant leur système immunitaire ;
- les seniors de plus de 65 ans, en raison du risque accru de complications graves.
Cet article vous a-t-il été utile ?
mpedia vous a aidé, aidez mpedia en faisant un don
Dernier don de Camille : 30 €
Comme Camille, soutenez une expertise indépendante et reconnue pour continuer à être un parent bien informé.
- Vaccination info service
- Infovac
- Santé publique France
- fr (Institut pasteur)
- Mes vaccins.net
- int (site de l’OMS)
- Les vidéos du Pr FLORET ont été réalisées par l’association Pédiatrie en Drôme-Ardèche.
- https://www.infovac.fr/actualites/bulletin-n-4-avril-2025
Note :
Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.
Vous pouvez aussi être intéressé.e par :
-
Menus types de 5-6 à 9 mois : un nouveau rythme de 4 repas
-
Appendicite aiguë & crise d’appendicite : les reconnaître et les traiter
-
Menus de 12 à 24 mois : vers une alimentation de grands
-
Menus de 9 à 12 mois : une alimentation qui se diversifie
-
Menus de 4 à 6 mois : à la découverte de nouvelles saveurs avec la diversification alimentaire !
-
Varicelle : tout savoir sur cette maladie infantile
Des conseils adaptés à l’âge de votre enfant !
Je m'abonne à la newsletter-
Vaccin à pneumocoque Prevenar 13 : à quelle fréquence ?
La réponse de l'expert
Bonsoir. Chaque dose vaccinale compte. On ne recommence jamais un schéma vaccinal. Je vous conseille de faire faire très rapidement le vaccin Hexavale(...)
il y a 5 ans
-
Comment organiser tous les vaccins à partir de 11 ans ?
La réponse de l'expert
Bonjour, Voici ma recommandation : 11 ans : DTCP (Tetravac ou Répévax/Boostrix) selon le vaccin utilisé pour la vaccination dès 6 ans, et Gardasil 1, (...)
il y a 5 mois
Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?
Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous
Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement.
Je pose ma questionCe service est fermé pour le moment, vous pouvez poser vos questions à nos experts du lundi matin jusqu'au vendredi à 12h.