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Allaiter et travailler : quelle organisation ?

Mis à jour le 17 juillet 2023 2 de nos experts

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Crédit photo : AdobeStock 326938572

Votre congé maternité prend bientôt fin et vous vous apprêtez à reprendre prochainement une activité professionnelle ? Vous vous demandez s’il est possible de continuer à allaiter, et comment concilier un allaitement serein et la reprise de votre travail ?

De nos jours, de plus en plus de femmes ont conscience qu’il est totalement envisageable de poursuivre l’allaitement après la reprise du travail. Néanmoins, selon un sondage de l’Institut des mamans réalisé en 2022, plus de 23 % des mères déclarent avoir arrêté l’allaitement pour cette raison.

Nos experts vous donnent, dans cet article, quelques conseils pour une bonne organisation.

Sommaire de l'article

Vous allaitez et allez prochainement reprendre le travail ? Plusieurs choix s’offrent à vous !

À l’approche de la reprise du travail, plusieurs choix s’offrent à vous si vous allaitez votre bébé. Tout déprendra de vos contraintes et de vos convictions. Libre à chaque parent de prendre la décision qui lui convient le mieux, en mettant en balance l’idéal d’allaitement qui est de continuer de façon exclusive jusqu’à 4-6 mois, avec un rythme de vie raisonnable en fonction des contraintes professionnelles (local de travail, ambiance de travail, contraintes horaires, transport…).

Un sevrage en douceur

Environ 3 semaines avant la reprise du travail, vous pouvez commencer tout doucement à sevrer votre bébé, en journée et la nuit. Cela veut dire arrêter progressivement de lui donner du lait maternel.

  • Le sevrage total

Le sevrage peut être total, c’est-à-dire que vous choisissez de supprimer petit à petit chaque tétée au sein, pour les remplacer par des biberons de lait industriel. Ainsi, vous commencerez la reprise du travail avec un bébé totalement sevré.

  • Le sevrage partiel

En adoptant un sevrage partiel, vous remplacez peu à peu quelques tétées par du lait industriel ou des aliments solides, si votre bébé est en âge de débuter la diversification alimentaire (entre 4 et 6 mois).

Retrouvez tous nos conseils pour un sevrage en douceur dans notre article dédié.

Allaiter et travailler : c’est possible !

S’il est important pour vous de poursuivre l’allaitement maternel, c’est tout à fait possible, grâce à l’allaitement mixte ou à l’utilisation du tire-lait pour maintenir un allaitement exclusif.

L’allaitement mixte

L’allaitement mixte consiste à alterner entre lait maternel et préparation infantile. Il est inutile de commencer l’allaitement mixte trop tôt avant la reprise du travail (sauf si cela vous inquiète trop). Quelques jours avant suffisent pour habituer vos seins à être moins fréquemment vidés, et pour habituer votre bébé à la tétine du biberon.

Quels sont les critères de choix d’un lait infantile ? Découvrez un petit guide pour bien se repérer dans cet article.

Selon les recommandations de L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on préconise un allaitement maternel exclusif jusqu’aux six mois du bébé. De plus, si les biberons sont introduits trop tôt (avant l’âge de 6 semaines), la mère risque d’observer une baisse de lactation ce qui peut entraîner lentement un sevrage. Si elle est très contrainte professionnellement, un allaitement exclusif de 4 mois est déjà très profitable à l’enfant pour son développement.

Concernant l’allaitement mixte, vous gardez les tétées aux moments où vous êtes présente avec votre bébé : le matin, le soir après le travail, les week-ends, durant vos jours de congés… Pas d’inquiétude, cela ne perturbera en aucun cas votre enfant, s’il a un rythme différent à la maison, à la crèche ou chez l’assistante maternelle. Cela favorisera au contraire sa structuration en lui permettant de distinguer les moments où il est avec sa mère et où il peut téter, de ceux où elle n’est pas présente et où il ne peut pas téter.

Pour ce faire, vous remplacez les tétées où vous n’êtes pas là par une préparation de lait industriel (env. 120/150 ml) et ce environ toutes les 3-4h. Les quantités varient d’un enfant à un autre, et d’un jour à l’autre. Suivez les recommandations indiquées par le médecin qui suit votre enfant, et ne le forcez jamais à terminer son biberon.

S’il a réussi à téter une fois au biberon, il réussira par la suite. En revanche, il faudra faire attention à vos seins quand vous serez au travail, pour limiter le risque d’engorgement. Vous pourrez exprimer le trop plein de lait soit manuellement soit à l’aide d’un tire lait si cela devient inconfortable. La lactation s’adaptera ensuite naturellement à votre nouveau rythme. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi tirer votre lait lorsque vous n’êtes pas avec votre enfant (au travail ou lorsqu’il est gardé) pour maintenir et stimuler votre lactation et confier le lait à sa nounou / la crèche ou au papa par exemple, en complément du lait industriel.

Découvrez en vidéo comment extraire manuellement votre lait et vous soulager en cas d’engorgement en cliquant ici.

L’allaitement exclusif

L’allaitement exclusif consiste à donner à votre bébé uniquement votre lait (au sein ou au biberon). Si vous choisissez de maintenir ce mode d’allaitement, il vous faudra utiliser du matériel de qualité pour tirer votre lait au quotidien. Les tire-laits électriques double pompage sont d’excellents produits, vous pouvez les trouver en location dans des entreprises spécialisées (GRANDIR NATURE, SUCCKLE, …) ou choisir du matériel de seconde-main.

Il existe des tire-laits sans fil, de plus en plus populaire auprès des mères allaitantes :  son type de fonctionnement, avec batterie rechargeable, est particulièrement pratique et discret.

Choix du moteur pour le double pompage, encombrement du tire-lait, taille des téterelles… tant de détails à ne pas négliger lors de la sélection de votre matériel. Il est parfois difficile pour les nouveaux parents de s’y retrouver parmi toutes les offres présentes sur le marché. Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à vous faire conseiller par des professionnels compétents qui sauront vous aiguiller.

Si le matériel vous est prescrit à la maternité, par votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme, le coût de la location est pris en charge à 100% par la sécurité sociale, sans limitation de durée. Il vous faudra néanmoins penser à demander au professionnel de santé de renouveler l’ordonnance lors des examens de suivi de votre enfant pour continuer à bénéficier du remboursement en continu, durant toute la durée de votre allaitement.

Commencez le plus tôt possible à faire de petites réserves de lait que vous pourrez congeler avant la reprise du travail (par ex 60 ou 90ml). Les premières fois, une infime quantité de liquide sera extraite, et cela est tout à fait normal. Il faut laisser le temps à votre corps de s’habituer à ce nouvel appareil.

Ainsi, tirez votre lait soit en simple pompage pendant que votre bébé tète, soit en double pompage après la tétée. Le lait se fabrique en continu, mais vous aurez tendance à avoir plus de lait le matin au réveil : vos seins seront gonflés et parfois un peu douloureux. Ils s’adapteront peu à peu naturellement à ce nouveau rythme.

Attention à l’hygiène : pensez à bien vous laver les mains avant chaque séance.

Vous pourrez laisser à la nounou ou la crèche les biberons nécessaires (entre 0 et 4 mois, on compte en moyenne une prise alimentaire toutes les 3h et environ 120 ml). Vous pourrez également y laisser des biberons ou sachets de lait congelé (s’il y a un congélateur) afin qu’ils puissent avoir des réserves. La nounou / la crèche pourra fractionner les repas de votre bébé (par exemple, le 1er jour, ne pas faire réchauffer une trop grande quantité de lait car si votre bébé ne boit pas tout, il faudra jeter le reste au bout d’1 heure !). Une fois l’adaptation mise en place, il n’y aura pas de différence pour eux entre un bébé nourri au lait maternel ou au lait de préparation. Vous leur donnerez au préalable les temps de conservation et les instructions de réchauffage. En effet, il est conseillé de donner le biberon légèrement réchauffé, aux alentours de 37°C (température naturelle du lait maternel).

Conseils de réchauffage

Pour chauffer le biberon ou le sachet de lait maternel, vous pouvez le placer dans un récipient contenant de l’eau tiède pendant quelques minutes jusqu’à ce qu’il atteigne la température de 37°C. Vous pouvez également utiliser un chauffe-biberon, mais veillez à ne pas dépasser 40°C et à ne pas utiliser de micro-ondes car cela peut provoquer une surchauffe du lait et diminue sa qualité nutritionnelle.

Pour homogénéiser le lait, agitez doucement le biberon ou le sachet en faisant des cercles, sans le mélanger à l’aide d’une cuillère ou le secouer, afin de répartir uniformément les corps gras qui se seraient éventuellement dissociés du liquide.

Chacun de ces choix est possible, selon vos préférences, ce que vous souhaitez pour vous et votre bébé et vos contraintes professionnelles. L’allaitement exclusif optimisera les bénéfices santé liés à l’allaitement pour votre enfant, et pour vous aussi !

Cependant, si cela devient trop compliqué pour vous, ne soyez pas inquiète. En 2-3 mois, vous avez déjà donné l’indispensable à votre bébé !

Comment tirer son lait au travail ?

Le droit du travail autorise les salariées à allaiter leur bébé pendant un an à compter de la naissance de l’enfant, durant les heures de travail. Que vous choisissiez d’allaiter au sein même de l’établissement ou en tirant votre lait. Ainsi, vous pouvez répartir ce temps en deux périodes de 30 min dans la journée : une dans la matinée et une à la pause déjeuner, ou une à la pause déjeuner et une en fin d’après-midi. En double pompage, la séance ne doit pas excéder 20 min.

Si besoin, n’hésitez pas à faire une compression douce du sein lorsque le débit ralentit, en vous penchant légèrement vers l’avant.

Vous pouvez relancer un réflexe d’éjection manuellement. Si vous n’avez plus de lait qui sort au bout de 10 min, vous pouvez :

  • Relancer un réflexe d’éjection manuellement,
  • Utiliser le tire lait en mode « stimulation » jusqu’à ce que le lait coule de nouveau.

Si l’employeur met à disposition de la salariée un local dédié à l’allaitement à l’intérieur des locaux ou à proximité du lieu de travail, le temps d’allaitement journalier est réduit à 20 min. Aussi, selon le code du travail, même si ces périodes d’allaitement sont comprises dans le temps de travail hebdomadaire, elles ne donnent pas lieu à une rémunération puisqu’elles ne sont pas comptées comme du temps de travail effectif. Pour l’application de cette loi, il vous faudra sans doute contacter le service des ressources humaines de votre entreprise ou en parler avec votre employeur.

Enfin, de nos jours, un certain nombre de métiers peuvent être exercés depuis le domicile. Si vous avez la possibilité d’être en télé-travail (même quelques jours par semaine), cela semble être la solution idéale pour une mère d’un jeune bébé qu’elle allaite. Vous pourrez ainsi tirer votre lait de manière plus sereine et discrète sur ces jours-là.

Comment conserver son lait une fois tiré ?

Une fois votre lait tiré, celui-ci pourra être conservé au réfrigérateur ou dans une glacière jusqu’à 48h. Vous pourrez ensuite le transporter jusqu’à la maison dans une glacière ou un sac isotherme rempli de packs de réfrigération : la température du liquide ne doit pas excéder 15°C. Un lait décongelé ne doit jamais être recongelé afin de ne jamais rompre la chaîne du froid.

Il vaut mieux attendre que le nouveau rythme de lactation soit bien installé (au bout d’un mois environ) avant de commencer à tirer votre lait dans l’intention de le congeler pour constituer des réserves.

Tout est donc possible quand une mère allaitante reprend son travail. À vous de faire le choix le plus approprié pour vous et l’ensemble de votre famille. Tous les enfants sont différents et réagissent différemment au sevrage. Faites au mieux pour rester une maman sereine !

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