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Allergies : symptômes, tests, et traitement pour mieux vivre avec les allergènes

Mis à jour le 08 avril 2025 2 de nos experts

 Dr Liliane CRET
Dr Andréas  WERNER

Écrit par 2
de nos experts

Petite fille allergique au pollen qui se mouche
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Éternuements à répétition, rougeurs, démangeaisons, maux de ventre… Et si c’était une allergie ? Aujourd’hui, de plus en plus d’enfants sont concernés, qu’il s’agisse d’une allergie respiratoire, alimentaire, de contact ou médicamenteuse. En tant que parent, il est essentiel de savoir reconnaître les signes, comprendre les causes et connaître les bons gestes à adopter. Cette fiche vous donne les clés pour accompagner au mieux votre enfant au quotidien.

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Sommaire de l'article

Qu’est-ce qu’une allergie ?

L’allergie est une réaction excessive du système immunitaire face à une substance normalement inoffensive pour la plupart des personnes. Cette hypersensibilité se déclenche au contact d’un allergène, pouvant être présent dans l’air, les aliments, les médicaments ou encore les piqûres d’insectes.

Certains facteurs augmentent le risque d’être allergique, notamment un terrain familial prédisposé. Les allergènes peuvent être saisonniers, comme les pollens, ou annuel, comme les acariens ou certains aliments. Alors, comment savoir si votre enfant est allergique et comment réagir ? On vous dit tout !

Les allergènes les plus courants

Les allergènes sont omniprésents dans notre environnement et peuvent provoquer des réactions allergiques plus ou moins sévères selon les personnes. Ils se classent en plusieurs grandes catégories :

Les allergènes aériens

Ces allergènes sont responsables des allergies respiratoires, comme la rhinite allergique ou l’asthme. On retrouve notamment les pollens, libérés par les arbres, les graminées et certaines herbes, provoquant le fameux rhume des foins ou des crises d’asthme.

Les acariens, invisibles à l’œil nu, se nichent dans la literie, les tapis et les rideaux, causant des symptômes comme la toux ou l’écoulement nasal. Les moisissures, présentes dans les endroits humides, libèrent des spores allergisantes. Enfin, les poils d’animaux peuvent être à l’origine d’allergies, non à cause des poils eux-mêmes, mais des protéines présentes dans leur salive et sur leur peau.

Les allergènes alimentaires

Les allergies alimentaires concernent aussi bien les enfants que les adultes. Parmi les plus courantes, on retrouve celles au lait de vache (dites APLV), aux œufs, aux fruits à coque (noisettes, pistaches, amandes), à l’arachide, au blé, aux poissons et aux crustacés.

Ces allergènes peuvent provoquer des troubles digestifs (douleurs abdominales, vomissements), des réactions cutanées (urticaire, gonflements) ou, dans les cas les plus graves, un choc anaphylactique nécessitant une intervention médicale d’urgence.

Les allergènes médicamenteux

Tous les médicaments sont susceptibles de déclencher des réactions allergiques. Les antibiotiques, en particulier la pénicilline, sont parmi les plus courants. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène et l’aspirine, peuvent également être en cause.

D’autres substances, comme les anesthésiques utilisés en chirurgie ou en soins dentaires, peuvent provoquer des réactions plus ou moins graves selon la sensibilité du patient.

Les allergènes de contact

Les allergies de contact se manifestent souvent sous forme de rougeurs, démangeaisons ou eczéma. Elles sont causées par des substances en contact direct avec la peau, comme certains cosmétiques (parfums ou autres composants de certaines crèmes de soin, par exemple), les métaux (notamment le nickel présent dans certains bijoux ou boutons de jeans) ou certains textiles contenant des fibres synthétiques ou des colorants irritants.

Les venins d’insectes

Les piqûres d’abeilles, de guêpes et de frelons peuvent provoquer des réactions allergiques, allant de simples rougeurs et gonflements à un choc anaphylactique nécessitant une injection d’adrénaline en urgence.

Les personnes allergiques à ces venins doivent être particulièrement vigilantes et toujours avoir sur elles un stylo auto-injecteur d’adrénaline en cas de piqûre accidentelle.

Quels sont les symptômes des allergies ?

Les symptômes varient selon le type d’allergie et l’allergène en cause. Ils peuvent toucher différentes parties du corps et se manifester sous plusieurs formes :

Symptômes des allergies respiratoires

Les allergies respiratoires, souvent provoquées par les pollens ou les acariens, entraînent :

  • éternuements répétés ou écoulement nasal (rhinite allergique) ;
  • rougeurs et démangeaisons des yeux (conjonctivite allergique) ;
  • toux et crises d’asthme.

Symptômes des allergies alimentaires

L’ingestion d’un aliment allergène peut provoquer :

  • troubles digestifs (diarrhée, douleurs abdominales, vomissements) ;
  • réactions cutanées : immédiates comme démangeaisons et gonflements (urticaire, œdème de Quincke) ou retardées (rougeurs, eczéma) ;
  • troubles respiratoires (crise d’asthme) ;
  • choc anaphylactique.

Autres manifestations allergiques

  • allergies cutanées : eczéma, dermatite de contact ;
  • allergies médicamenteuses : éruptions cutanées, œdème, choc anaphylactique ;
  • réactions sévères : le choc anaphylactique, une urgence vitale.

Quels sont les risques et complications ?

Dans certains cas, une réaction allergique peut évoluer vers une forme grave. La complication la plus redoutée est le choc anaphylactique, une réaction généralisée et soudaine du système immunitaire, qui met la vie de l’enfant en danger.

Quels sont les symptômes du choc anaphylactique ?

Le choc anaphylactique se manifeste généralement quelques minutes après l’exposition à l’allergène. Il peut toucher plusieurs organes et provoquer des symptômes alarmants tels que :

  • un gonflement du visage et des voies respiratoires : les lèvres, la langue et la gorge peuvent enfler, rendant la respiration difficile. C’est ce qu’on appelle un œdème de Quincke.
  • Un malaise général et une chute de tension : l’enfant peut ressentir des vertiges, une grande faiblesse et parfois même perdre connaissance.
  • Des difficultés respiratoires intenses : une oppression thoracique, une sensation d’étouffement et une respiration sifflante peuvent survenir, notamment chez les sujets asthmatiques.
  • Des symptômes digestifs et cutanés : nausées, vomissements, douleurs abdominales, ainsi que des rougeurs, des démangeaisons ou une urticaire étendue.

Comment diagnostiquer une allergie ?

Le diagnostic des allergies est une étape essentielle pour identifier l’allergène responsable et adapter la prise en charge. Il repose sur un entretien médical approfondi et sur différents tests permettant de confirmer la réaction allergique de votre enfant.

L’interrogatoire médical : une première étape clé

Avant de réaliser des tests, le médecin ou l’allergologue commence par un bilan détaillé des symptômes. Il vous pose des questions sur :

  • la nature des réactions allergiques de votre enfant (éternuements, urticaire, difficultés respiratoires, etc.) ;
  • leur fréquence et leur intensité ;
  • les circonstances d’apparition (contact avec des animaux, ingestion d’un aliment, saisonnalité des symptômes) ;
  • les antécédents familiaux d’allergies, car un terrain allergique peut être héréditaire.

Cet entretien oriente le médecin vers les tests les plus adaptés pour confirmer ou non le diagnostic.

Les tests cutanés : un diagnostic rapide et efficace

Les tests cutanés sont les plus couramment utilisés pour identifier une allergie. Ils permettent de détecter une réaction immédiate à un allergène en observant la réaction de la peau.

  • Le prick-test est une méthode simple et indolore. Elle consiste à appliquer des gouttes contenant différents allergènes sur la peau (généralement sur l’avant-bras ou le dos). Une petite piqûre superficielle est ensuite réalisée à travers la goutte pour permettre l’absorption de l’allergène.
  • Le test intradermique : lorsque le prick-test est négatif mais que l’allergie est toujours suspectée, le médecin peut réaliser un test intradermique. Il consiste à injecter une petite quantité d’allergène sous la peau avec une fine aiguille. Ce test est surtout utilisé pour les allergies aux médicaments et aux venins d’insectes.

À noter : ces tests doivent être réalisés sous surveillance médicale en raison du risque de réaction allergique importante.

Les tests sanguins : une analyse des anticorps allergiques

Lorsque les tests cutanés ne sont pas réalisables (notamment en cas d’eczéma sévère ou de contre-indication médicamenteuse), un test sanguin peut être prescrit.

Ces analyses mesurent le taux d’immunoglobulines E (IgE) spécifiques, des anticorps produits par l’organisme en réponse aux allergènes. Un taux élevé d’IgE dirigés contre une substance donnée confirme l’existence d’une sensibilisation allergique.

Cependant, ces tests sont moins précis que les tests cutanés et doivent être interprétés par un spécialiste.

Les tests de provocation : pour confirmer un diagnostic incertain

Lorsque les tests cutanés et sanguins ne suffisent pas à établir un diagnostic clair, l’allergologue peut proposer un test de provocation.

La personne est exposée à l’allergène suspecté, soit par contact labial (TPL) ou par ingestion (TPO) (pour les allergies alimentaires), soit par inhalation (pour les allergies respiratoires).

Les deux derniers tests sont toujours réalisé sous stricte surveillance médicale, en milieu hospitalier, car il peut déclencher des réactions sévères, notamment en cas d’allergie alimentaire ou médicamenteuse. En cas de réaction, une prise en charge immédiate est ainsi assurée.

Quels sont les traitements des allergies ?

Le traitement des allergies repose sur des médicaments pour soulager les symptômes et, dans certains cas, sur une désensibilisation pour réduire la réaction allergique sur le long terme.

Les traitements médicamenteux

Les antihistaminiques bloquent l’action de l’histamine et réduisent les symptômes comme les éternuements, les démangeaisons et les rougeurs. En cas d’inflammation, des corticoïdes peuvent être prescrits sous forme de spray nasal, crème ou comprimés. Les bronchodilatateurs sont utilisés pour traiter l’asthme allergique.

En cas de choc anaphylactique, un stylo auto-injecteur d’adrénaline est indispensable pour une prise en charge d’urgence.

Le médecin prescrit une trousse d’urgence pour la maison et pour la crèche ou l’école dans les cas où elle s’avère nécessaire. Si votre enfant a eu des réactions généralisées, la trousse contiendra un stylo auto-injecteur d’adrénaline, dont le médecin vous aura bien expliqué le mode d’emploi et qu’il ne faudra pas hésiter à utiliser si besoin. Un projet d’accueil individualisé (PAI) devra être établi en collaboration avec la PMI ou la médecine scolaire.

La désensibilisation : un traitement de fond

L’immunothérapie spécifique consiste à exposer progressivement l’organisme à l’allergène pour réduire la réaction allergique. Efficace contre certains pollens, acariens, aliments et venins d’insectes, elle se fait par injections ou comprimés sublinguaux et dure généralement trois à cinq ans. Ce traitement peut significativement atténuer ou supprimer l’allergie sur le long terme.

Comment prévenir les allergies ?

Mesures générales pour réduire l’exposition aux allergènes 

Pour réduire l’exposition aux allergènes, il est essentiel d’adopter certaines habitudes au quotidien. Aérer votre logement tous les jours permet de renouveler l’air intérieur et d’éliminer les allergènes domestiques tels que les acariens et les moisissures. Afin de limiter la présence de poussière et d’acariens, il est recommandé d’utiliser des housses antiacariens pour la literie, de laver régulièrement les draps à 60°C et d’éviter les tapis et moquettes qui retiennent la poussière. L’exposition aux pollens doit également être réduite en fermant les fenêtres lors des périodes de forte pollinisation et en se lavant les cheveux après une sortie pour éliminer les particules de pollen.

En ce qui concerne les allergies alimentaires, une attention particulière doit être portée à l’alimentation. Les personnes allergiques doivent lire attentivement les étiquettes des produits afin d’éviter toute ingestion accidentelle d’un allergène. Il est aussi important de prévenir les risques de contamination croisée en utilisant des ustensiles propres lors de la préparation des repas. Dans les lieux publics, comme les restaurants ou les cantines scolaires, il est conseillé de bien informer le personnel des allergies alimentaires de l’enfant afin de limiter les risques. Un projet d’accueil individualisé (PAI) devra être établi en collaboration avec la PMI ou la médecine scolaire.

Prévention des allergies chez les nourrissons

Chez les nourrissons, certaines mesures peuvent être prises pour réduire le risque de développer des allergies. L’allaitement maternel est recommandé, en particulier pour les bébés présentant un terrain allergique, car il renforce leur système immunitaire et les protège contre certaines allergies alimentaires et respiratoires. Par ailleurs, dans le cadre de la diversification alimentaire, l’introduction précoce des aliments allergènes, comme les œufs, l’arachide ou le poisson, entre 4 et 6 mois sous surveillance médicale, est aujourd’hui encouragée. Cette méthode permet d’habituer progressivement le système immunitaire à ces aliments et de limiter les risques de sensibilisation.

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  • AFPA
  • http://www.allergienet.com/
  • https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/allergie/comprendre-allergies
  • https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/allergie/symptomes-diagnostic
  • https://www.inserm.fr/dossier/allergies/

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