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Problème de coucher malgré fermeté et bienveillance, que faire ?

il y a 2 ans

Bonjour,

Je vous lance une petite bouée à la mer.
Et j’ ai bien besoin de vos lumières quand à des problèmes de coucher interminable.
Notre petite fille a eu 2 ans en août. C’est une petite fille épanouie , curieuse et qui arrive déjà à bien s’exprimer.
Elle est gardée chez une assistante maternelle avec 3 autres enfants de son âge.
La routine est bien établie et relation de confiance avec la nourrice.
Aucun soucis de coucher chez elle et gros câlin le soir en partant de chez elle.

Je récupère la petite tous les soirs à 17h30. Jusqu’à 19h, je prends le temps de remplir son réservoir affectif soit jeu au parc, lecture, câlin, danse sur le lit ensemble combiné bien sûr avec les tâches de la maison. 19h douche/ bain. Je maximise son autonomie en la laissant se laver seule. S’essuyer seule , crème seule ect, pyjama.
Et on passe au repas à 19h30. Elle mange seule. Son papa rentre à ce moment là et après son dîner il prend le temps de la câliner, debrief journée.
(Il gère tous les matins. Petit dej ensemble et préparation tous les deux).

Pipi seule. Brossage de dents seule. Puis lecture à trois dans sa chambre et histoire. Câlin. Phrases positives avec ses fiertés de la journée.

On lui explique que maintenant c’est le temps de papa et maman. Que nous sommes fatigués aussi, que maintenant il est temps d’aller se coucher. Qu’elle fait ce qu’elle veut dans son lit mais que nous ne voulons pas être appelé .
Qu’on sait qu’elle est capable… et que le lendemain on sera très fiers d’elle et elle aussi qu’elle est en sécurité. Que nous sommes à côté. Veilleuse dans la chambre. On a aussi essayé lumière dans le couloir.

On a essayé le système de gommettes. Lui dire que si mission dodo réussie, on colle une petite gommette.
D’elle même le matin elle dit que je colle pas, j’ai appelé maman.

On lui demande on laisse papa et maman ? Elle répond  » pas tranquille « .

On a essayé le brainstorming (c est difficile pour toi/moi on fait quoi ?)… en vain. Elle fait comme si ça l’intéressait pas. Et pourtant on en parle à un moment calme. Une fois que nous avons quitté la pièce s’en suit 1h de palabres.
Soit elle appelle, soit cris, soit pleurs, soit je ne trouve pas ninin dans le lit.On peut remonter jusqu’à 4 fois. Avec discours qui reste le même… Sécurité, tu as ton espace, tu fais ce que tu veux dans ton lit, mais je ne veux plus de rappel… on est à côté on t’aime.

On ne la sort pas du lit (toujours lit à barreaux, elle n’escalade pas). Elle a tendance à sortir de sa couette. Doit on la laisser pleurer ?

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Votre question est  » Doit-on la laisser pleurer ? » ma réponse est « oui » sans hésitation.

A vous lire je vois que vous êtes beaucoup dans la bienveillance mais il me semble que vous oubliez que la discipline positive c’est bienveillance ET FERMETE . Il y a un moment où trop d’explications, trop de justification, trop de choix ( vitre « brainstorming »), trop de scénarios (le coucher à trois), vos rituels, vos déclarations d’amour « on t’aime »  etc … me semblent trop construits, trop réfléchis et cachent votre propre anxiété de faire mal ou, dit autrement, votre grand souci de tout faire bien… Je pense que vous voulez tellement bien faire que vous en perdez en spontanéité. Il y a un moment où vous devez être « égoïstes » et si vraiment vous voulez passer des soirées tranquilles, alors il faut ne plus réagir à ses appels et respecter la règle que vous avez très justement fixée « Nous ne voulons plus monter ». Les enfants ont besoin de cadre et de règles (même parfois bêtement rigides). Bien sûr elle crie pour vous faire venir. Mais comme vous le dites « Elle est en sécurité » et  » C’est votre moment à vous » donc … vous n’avez pas à monter. C’est à vous de respecter la règle pour qu’elle la respecte. Si vous remontez et qu’en plus vous lui dites que vous l’aimez je pense que votre attitude va à l’encontre de votre discours initial « Je ne veux plus remonter ».

Le fermeté, la pose du cadre, l’autorité sont aussi des preuves d’amour ! Faire confiance à son enfant même en la laissant exprimer sa colère (cris pour vous faire venir) c’est aussi l’autonomiser autant qu’en lui demandant de mettre seule sa crème…

Un enfant a aussi besoin de savoir qu’il ne peut pas se mettre entre ses parents. Que leur couple et leur tranquillité sont prioritaires à certains moments sur lui et qu’il doit rester à sa place d’enfant. Cela aussi est rassurant pour lui. « Ils sont assez solides je ne peux pas les déstabiliser ni les diriger ».

Voilà je vous encourage à la fermeté.

Je vous encourage aussi à lui donner un grand lit, car elle est grande (regardez tout ce qu’elle fait seule). Au bout d’un moment, même si elle n’escalade pas, les enfants se sentent enfermés dans un lit à barreaux.

Je suis sûre que vous allez y arriver votre enfant me parait tellement débrouillarde et solide !