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La famille face aux difficultés : chômage, maladie, deuil

Mis à jour le 20 avril 2022 Dr Sarah BYDLOWSKI

difficultes famille

Votre famille doit faire face à des difficultés : chômage, maladie ou encore deuil. Vous vous demandez comment aider votre enfant à surmonter cette épreuve. L’essentiel est de ne pas le tenir à l’écart. Au contraire, avec des mots simples, expliquez-lui ce qui se passe, rassurez-le et entourez-le.

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Le chômage a des conséquences sur vous et donc sur votre enfant

Vous vous remettez en question sur ce que vous valez, sur le plan professionnel, mais aussi en tant que parent. Vous vous interrogez sur votre avenir. Vous culpabilisez. Ce faisant, vous présentez l’image d’un parent coupable. Votre enfant sent quand vous êtes inquiet, nerveux, démotivé, quand vous manquez de patience, quand vous vous repliez sur vos problèmes… Comment alors l’aider concrètement à s’épanouir ? D’autant que votre enfant peut avoir envie de vous aider et se sentir responsable, en oubliant son insouciance.

D’un point de vue pratique, il en subit aussi le contrecoup par le manque d’argent, par exemple, qui a des conséquences immédiates sur ses loisirs, sa nourriture, ses vêtements…

Pourtant, même au chômage, le bonheur de votre enfant n’est pas mission impossible. En effet, gâter son enfant ne le rend pas forcément heureux. Au contraire, en le frustrant vous lui enseignez le désir… Et vous lui montrez le monde réel, avec ses difficultés mais aussi avec ses efforts et ses récompenses. Votre situation joue donc un rôle éducatif : votre enfant réalise que la vie n’est pas un cocon et il saura apprécier à sa juste valeur le moindre plaisir.

Informez votre enfant

Garder le silence n’est pas à conseiller, car il sent qu’il se passe quelque chose et imagine le pire. Expliquez-lui votre situation en termes simples, que cela arrive à plein de gens, qu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde en ce moment. Ne lui cachez pas que vous êtes un peu inquiet, qu’il n’est pas facile de retrouver un travail, mais que vous allez vous battre pour cela, que vous aurez des allocations pour vous aider parce que vous avez cotisé pendant longtemps, justement pour affronter ce genre de problème.

L’inquiétude ne doit pas vous empêcher de vivre et de profiter de moments festifs : votre enfant a besoin d’avoir des raisons d’espérer et de sentir la joie autour de lui. Il ne doit pas se sentir responsable, voire coupable, de ce qui vous arrive et vous devez tolérer qu’il ne soit pas un enfant « parfait » durant cette période difficile pour tous.

Restez un.e « battant.e »

C’est le meilleur exemple qu’on peut donner à son enfant. Résister, garder espoir, rester combatif, être dans l’action, prouver à son enfant qu’on y croit et qu’on va y arriver, c’est aussi, pour vous en sortir, la voie la plus salutaire.

Vivre la maladie ou la mort d’un proche

Être confronté à la maladie ou à la mort est bien sûr un passage délicat pour votre enfant.

D’un côté pratique, la maladie peut imposer un rythme différent à la vie familiale (ne pas faire de bruit, le va-et-vient du personnel médical, des changements dans la routine…). Comme pour tout changement, cela peut angoisser votre enfant. Comme tout changement important dans votre vie et dans la sienne, vous devez d’abord l’informer le plus simplement possible de la réalité de cet événement qui vient bouleverser vos vies. Ensuite, vous devez lui parler de vos propres émotions, de vos inquiétudes, de votre peine. Enfin laissez-le exprimer ce qu’il ressent, en l’encourageant à en parler, en l’écoutant attentivement afin de lui permettre de tout vous dire. Ainsi vous l’aiderez à faire face à cette situation traumatisante et vous allégerez sa peine.

En cas de maladie grave, avertissez-le que tout est fait pour guérir le malade et soulager sa douleur. Préparez-le cependant à l’idée que, peut-être, cette personne ne pourra pas guérir. Sans dramatiser, ne minimisez pas les faits non plus car votre enfant aspire à être au diapason de ce que vit sa famille.

Si le décès survient, annoncez-le lui avec ménagement, mais en mots clairs et précis: expliquez-lui que la personne est morte (ne dites pas « disparue », « endormie » ou « partie », qui permettent à l’imagination de s’emballer…) qu’elle ne reviendra pas, que vous êtes malheureux mais qu’ensemble, vous pouvez parler d’elle, vous rappeler les bons souvenirs, et continuer à l’aimer.

Vous avez de la peine, ne vous cachez pas pour pleurer

Ainsi votre enfant comprend qu’il est normal d’avoir du chagrin et de l’exprimer, et qu’il en a le droit lui aussi. La façon dont vous réagissez face à la mort lui sert d’exemple. Même si vous avez peur de la mort, n’hésitez pas à en parler avec lui, car votre enfant aussi va devoir s’en faire une idée. Si vous souffrez trop pour vous sentir capable de l’aider ou de le rassurer, chargez une personne de votre entourage de s’occuper de lui, de l’écouter, de lui parler. Votre enfant va s’inquiéter de votre propre mort. Soyez sincère avec lui : oui, vous aussi vous allez mourir un jour, comme tout le monde. Vous pouvez employer la formule de Françoise Dolto « On meurt parce qu’on a fini de vivre ». Insistez sur le fait qu’il y a d’abord toute une vie à vivre.

Votre enfant doit pouvoir prendre part au deuil et participer aux funérailles

Parlez avec lui du défunt, évoquez les bons souvenirs ensemble, regardez des photos. Il sent votre détresse et il est important pour lui de participer. Vous pouvez l’encourager à faire un dessin ou un petit mot qu’il n’est pas obligé de vous montrer et qui pourra être glissé dans le cercueil. De même s’il souhaite voir le corps, vous pouvez l’y autoriser. Mais il ne faut pas l’y contraindre. Pendant la cérémonie, il peut participer en lisant un texte, en portant des fleurs ou des bougies. Tout cela peut l’aider à surmonter sa peine.

Enfin, n’oubliez pas que votre enfant doit pouvoir… rester un enfant : si au milieu de la tristesse ambiante il retrouve sa joie de vivre, tant mieux ! C’est une réaction naturelle et saine.

Il est possible que son comportement change (troubles du sommeil, besoin d’être materné, résultats scolaires en baisse…). Quelle que soit sa réaction (elle est très variable d’un enfant à l’autre), rappelez-vous qu’il a surtout besoin d’être rassuré. Par contre, si vous avez le sentiment qu’il déprime, qu’il se désintéresse de tout, qu’il perd l’appétit et s’isole, demandez conseil à votre pédiatre. Votre enfant a peut-être besoin d’un accompagnement psychologique pour surmonter sa peine.

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Interview du Dr Sarah Bydlowski

Extrait Deuil normal et deuil pathologique

Psychologies : affronter le chômage en famille

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