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Diversification : de nouveaux besoins nutritionnels entre 4 et 6 mois

Mis à jour le 06 juin 2024 Dr Alain BOCQUET

bebe diversification besoins nutritionnels

Entre 4 et 6 mois, votre bébé a grandi, son appareil digestif et ses reins sont plus matures. Il a de nouveaux besoins nutritionnels. Il est temps d’introduire progressivement dans son alimentation des aliments variés.

Si avant 4 mois, il n’est absolument pas recommandé de proposer autre chose que du lait à votre bébé, la période entre 4 et 6 mois est idéale pour faire découvrir d’autres textures et d’autres goûts à votre enfant. S’il refuse certains aliments ou ne semble pas les apprécier, proposez-lui à nouveau à un autre moment. Il n’y a pas d’urgence, chaque enfant avance à son rythme.

En introduisant les aliments autres que le lait pendant cette période de 4 à 6 mois vous faciliterez l’acquisition de leur tolérance par l’enfant, c’est à dire que vous limiterez le risque que ces aliments soient mal supportés sur le plan allergique. Il faut éviter d’attendre au-delà de 6 mois pour débuter la diversification.

Chez les bébés allaités exclusivement au sein, le début de la diversification ne doit être retardé au-delà de 6 mois en raison du risque de carence en fer.

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Comment introduire de nouveaux aliments

En même temps que vous débutez la diversification alimentaire chez votre enfant, l’allaitement ou l’alimentation au biberon (à raison de 4 biberons de 210ml) se poursuit.

Vous pouvez commencer à introduire les légumes dans l’un des quatre repas de la journée, habituellement à midi. Deux possibilités :

  • soit vous proposez à votre bébé, directement à la cuillère, une purée de légumes « maison » sans sel*, ou un « petit pot », avant ou après le biberon ou la tétée: on augmentera progressivement jusqu’à 100 à 130g de légumes environ, selon l’appétit de votre enfant; en même temps la quantité de lait sera progressivement diminuée de 210 ml à 150 ml environ.
  • soit vous ajoutez quelques cuillères à café légumes cuits sans sel et mixés dans le biberon de lait; puis vous augmenterez progressivement la quantité de légumes mixés jusqu’à 100 à 130 g environ, et vous diminuerez en même temps progressivement la quantité de poudre de lait de 1 puis 2 mesures, pour arriver à un biberon de soupe épaisse ne contenant que 5 mesures de lait. Cette deuxième solution est réservée aux bébés qui ont du mal à accepter la cuillère, et elle doit être temporaire.

* Classiquement on ajoutait un peu de sel dans l’eau de cuisson des légumes. Actuellement on préfère la cuisson à la vapeur (sans sel) qui respecte mieux les vitamines et le goût des légumes. Il est déconseillé de saler ensuite sauf très légèrement pour des légumes difficilement acceptés par l’enfant.

Il est recommandé :

  • de proposer un seul légume par jour (en plus de la pomme de terre qui sert de liant pour les légumes les plus fluides comme les courgettes ou les tomates) afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque légume. Si vous optez pour les « petits pots », préférez les « mono-saveurs ».
  • de changer de légume chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux.

S’il refuse un légume il faut lui proposer de nouveau un autre jour, sans le forcer ; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, et ainsi le légume initialement refusé sera finalement accepté voire même apprécié.

Parmi les légumes, il est possible d’utiliser : betteraves rouges, blanc de poireaux, brocolis, butternuts, carottes, courgettes (épépinées et sans peau), épinards, haricots verts, patate douce, panais, potirons ou potimarrons, tomates, les bettes (vert et blanc), artichauts.

Les endives peuvent être utilisées mais leur goût amer peut rebuter les jeunes enfants. Les petits pois peuvent être utilisés s’ils sont extra-fins. La quantité de carottes sera limitée en cas de en cas de constipation. Les légumes “à goût fort”, ou trop fibreux : aubergines, cardons, céleris, choux, fenouil, navets, oignons, poivrons, raves, salsifis, vert de poireaux, etc. peuvent ne pas être appréciés à cet âge.

La qualité des légumes surgelés est au moins égale sinon supérieure à celle des “produits frais” de la grande distribution. Les circuits courts et le « bio » sont à privilégier. Les légumes du potager familial sont une excellente solution, à condition que leur culture soit réalisée en limitant l’usage des pesticides et des engrais, et que leur durée de conservation soit courte.

Les fruits peuvent être débutés en même temps que les légumes ou même avant. Cependant l’habitude est de commencer par les légumes car votre bébé préfère le goût sucré et risque de se désintéresser des légumes si l’on commence par les compotes de fruits. Elles seront données après ou avant un biberon ou une tétée, généralement à l’heure du goûter. Tous les fruits sont conseillés, même la fraise ou le kiwi et les fruits exotiques, en évitant le plus possible l’apport de sucre.

Il est préférable de proposer un seul fruit par jour afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque fruit. Si vous optez pour les « petits pots », préférez les « mono-saveurs ».

Il est conseillé de changer de fruit chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux. Si votre bébé refuse un fruit il faut lui proposer de nouveau un autre jour, sans le forcer ; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, jusqu’à ce que le fruit initialement refusé soit finalement accepté et apprécié. Pour les fruits très acides (abricot, prunes, etc.) il est possible d’adoucir la compote avec de la pomme ou de la poire. Les agrumes (mandarine, clémentine ou orange) sont habituellement débutées sous forme de jus : à boire ou à mettre dans la compote de pomme. Certains fruits comme la banane ou le melon peuvent être débutés sous forme crue

Enfin des céréales peuvent être ajoutées au biberon le matin et / ou le soir : 1 à 2 cuillères à café. Même si les dernières recommandations proposent l’introduction du gluten ente 4 et 12 mois, l’habitude est de commencer par des céréales 1er âge sans gluten. Les céréales 2e âge avec gluten ne seront débutées qu’à partir du 7e mois.

Un rôle éducatif et social

Le rôle de la diversification est aussi éducatif et social. Les aliments autres que le lait sont proposés en quantités progressivement croissantes et pendant plusieurs mois, le lait reste l’alimentation centrale de votre enfant (voir les recommandations du Programme National Nutrition Santé).

Cependant, l’apparition initiale de céréales, puis de fruits, de légumes, et plus tard de viande de poisson et d’œuf permet à votre bébé de découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles textures et de nouvelles habitudes alimentaires. Le repas a un rôle important pour le développement de votre enfant.

Peu à peu, il va être à table avec vous, en passant très progressivement des repas semi-liquides aux repas en morceaux. L’alimentation de son entourage va l’inciter à la découverte, il aura envie de saisir les aliments, de les goûter. Pour que cette évolution ait lieu, votre bébé a besoin de plusieurs sollicitations. Proposez-lui à plusieurs reprises des aliments différents, sous des formes diverses.

Le passage de la succion du biberon ou du sein à la mastication se fait tout en douceur, il n’y a pas d’âge donné, cette transition n’a lieu qu’une fois atteint un certain stade de développement neuromusculaire, parfois à 4 mois, mais qui peut aussi attendre 8 mois.

 

Découvrez aussi notre podcast Premières cuilleréesComment bien démarrer la diversification ? présenté par le Dr Sandra Brancato, à découvrir ici…

Et sur notre chaine Youtube !

 

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  1. Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Avis du 30 juin 2020 relatif à la révision des repères alimentaires pour les enfants âgés de 0-36 mois et de 3-17 ans
  2. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) Avis du 12 juin 2019 relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans
  3. Mary Fewtrell, Jiri Bronsky, Cristina Campoy et al. Complementary Feeding: A Position Paper by the European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) Committee on Nutrition. JPGN Volume 64, Number 1, January 2017 ;119-32.
  4. Ierodiakonou D et al. Timing of allergenic food introduction to the infant diet and risk of allergenic or auto- immune disease. A systematic review and meta-analysis. JAMA 2016;316:1181 – 92.
  5. D. Turck et le Comité de Nutrition de la Société française de pédiatrie. Diversification alimentaire : évolution des concepts et recommandations. Archives de Pediatrie 2015;22:457-460.

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