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Entre roi et tyran, quand votre enfant prend le pouvoir

Mis à jour le 27 octobre 2020 Pr Daniel MARCELLI

Enfant prend pouvoir

Depuis quelques temps, votre enfant se met régulièrement, voire systématiquement, en colère si vous lui opposez un « non ». A force d’affrontements systématiques, vous avez commencé à céder. Par lassitude, par peur d’être trop autoritaire, ou de perdre son amour. Une fois. Puis plus souvent. Aujourd’hui, vous vous sentez dépassés. À se demander qui commande vraiment à la maison. Comment éviter que votre enfant ne devienne un enfant roi, un enfant tyran ?

Depuis plusieurs années, on nous répète cette phrase de la psychanalyste Françoise Dolto : « L’enfant est une personne ». Oui, l’enfant est une personne à qui vous parlez, que vous écoutez, avec qui vous échangez. Mais c’est une personne qui a beaucoup de choses à apprendre de vous et qui doit, pour ce faire, accepter les règles que vous lui fixez. Votre enfant a besoin du cadre structurant que vous lui proposez pour se situer et cela lui donne les repères dont il a besoin pour se construire.

Jusqu’à 2-3 ans, un enfant est « tout puissant », le centre du monde. Puis il apprend petit à petit que tous ses désirs ne seront pas satisfaits. La période est difficile, entre colère et caprices, mais le sentiment de frustration qu’il ressentira alors va lui permettre de s’inscrire dans la vie réelle.

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Le comportement de l’enfant roi

Si vous ne décidez et n’imposez pas de limites, votre enfant se sent en insécurité. Il vous teste et devient de plus en plus exigeant, jusqu’à devenir agressif.

Au quotidien, la situation s’avère rapidement très pesante. Votre enfant n’écoute plus rien, n’en fait qu’à sa tête. Il ne suit pas les règles que vous expliquez. Tout est prétexte à affrontement : l’habillage, le repas, le coucher, même les loisirs… Ses colères sont excessives, il vous provoque. A force de conflits, vous cédez, mais cela ne l’apaise que quelques instants.

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Les phénomènes déclencheurs

Certains parents ont parfois tendance à vouloir expliquer les choses « à l’excès », à négocier sans fin, pour au final, capituler.

La séparation du couple, des parents qui passent « trop » de temps au travail, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur … peuvent être autant de souffrances pour l’enfant. Les parents le savent, culpabilisent, et, bien souvent, compensent en accédant à toutes les demandes de leur enfant. Une fois le mécanisme enclenché, celui-ci ne tarde pas à comprendre tout le profit qu’il peut tirer de la situation…

Etre parent, c’est trouver un juste équilibre entre autorité et laisser-faire et ce n’est pas facile à mettre en œuvre. On a parfois peur d’être trop tyrannique, de ne pas laisser assez d’espace à son enfant pour qu’il s’épanouisse, de le brimer ou de perdre son amour parce qu’on est « trop » sévères…

Retrouvez votre rôle d’adulte référent

Quand on parle d’enfant roi, on parle d’un mode de relation qui s’installe progressivement entre les parents et l’enfant. La première difficulté réside dans la prise en compte de la situation. Certains parents ne réalisent pas que leur enfant va trop loin. Pour eux, il a du caractère ou il est normal qu’il exprime son avis, que l’on respecte ses désirs, etc. Ou alors, ils rejettent la faute sur l’extérieur : la crèche, l’école, la nounou…

Vous devez, en tant que parent, affirmer votre autorité ; autorité n’étant pas synonyme de répression (lui imposer un bonnet en hiver, c’est de l’autorité et c’est nécessaire. Laissez-le choisir entre le vert et le bleu…).

Si votre enfant ne veut pas entendre vos arguments, passe outre vos demandes, franchit les limites, vous avez le droit de lui imposer votre choix, tout en lui expliquant vos raisons. Montrez-lui la situation mais évitez les négociations trop longues qui n’aboutissent à rien, sinon à vous lasser et à vous énerver. Il est tout à fait légitime que vous exigiez que votre enfant se couche à heures régulières, qu’il ne frappe pas ses camarades, qu’il n’ait pas de téléphone portable à 8 ans… Même si c’est parfois difficile, tenez bon, ne cédez pas à ses exigences.

Ne culpabilisez pas. Si vous ne donnez pas de limites à votre enfant, comment pourra-t-il en accepter plus tard (à l’école, au travail…). En grandissant, votre enfant se sentira toujours insatisfait, frustré dès qu’il devra faire face à un obstacle. Il lui sera difficile d’avoir une vie sociale et affective épanouie.

En bref

Vous êtes le référent de votre enfant. C’est vous qui lui apprenez ce qu’il peut faire ou ne pas faire. Montrez-lui votre amour tout en restant ferme sur les règles éducatives que vous avez fixées et qui sont bonnes pour lui. Même s’il est en cours d’apprentissage de l’autonomie, il a aussi besoin d’un cadre structuré dans lequel s’épanouir en toute sérénité.

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