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Allaitement, les bienfaits pour le bébé et sa maman

Mis à jour le 22 juin 2023 2 de nos experts

allaitement bebe

Il n’y a pas de meilleur aliment pour votre bébé que le lait maternel. Il est source de nombreux bienfaits pour sa santé et contient tous les éléments nécessaires à sa croissance. Allaiter permet aussi de développer de riches interactions avec votre enfant.

L’allaitement est également bénéfique pour vous, maman : pour votre santé, pour renforcer votre confiance en vous en tant que mère, ainsi que vos liens d’attachement avec votre bébé.

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Le lait maternel couvre tous les besoins de votre bébé

Un allaitement exclusif pendant les 4-6 premiers mois permet de couvrir tous les besoins nutritionnels de votre bébé. Le lait maternel contient les vitamines, sels minéraux, oligoéléments, sucres, graisses et protéines dont votre bébé a besoin pour bien grandir, le tout, en justes quantités. Sa composition évolue au cours de la tétée, pendant la journée et au fil des mois pour s’adapter aux besoins de votre enfant. Entre 4 et 6 mois révolus, vous débuterez la diversification de l’alimentation de votre bébé mais le lait restera toujours son principal aliment.

Le lait maternel protège contre les infections

Le lait maternel permet au bébé de mieux se défendre contre les agents infectieux, en particulier grâce aux anticorps qu’il contient. Les bébés nourris au lait maternel sont moins souvent et moins gravement malades (cela vaut tout le temps de l’allaitement et jusqu’à 3 mois après son arrêt). Ils sont moins sujets aux gastro-entérites, aux otites, aux infections respiratoires ou encore aux infections urinaires.

Plus la durée de votre allaitement sera prolongée, plus votre bébé sera protégé contre les infections. Les bienfaits de l’allaitement sur la santé de votre bébé sont manifestes si vous allaitez exclusivement au moins trois mois.

Il ne s’agit pas d’une protection totale mais d’une diminution du risque.

Le lait maternel protège les bébés à risque contre l’asthme et l’eczéma

Le lait maternel contribue à réduire la fréquence de certaines allergies (eczéma et asthme uniquement) chez les “enfants à risque” à condition que l’allaitement soit exclusif pendant au moins 3 mois. Il ne s’agit pas d’une protection à 100 % mais d’une diminution du risque de survenue des allergies.

Un enfant est prédisposé aux allergies quand sa mère, son père ou encore son grand frère ou sa grande sœur sont eux-mêmes allergiques. Le lait maternel ne protège cependant contre le risque d’allergies que jusqu’à 2 ou 3 ans.

Le lait maternel se digère plus facilement

Le lait maternel contient moins de protéines, plus facilement digestes et de sels minéraux que le lait de vache. Sa composition, parfaitement adaptée au bébé, explique qu’il se digère plus facilement que les laits industriels et surcharge moins l’élimination rénale.

L’allaitement maternel favorise les interactions

Le bébé reconnaît l’odeur de sa mère et celle de son lait, tout comme la mère sait distinguer l’odeur de son bébé. Or, le lien d’attachement se tisse aussi autour de l’odeur reconnue. A travers l’allaitement, vous renforcez également votre confiance mutuelle : la confiance de votre bébé envers vous, qui comblez sa demande, puisque vous êtes irremplaçable ; votre confiance en vous en tant que mère qui se voit et se sent compétente ; la confiance envers votre bébé que vous apprenez à écouter.

Si vous ressentez des difficultés dans la relation avec votre bébé lorsque vous allaitez, n’hésitez pas à en parler avec votre pédiatre ou la sage-femme qui vous a accompagnée lors de la grossesse.

Les bienfaits de l’allaitement pour la maman

Les bénéfices à court terme

  • L’ocytocine sécrétée lors de l’allaitement provoque les contractions de l’utérus, lui permettant de reprendre place plus rapidement après l’accouchement et donc de limiter les saignements. Ainsi, les mamans qui allaitent ont moins de risque de manquer de fer, d’autant qu’avec la lactation, l’absorption intestinale du fer est meilleure.
  • Allaiter favorise la perte de poids après l’accouchement.
  • Allaiter donne confiance en soi, permet de développer des interactions très riches avec son bébé, qui renforcent les liens d’attachement avec son enfant.

Des difficultés peuvent apparaître lors des premières mises au sein (sentiments contraires : plaisir/déplaisir, peur de ne pas avoir assez de lait, de ne pas y arriver, douleurs…). Il ne faut pas hésiter à en parler au pédiatre, à la sage-femme qui a accompagné la grossesse ou encore à un.e consultant.e en lactation IBCLC qui saura vous conseiller et vous guider.

Les bénéfices à long terme

  • L’allaitement réduit le risque de survenue de certains cancers gynécologiques (cancers du sein et de l’ovaire notamment).
  • L’allaitement pourrait protéger contre le risque d’ostéoporose après la ménopause.

J’hésite toujours à allaiter. Que faire ?

Allaiter ou donner le biberon est un choix difficile pour vous ? Pour vous aider à avancer dans votre réflexion, notre pédiatre commente vos possibles réticences, craintes et interrogations. Dans tous les cas, c’est une décision qui doit être personnelle et bien assumée. Ce choix vous appartient !

Je ne veux pas que le papa se sente exclu

Notre pédiatre : « Il n’y a pas de raison que le papa se sente exclu. C’est grâce à lui que vous vous sentez bien avec vous-même et avec votre bébé. Il vous permet d’élargir le lien fusionnel maman-bébé. Ainsi, en favorisant des moments de partage entre le papa et le bébé, vous mettez en place la base d’une relation à trois dans les premiers mois de la vie. Et même s’il ne nourrit pas son enfant, le papa peut développer une relation tout aussi forte avec lui en le berçant, en lui parlant, en lui donnant le bain, en l’aidant à s’endormir… ».

Au bout de quelques semaines, il est aussi possible que votre mari puisse donner de temps en temps des biberons de lait maternel que vous aurez tiré. Pendant ce temps-là vous pourrez sortir un peu, vous ressourcer. C’est important que votre mari soit là pour vous ménager quelques créneaux de temps libre…

J’ai peur d’avoir mal

Notre pédiatre : « Il est vrai que les mamelons peuvent être sensibles au début mais passés les premiers jours, ce n’est pas normal d’avoir mal. Si les douleurs persistent, vous devez consulter. Le professionnel de santé observera comment se déroule la tétée et il vous fera éventuellement corriger la position du bébé au sein ou sa prise du sein. Une mauvaise position ou une mauvaise prise du sein sont en effet souvent à l’origine des irritations ou des crevasses. Par ailleurs, sachez que si vous mettez précocement et régulièrement votre bébé au sein – c’est-à-dire dans les premiers instants qui suivent l’accouchement pour la première tétée et dès les signes d’éveil par la suite –, la montée de lait sera mieux vécue car elle sera plus progressive. »

Je suis trop pudique, je ne vais plus sortir de chez moi !

Notre pédiatre: « Même si vous êtes pudique, ne craignez pas d’allaiter à l’extérieur car en réalité, c’est très facile de dissimuler la tête de l’enfant et le sein sous un petit châle. Au contraire, il faut sortir et ne pas rester tout le temps chez soi avec son bébé, c’est mauvais pour le moral ! Il est aussi indispensable de prendre un bol d’air frais tous les jours pour avoir une activité physique et pour satisfaire le besoin d’exploration de votre bébé. »

Je suis influencée par les autres mais je ne sais pas ce que je veux vraiment

Notre pédiatre: «Profitez du rendez-vous du 4e mois de grossesse avec votre sage-femme pour aborder la question. Parlez-en au papa, discutez-en avec des amies. Vous pouvez aussi contacter une association de soutien à l’allaitement qui pourra vous aider à prendre votre décision. Mais même si vous arrivez à la maternité en étant toujours indécise, ce n’est pas grave. Si vous en êtes d’accord, on vous proposera de donner la tétée d’accueil à votre bébé après sa naissance (voire 2 à 3 tétées supplémentaires) et vous verrez ensuite si vous décidez ou non de poursuivre l’allaitement. A la maternité, demandez à rencontrer une personne compétente en allaitement qui pourra vous accompagner dans votre prise de décision. Souvenez-vous aussi que si vous allaitez, c’est par désir et non par devoir. Certes vous connaissez les bénéfices de l’allaitement mais il ne faut pas allaiter en se « forçant » et si certaines femmes sont mal à l’aise avec l’allaitement, ce n’est pas pour cela qu’elles seront de mauvaises mères. »

Je vais devoir vite reprendre le travail

Notre pédiatre : « Même si vous n’allaitez votre bébé que quelques semaines, ce sera toujours bénéfique pour sa santé et la vôtre. Ensuite, il est le plus souvent possible de continuer à allaiter tout en travaillant. Selon le Code du travail, vous avez le droit à une heure par jour pour allaiter votre enfant. Si votre bébé est gardé tout près de votre lieu de travail, vous pouvez éventuellement aller le retrouver pour lui donner le sein dans la journée. Sinon, vous tirez votre lait sur votre lieu de travail, dans une pièce isolée, vous le mettez au réfrigérateur et vous le ramenez chez vous le soir dans une glacière. Il sera donné le lendemain à votre bébé par l’assistante maternelle, les employés de la crèche ou la mamie selon le mode de garde que vous avez choisi. D’ailleurs, avant de reprendre le travail, vous pouvez commencer à tirer votre lait pour faire des stocks au congélateur. Si vous ne souhaitez pas tirer votre lait sur votre lieu de travail, vous pouvez choisir l’allaitement mixte : quand vous êtes à la maison, vous donnez le sein et en votre absence, votre bébé est nourri avec du lait artificiel ou des aliments solides s’il a commencé la diversification ».

J’ai peur d’être vite débordée avec l’ / les aîné(s) en plus

Notre pédiatre: « Au contraire, c’est souvent plus facile d’allaiter. La logistique est moins lourde : il n’y a pas de biberons à préparer, à nettoyer, à transporter, pas de lait à acheter… En plus, pendant que vous allaitez, vous pouvez aider l’aîné à faire ses devoirs… »

NOUVEAU – Découvrez notre podcast Premières tétées – Démarrer sereinement son allaitement présenté par le Dr Catherine Salinier, à découvrir ici…

Et sur notre chaine Youtube !

Pour aller plus loin

Vous ne savez pas encore si vous voulez allaiter ?

Pour vous aider à faire votre choix, en toute connaissance de cause, vous pouvez lire l’article suivant sur mpedia : Allaitement et idées reçues

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Le guide de l’allaitement maternel édité par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) et le Ministère de la santé. 68 pages

Site internet de la Coordination Française pour l’Allaitement Maternel (COFAM)

Site internet www.santeallaitementmaternel.com

L’allaitement de la première à la dernière tétée : CD-Rom réalisé par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA) avec le concours des Lactariums de France et de l’Union régionale des médecins libéraux (URML). Tremey L, Gelbert N, Schelstraete C.

Allaitement maternel : les bénéfices pour la santé de l’enfant et de sa mère. Comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie (coordination D. Turck) Archives de pédiatrie. Octobre 2012 ; volume 19, supplément 3 : p.S77- S96

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