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La maladie luxante de hanche

Mis à jour le 25 février 2021 3 de nos experts

Hanche

La luxation congénitale de hanche, appelée aujourd’hui maladie luxante de hanche, est un problème de santé publique. Elle est fréquente (de 6 pour 1000 naissances pour l’ensemble de la France à 20 pour 1000 en Bretagne et en Auvergne). Son diagnostic précoce, idéalement à la naissance, permet un traitement orthopédique débuté tôt, évitant le plus souvent un traitement plus lourd, éventuellement chirurgical. La base du dépistage est l’examen clinique. Cet examen est obligatoire. Il est réalisé à la maternité puis répété à chaque visite médicale systématique pendant la première année de l’enfant. L’échographie de hanche, morphologique et dynamique, est reconnue, depuis la conférence de consensus de Paris en 1991, comme l’imagerie de choix en complément de l’examen clinique tant pour le diagnostic précoce que dans la surveillance du traitement.

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Anatomie

L’articulation de la hanche ou articulation coxo-fémorale est l’ensemble des éléments qui permettent de joindre le fémur, os de la cuisse, au bassin. Normalement, la tête du fémur est ronde et s’emboîte parfaitement dans la cavité articulaire du bassin que l’on appelle le cotyle.

Ce cotyle doit recouvrir toute la tête du fémur et les éléments péri-articulaires, en particulier la capsule articulaire, doivent assurer la stabilité de cette articulation. La hanche permet la marche et supporte tout le poids du corps quand on est en position debout. Il est donc indispensable qu’elle se développe parfaitement au cours de la croissance et ce, dès la naissance.

Les pièces articulaires sont essentiellement de structure cartilagineuse pendant les premiers mois de vie et ne sont donc pas visibles, ou très insuffisamment, à la radiographie: par contre l’échographie permet d’apprécier avec précision la forme des pièces articulaires à cet âge.

Le terme de maladie luxante de hanche regroupe différents aspects anatomiques de la pathologie de l’articulation de la hanche du bébé :

  • la luxation: la tête fémorale se retrouve en dehors de la cavité cotyloïdienne. La luxation peut être réductible (la tête fémorale peut réintégrer la cavité cotyloïdienne), ou non réductible.
  • la subluxation: la tête fémorale se situe en regard de la cavité cotyloïdienne mais n’est pas centrée dans le fond de la cavité: elle n’est pas recouverte par le toit osseux du cotyle. En l’absence de traitement, l’évolution se fera vers la luxation.
  • la dysplasie: la tête fémorale est dans la cavité cotyloïdienne mais insuffisamment centrée et n’est pas recouverte de façon satisfaisante par le toit osseux du cotyle.

Dépistage et facteurs de risque

A la maternité, l’examen clinique est à la base du dépistage.

Le médecin:

  • note la position spontanée des membres inférieurs
  • recherche une inégalité de longueur (signe de Galeazzi)
  • apprécie l’amplitude de l’abduction (écartement des cuisses)
  • exécute plusieurs manœuvres pour tester la stabilité de la hanche (manœuvres d’Ortolani et de Barlow): lors de ces manœuvres, la tête du fémur peut-elle sortir du cotyle? La hanche sera dite stable, instable (subluxable ou luxable, la tête fémorale sortant plus ou moins de la cavité cotyloïdienne lors de la manœuvre mais revenant en place en position de repos) ou luxée (réductible ou irréductible…)

A la maternité, le médecin recherche également des facteurs de risque:

  • des membres de la famille proche qui ont eu une luxation de la hanche (on parle d’antécédents familiaux)
  • des facteurs favorisant cette pathologie : naissance par le siège, gros poids de naissance, grossesses multiples…
  • des anomalies cliniques pouvant être associées à un problème de hanche (torticolis, metatarsus varus, pied bot, genu recurvatum, etc.)

Le pédiatre de la maternité doit noter ces résultats dans le carnet de santé. Il demandera une échographie en complément de son examen clinique si cet examen est anormal ou s’il existe des facteurs de risque. Elle sera immédiate si les signes cliniques sont évocateurs d’une luxation ou différée à 4 ou 6 semaines si l’examen clinique est normal mais qu’il existe des facteurs de risque.

Cet examen clinique doit être répété à chaque visite médicale systématique de l’enfant pendant sa première année de vie.

Le traitement

  • En cas de luxation, le principe est d’obtenir la réintégration de la tête fémorale au fond de la cavité cotyloïdienne et de s’assurer de sa stabilité. Dans la majorité des cas, un traitement orthopédique par mise en abduction des cuisses (écartement) grâce à un appareillage (lange câlin, coussin de Becker, harnais de Pavlik) sera institué par un orthopédiste pédiatre car ce traitement doit être efficace, mais prudent car il peut entraîner des complications. Ce traitement sera donc surveillé jusqu’à la normalisation complète de la hanche, par l’examen clinique associé à l’échographie puis par la radiographie du bassin.
  • En cas de dysplasie une abduction est nécessaire pour faciliter l’amélioration anatomique du cotyle. Si cette abduction est débutée tôt elle est peu contraignante et donne rapidement de bons résultats.
  • En cas de diagnostic tardif ou de luxation irréductible, le traitement est plus lourd, plus long, orthopédique mais souvent chirurgical, et avec un résultat plus ou moins satisfaisant.

Le diagnostic précoce de la maladie luxante de hanche est une priorité pour tout médecin qui prend en charge des nourrissons, en particulier en maternité. Ce diagnostic se fait par l’examen clinique, il est confirmé par l’échographie. Si ce diagnostic est porté très tôt il permet une prise en charge rapide et un traitement orthopédique adapté donnant le plus souvent un bon résultat : une hanche normale bien avant l’âge de la marche.

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Dr Pascale Pracros-Deffrenne, radiologue – échographiste

Dr François Vie le Sage, pédiatre

Dr Alain Bocquet, pédiatre

Dépistage et prise en charge de luxation congénitale de la hanche : controverses vingt ans après conférence de consensus de Paris, dossier dirigé par Alain Bocquet, pédiatre, paru dans Médecine & Enfance, mai 2011.

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