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L’érythème infectieux (5e maladie) chez l’enfant

Mis à jour le 15 septembre 2025 Dr Anne AUVRIGNON

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La 5e maladie, aussi appelée érythème infectieux ou mégalérythème épidémique, est une infection virale bénigne qui touche principalement les enfants d’âge scolaire  et/ou en collectivité. Elle se manifeste le plus souvent par une éruption cutanée caractéristique avec des joues rouges, mais peut aussi passer inaperçue dans certains cas. Bien que généralement sans gravité, cette maladie infectieuse et épidémique peut avoir des conséquences plus sérieuses chez certaines personnes vulnérables, notamment les femmes enceintes ou les personnes atteintes de troubles sanguins (anémie chronique…).

Dans cet article, nous faisons le point sur les causes, les symptômes, le diagnostic, les complications possibles ainsi que les précautions à prendre.

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Sommaire de l'article

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  • La cinquième maladie est une infection virale bénigne causée par le parvovirus B19, fréquente chez les enfants.
  • Son signe typique : joues rouges et éruption rouge des joues.
  • Elle peut s’accompagner de fièvre, fatigue ou douleurs articulaires.
  • Contagieuse avant l’éruption, surtout par les gouttelettes respiratoires.
  • Pas de traitement spécifique : on soulage les symptômes.
  • Complications rares, mais possibles chez les adultes, personnes immunodéprimées ou femmes enceintes.
  • Prévention : hygiène des mains, gestes barrières, suivi médical si besoin.

Qu’est-ce que la cinquième maladie ?

Définition et origine de l’appellation « 5e maladie »

La cinquième maladie appartient au groupe des maladies infantiles éruptives, c’est-à-dire celles qui provoquent des boutons ou plaques rouges sur la peau. Son nom vient simplement de l’ordre dans lequel elle a été décrite par les médecins : après la rougeole, la scarlatine, la rubéole et la roséole, elle a été identifiée comme la cinquième infection de ce type.

Une infection virale bégnine mais épidémique

La cinquième maladie est une infection virale provoquée par le parvovirus B19. Elle se transmet facilement d’une personne à l’autre, en particulier dans les collectivités d’enfants (écoles, crèches).

Chez la majorité des enfants, elle évolue de manière bénigne et se traduit par une éruption cutanée transitoire accompagnée ou non de fièvre légère et de symptômes grippaux, de type courbatures.

Cependant, comme d’autres infections infantiles, elle peut justifier d’une surveillance particulière quand elle survient dans certains contextes : grossesse, maladie du sang (anémie chronique) ou immunodépression[1].

L’éruption cutanée ne provoque généralement pas de démangeaisons, mais si c’est le cas, un avis médical peut permettre d’adapter le traitement[2].

Causes de la 5e maladie

Le rôle du parvovirus B19

Le parvovirus B19 infecte les cellules de la moelle osseuse qui produisent les globules rouges.

Chez l’enfant en bonne santé, le parvovirus B19 provoque surtout une réaction immunitaire responsable de l’éruption cutanée caractéristique, parfois accompagnée de fièvre ou de petites douleurs articulaires[2].

En revanche, chez les personnes ayant déjà une anémie chronique ou un système immunitaire fragilisé, l’infection peut entraîner des complications plus sérieuses.

Modes de transmission et période de contagiosité

La cinquième maladie se transmet principalement par les gouttelettes respiratoires (toux, éternuements, postillons) ou plus rarement par contact avec du sang. Elle évolue sous forme d’épidémie notamment à l’école ou en crèche, où les enfants passent beaucoup de temps ensemble.

Le saviez-vous ?

L’enfant est contagieux avant l’éruption, c’est-à-dire pendant la période où il a simplement de la fièvre ou des signes grippaux. Une fois l’éruption cutanée installée, il n’est généralement plus contagieux.

La période d’incubation, c’est-à-dire le temps entre l’exposition au virus et l’apparition des premiers symptômes est en moyenne de 4 à 14 jours, mais elle peut aller jusqu’à 3 semaines[2].

Symptômes de l’érythème infectieux

Joues rouges chez l’enfant : le signe typique du mégalérythème épidémique

Le signe le plus caractéristique de la 5e maladie est l’apparition soudaine de grandes plaques rouges au niveau des joues, comme si l’enfant s’était mis un coup. C’est ce que les médecins appellent le mégalérythème épidémique. Cette éruption cutanée touche surtout le visage au départ, puis peut s’étendre progressivement au reste du corps[3].

Autres manifestations cutanées et générales

Après l’atteinte du visage, une éruption en plaques rouges apparaît sur les bras, le tronc et parfois les jambes. Elle a un aspect particulier en guirlande ou en motifs réticulés (dessin en dentelle sur la peau). L’éruption peut durer une dizaine de jours, parfois réapparaître par poussées, surtout après un effort physique, un bain chaud ou une exposition au soleil[3].

En dehors de l’éruption cutanée, certains enfants présentent :

  • une fièvre légère,
  • des symptômes de type grippal (fatigue, maux de tête, petit rhume),
  • parfois des douleurs articulaires, surtout chez les enfants plus grands et les adolescents[3].

Zoom sur

Chez les enfants, la maladie est le plus souvent bénigne et se résume à l’éruption cutanée et une petite fièvre. Chez les adultes, le tableau est parfois différent : l’éruption peut être moins nette, mais les douleurs articulaires (genoux, poignets, chevilles) sont plus fréquentes et parfois invalidantes pendant plusieurs semaines.

Diagnostic de la cinquième maladie

Comment le médecin établit-il le diagnostic ?

Le diagnostic de la 5e maladie repose avant tout sur l’examen clinique. L’association de plaques rouges sur les joues e d’une éruption en dentelle sur le corps est suffisamment typique pour que le médecin reconnaisse rapidement la maladie, surtout chez un enfant en bonne santé.

Dans la grande majorité des cas, aucun examen complémentaire n’est nécessaire. Toutefois, dans certaines situations particulières (grossesse, maladie du sang, immunodépression), un test sanguin peut être proposé. Celui-ci permet de rechercher des anticorps spécifiques du parvovirus B19 afin de savoir si la personne est immunisée (protégée), en cours d’infection ou jamais exposée[3].

Quand consulter ?

Chez l’enfant, la 5e maladie est le plus souvent bénigne et ne nécessite pas de consultation en urgence. Néanmoins, vous devez consulter un médecin si :

  • l’enfant présente une fièvre élevée persistante,
  • l’éruption s’accompagne de fortes douleurs articulaires ou de fatigue inhabituelle,
  • il existe un terrain particulier (drépanocytose, thalassémie, déficit immunitaire…), car le parvovirus B19 peut provoquer une aggravation transitoire de l’anémie,
  • une femme enceinte a été en contact avec un enfant atteint, afin d’évaluer son immunité et le risque pour le fœtus.

Traitement de l’érythème infectieux

Existe-t-il un traitement spécifique ?

La guérison repose sur la réponse immunitaire naturelle de l’organisme : dans la majorité des cas, la 5e maladie guérit spontanément en quelques jours.

Dans de très rares cas, chez des personnes immunodéprimées ou atteintes de maladies du sang sévères, une transfusion sanguine ou un traitement par immunoglobulines peut être nécessaire sous contrôle hospitalier.

Soulager les symptômes chez l’enfant

Même s’il n’existe pas de traitement spécifique contre le parvovirus B19, une prise en charge adaptée et quelques gestes simples peuvent soulager les symptômes et à améliorer le confort de l’enfant.

Le médecin peut recommander :

  • du paracétamol pour calmer la fièvre (température > 38°C) ou les douleurs si celles-ci sont mal tolérées,
  • du repos si l’enfant est fatigué,
  • une bonne hydratation, surtout en cas de fièvre.

Cinquième maladie et grossesse, quels risques ?

Infection par le parvovirus B19 pendant la grossesse

Si la 5e maladie est bénigne chez l’enfant, elle peut présenter un risque pour le fœtus lorsque la mère enceinte est infectée. Le parvovirus B19 peut traverser le placenta et atteindre le fœtus, provoquant parfois une anémie fœtale sévère[4].

La période la plus critique se situe généralement au cours du premier et du début du second trimestre, lorsque la production des globules rouges du fœtus est particulièrement vulnérable. Dans de rares cas, l’infection peut entraîner un hydrops fœtal (accumulation anormale de liquide dans le corps du fœtus), voire un risque de perte de grossesse précoce (fausse couche).

Que faire si une femme enceinte est exposée ou non immunisée ?

  1. Consulter rapidement un médecin pour évaluer le risque et réaliser un test sanguin. Celui-ci permet de savoir si elle est déjà immunisée contre le virus ou si elle est susceptible de développer l’infection.
  2. Si l’infection est confirmée, un suivi obstétrical rapproché est mis en place, incluant parfois des échographies régulières pour surveiller le fœtus.
  3. Dans certains cas rares, un traitement spécifique comme des transfusions intra-utérines peut être envisagé si une anémie sévère est détectée chez le fœtus.

Il est important de rappeler que la majorité des femmes exposées au parvovirus B19 ne rencontrent pas de complications graves et que la surveillance médicale permet de limiter les risques[4].

Prévention et conseils pratiques pour limiter la transmission

Même si la 5e maladie est généralement bénigne, certaines mesures simples permettent de réduire le risque de transmission, surtout dans les collectivités et pour les personnes vulnérables.

Mesures d’hygiène et prévention de la transmission :

  • se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau, pendant au moins 30 secondes, surtout après le contact avec un enfant malade ;
  • éviter le partage d’objets personnels (verres, couverts, mouchoirs) ;
  • aérer les pièces et veiller à la bonne ventilation des crèches et écoles ;
  • couvrir la bouche et le nez lors de la toux ou des éternuements.

Ces gestes simples sont efficaces pour limiter la propagation du virus, en particulier auprès des femmes enceintes ou des personnes immunodéprimées[4].

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