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Piqures de moustiques chez l’enfant et le bébé : comprendre, prévenir, soulager

Mis à jour le 18 juillet 2025 2 de nos experts

Photographie d'un dos d'un enfant piqué par des moustiques
Crédits photo : Dr Véronique Desvignes

Chaque été, les piqures de moustiques refont surface, entraînant démangeaisons, boutons, voire fièvre ou réactions allergiques. En France, et plus encore dans les zones tropicales, certains moustiques peuvent aussi transmettre des maladies graves comme la dengue ou le chikungunya. Cet article vous aide à identifier les différents types de moustiques, reconnaître une piqure, adopter les bons gestes et protéger les plus petits.

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Sommaire de l'article

Pourquoi, quand et comment les moustiques piquent-ils ?

Les moustiques piquent pour se nourrir et assurer leur reproduction, laissant sur la peau des marques caractéristiques qu’il est utile de savoir reconnaître.

Pourquoi et comment les moustiques piquent ?

Le saviez-vous ? Seules les moustiques femelles et fécondées piquent ! En effet, elles ont besoin de protéines contenues dans le sang pour développer leurs œufs.

Lorsqu’elles piquent, les moustiques femelles injectent leur salive sous la peau : c’est elle qui déclenche la fameuse réaction inflammatoire, à l’origine des démangeaisons.

Les moustiques mâles, eux, ne piquent jamais : ils se nourrissent exclusivement de nectar de fleurs.

Quand et où piquent-ils ?

Tous les moustiques aiment les climats chauds et humides, et leur activité est maximale entre mai et octobre, en fonction des régions. Ils peuvent piquer en ville comme à la campagne et leur développement est favorisé par la présence d’eaux stagnantes, même en petite quantité.

En effet, après avoir piqué, la femelle moustique cherche un point d’eau stagnante pour y pondre ses œufs. Même de très petites quantités d’eau (coupelle, gouttière) suffisent.

Avec la chaleur, ce cycle s’accélère : plus il fait chaud, plus les moustiques se développent vite.

Le saviez-vous ?

Tous les moustiques ne piquent pas aux mêmes moments[1] et [2]. Le moustique tigre (Aedes) est actif en journée, tandis que les Anopheles (vecteurs du paludisme) et les Culex (virus du Nil occidental, encéphalite japonaise) piquent la nuit, avec une activité accrue au crépuscule et à l’aube.

Pourquoi certaines personnes se font plus piquer que d’autres ?

Vous vous demandez peut-être pourquoi certaines personnes se font plus piquer que d’autres ? Certains profils sont effectivement plus attirants pour ces insectes. Cela s’explique par plusieurs facteurs biologiques et environnementaux. Les moustiques femelles repèrent leurs cibles grâce à différents signaux :

  • la chaleur corporelle,
  • le dioxyde de carbone expiré (CO2), détectable jusqu’à 50 mètres,
  • les odeurs de la peau et de la transpiration, influencées par des bactéries spécifiques qui varient d’une personne à l’autre.

Piqures de moustiques : symptômes et réactions

Lors de la piqûre, les femelles moustiques injectent leur salive sous la peau, ce qui déclenche une réaction inflammatoire locale.

Comment reconnaître une piqure de moustique ?

Une piqure de moustique provoque généralement une lésion cutanée localisée, caractéristique et facilement reconnaissable. Elle se manifeste par :

  • une lésion ronde, petite (moins de 1 cm), souvent rose ou rouge,
  • une démangeaison immédiate ou différée, parfois très vive,
  • plusieurs piqures regroupées dans une zone exposée : bras, jambes, chevilles.
Photographie d'une piqure de moustique sur le bras d'un nourrisson.
Crédits photo : AdobeStock_119275279

A noter, que la piqure du moustique tigre est généralement plus douloureuse et peut provoquer des réactions inflammatoires plus marquées, notamment chez les enfants. Visuellement, elle ressemble aux piqures d’autres moustiques : il n’est pas possible de les distinguer à l’œil nu.

Contrairement aux piqures d’abeilles, d’araignées ou de puces, les piqures de moustiques sont peu douloureuses sur le moment, mais très irritantes : elles peuvent provoquer un besoin intense de se gratter, pouvant aller jusqu’à perturber le sommeil (réveils nocturnes, agitation, etc.). Par rapport aux piqures de guêpe, la réaction reste localisée : il n’y a pas de risque de choc anaphylactique.

Combien de temps dure le gonflement d’une piqure de moustique et quand s’inquiéter ?

Dans la majorité des cas, le gonflement causé par une piqûre de moustique disparaît en 24 à 72 heures, accompagné de démangeaisons plus ou moins intenses.

Chez certains enfants, en particulier s’ils ont un terrain atopique, les réactions peuvent être plus intenses ou retardées. Elles peuvent parfois être persistante (plus de 72 heures) et se manifester sous forme de papules rouges prurigineuses, voire de petites vésicules.

Une surveillance attentive permet d’éviter les complications, surtout chez les plus jeunes. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un médecin et/ou à demander un avis médical. 

Pourquoi les enfants et les bébés sont-ils plus sensibles aux piqures de moustiques ?

Les piqures de moustiques provoquent des réactions plus marquées chez les enfants que chez les adultes, en raison de leur peau plus fine et de leur système immunitaire encore en développement. Chez les jeunes enfants, cela se manifeste par des démangeaisons intenses, des gonflements localisés et parfois des réactions allergiques plus visibles.

Contrairement aux plus grands, les nourrissons ne peuvent pas se gratter, mais leurs réactions inflammatoires peuvent tout de même être impressionnantes. Leur peau fragile peut rougir, enfler, voire se surinfecter s’ils frottent la zone contre un drap ou un vêtement. En parallèle, certains produits anti-moustiques sont formellement déconseillés pour cette tranche d’âge, notamment les répulsifs chimiques, les aérosols et les huiles essentielles, qui peuvent irriter leur peau ou nuire à leurs voies respiratoires.

Une vigilance particulière est donc de mise, avec une approche douce et adaptée à leur environnement.

Piqures de moustique : comment les soulager et quand s’inquiéter ?

Les premiers gestes à adopter après une piqure de moustique

En cas de piqure, l’objectif est de soulager rapidement l’inconfort et de prévenir toute surinfection. Voici les bons gestes à adopter :

  • laver doucement la zone avec de l’eau tiède et du savon pour éliminer les impuretés ;
  • sur avis médical, appliquer une crème apaisante ou un antihistaminique local si la réaction est importante ;
  • éviter de gratter autant que possible pour limiter le risque d’infection.

Par ailleurs, en cas de prurit important, un traitement local à base d’antihistaminique ou de dermocorticoïde léger peut être proposé, après avis d’un médecin. Un antihistaminique oral peut être envisagé si les démangeaisons perturbent le sommeil.

Quand consulter un médecin ?

Dans la majorité des cas, une piqure de moustique est sans gravité et se résorbe en quelques jours. Toutefois, certains signes doivent alerter, surtout chez les jeunes enfants ou après un voyage en zone tropicale.

Il est recommandé de consulter un professionnel de santé :

  • si la zone piquée devient anormalement rouge, chaude, douloureuse ou présente un écoulement purulent, ce qui peut révéler une infection cutanée locale (impétigo, dermo-hypodermite) ;
  • en cas de fièvre, de maux de tête, de fatigue importante ou de douleurs articulaires dans les jours suivant la piqure, notamment après un séjour dans une région où circulent des arboviroses (dengue, chikungunya, Zika) ;
  • si votre nourrisson ou jeune enfant présente une réaction inhabituelle, très gonflée, persistante ou accompagnée d’autres symptômes, même en l’absence de fièvre.

Mieux vaut consulter sans attendre en cas de doute, surtout si l’enfant a moins de 1 an, présente un terrain allergique, ou a déjà eu des réactions importantes par le passé.

Piqures de moustiques : maladies et risques de transmission

Quelles maladies peuvent être transmises ?

Au-delà de la gêne occasionnée par leurs piqures, certains moustiques peuvent transmettre aux humains des maladies parfois graves[1] et [2]. Il peut d’agir de

  • Maladies virales, comme la dengue, le chikungunya, le Zika, la fièvre jaune
  • Maladies parasitaires, telles que le paludisme

Ces risques varient selon la zone géographique et le type de moustique.

Dans quelle(s) zone(s) y a-t-il un risque de contamination ?

Les maladies pouvant se transmettre par des moustiques sont présentes dans les zones endémiques, comme l’Afrique, les Antilles, l’Amérique du Sud, l’Asie du Sud-Est ou l’océan Indien[2].

En France métropolitaine, c’est le moustique tigre (Aedes albopictus), où il est désormais implanté dans 81 départements[3], qui peut transmettre ces maladies s’il a piqué une personne porteuse du virus de retour de voyage (maladie d’importation) : en la piquant, il devient lui-même infecté et peut transmettre la maladie à une personne qui n’a pourtant pas voyagé dans les zones endémiques (on parle de cas autochtones)

Avant un départ à l’étranger, il est donc important de se renseigner sur les maladies présentes sur place et les mesures de prévention à adopter : vaccins, répulsifs, moustiquaires, traitement préventif du paludisme dans certains cas.

Prévenir les piqures de moustiques

Les gestes à adopter pour prévenir les piqures

Chez les enfants comme chez les adultes, la prévention repose avant tout sur des mesures mécaniques et des produits adaptés à l’âge. Voici les bons réflexes à adopter :

  • porter des vêtements couvrants, de couleur claire[4], notamment le soir ou dans les zones à risque ;
  • installer des moustiquaires au-dessus des lits, berceaux ou poussettes ;
  • utiliser un répulsif adapté à l’âge de l’enfant, sur peau saine, en respectant les recommandations : DEET à faible concentration, IR3535, icaridine ou citriodiol. Jamais chez le bébé de moins de 6 mois[5](ne pas appliquer sur le visage, les mains, ni sur une peau lésée et toujours laver la peau le soir) ;
  • utiliser des serpentins ou des diffuseurs insecticides, uniquement dans les pièces bien ventilées et hors de portée des enfants. À proscrire pour les nourrissons.

Peu efficaces ou déconseillés : les bracelets anti-moustiques, les huiles essentielles (surtout chez les petits), les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie.

Le saviez-vous ?

Les mesures préventives sont essentielles :

  • Port de vêtements clairs, amples, légers et couvrants pendant les périodes à risque de la journée (le moustique commun pique le soir et la nuit, le moustique tigre jour et nuit)
  • Moustiquaires à mailles étroites aux fenêtres, au-dessus du lit ou du berceau. En l’absence de moustiquaire, éviter de garder les fenêtres ouvertes le soir (a fortiori avec la lumière allumée)

Éviter les zones d’eau stagnante autour du domicile

Les moustiques pondent leurs œufs dans des eaux stagnantes, même en très petites quantités. Pour limiter leur prolifération autour de chez vous, adoptez ces gestes simples et efficaces :

  • videz régulièrement les coupelles de pots de fleurs, seaux, gamelles ou tout contenant où l’eau peut s’accumuler après la pluie ;
  • rangez à l’abri les brouettes, arrosoirs ou jouets de jardin susceptibles de retenir l’eau ;
  • couvrez les récupérateurs d’eau de pluie à l’aide d’un couvercle adapté ;
  • nettoyez fréquemment les gouttières, rigoles et regards pour éviter tout bouchon favorisant l’accumulation d’eau ;
  • en cas de forte présence de moustiques dans votre quartier, signalez les zones infestées aux services municipaux pour qu’une intervention soit envisagée.

Ces gestes simples permettent de limiter les gîtes larvaires et de protéger toute la famille.

En cas de voyage dans les pays à risques

Avant de partir en voyage avec un enfant vers une zone tropicale ou subtropicale, une préparation spécifique est essentielle pour assurer sa sécurité face aux moustiques :

  • consultez un médecin ou un pédiatre afin d’évaluer les risques liés à la destination, à la saison, à l’âge de l’enfant et à ses éventuels antécédents médicaux ;
  • renseignez-vous sur les vaccins de l’enfant voyageur, comme ceux contre la fièvre jaune ou l’encéphalite japonaise, qui ne sont disponibles que dans certains centres agréés ;
  • si vous vous rendez dans une zone à risque de paludisme, une chimioprophylaxie pourra être prescrite : il s’agit d’un traitement préventif à prendre avant, pendant et après le séjour[6];
  • prévoyez une trousse de prévention complète : moustiquaires de voyage, vêtements longs et couvrants, et répulsifs adaptés à l’âge de votre enfant.

Une bonne préparation permet de réduire efficacement les risques tout en assurant un séjour serein pour toute la famille.

Je retiens !

  • La réaction à la piqûre est toujours uniquement locale.
  • Il n’y a aucun risque de choc allergique.
  • Il n’y a aucun lien avec les hyménoptères (guêpes, abeilles…)
  • Le bilan allergologique est inutile. Aucune désensibilisation n’est à envisager.

Visuel de l'infographie "Piqures de moustiques : mes check-lists pour les éviter" de mpedia.fr

Téléchargez notre infographie pour vous aider à adopter les bons gestes afin de protéger votre enfant des piqures de moustiques au quotidien et en déplacement !

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[1] Société de Médecine des Voyages & Société Française  de Parasitologie – Tableau des recommandations répulsifs anti moustique
http://www.medecine-voyages.fr/publications/ppavtextecourt.pdf

[2] Ameli – Piqûre de moustiques : maladies et mode de transmission
https://www.ameli.fr/gironde/assure/sante/themes/piqure-moustique-maladies/mecanismes-contamination-maladies-moustiques

[3] Anses – Le moustique tigre
https://www.anses.fr/fr/content/le-moustique-tigre

[4] nature communications – The olfactory gating of visual preferences to human skin and visible spectra in mosquitoes
https://www.nature.com/articles/s41467-022-28195-x

[5] Ministère de la Santé – Tableau des recommandations répulsifs anti-moustiques https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/Recommandations_repulsifs_et_biocides_contre_les_moustiques-2.pdf

[6] Vidal – Paludisme : prophylaxie
https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/paludisme-prophylaxie-1470.html#prise-en-charge

Note :
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