Partager

Comment faire pour que notre fils de 3 ans arrête de nous rappeler après le coucher ?

il y a 5 ans

Bonjour,

Notre fils de trois ans nous rappelle tous les soirs une dizaine de fois, pendant au moins une heure. Si on ne va pas le voir, il hurle. Il cherche tous les soirs des raisons nouvelles pour qu’on aille le voir. On ne sait pas comment le rassurer et nous avons parfois l’impression qu’il se moque de nous.
Ou alors est-ce une angoisse (de la séparation), mais dans ce cas comment le rassurer ?!

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Vous dites que votre enfant vous appelle dix fois sans une raison convaincante. Je trouve moi que, au contraire, ses raisons sont très convaincantes !  En effet vous allez le voir, c’est donc que vous êtes convaincus qu’il a besoin de vous. Vous dites d’ailleurs que vous souhaiteriez le rassurer, c’est donc que vous pensez qu’il est inquiet, et pourtant si vous n’arrivez pas à calmer cette soi-disant inquiétude on peut logiquement se dire qu’il n’est pas inquiet. Par contre, il est possible qu’il s’inquiète car vous pensez qu’il est inquiet… Vous dites aussi que vous avez l’impression qu’il se moque de vous. Je ne dirais pas « se moque », mais en tous les cas « profite » de votre gentillesse. Vous savez bien que pour élever un enfant, la bienveillance seule ne suffit pas si elle n’est pas assortie à la fermeté. Le jour où vous en aurez assez que votre enfant vous prive de vos soirées à deux et s’immisce ainsi dans votre intimité pendant une heure dont vous sortez épuisés et énervés, vous le lui direz fermement et vous n’irez plus répondre à ses multiples appels. Bien sûr il insistera et hurlera mais vous resterez très calmes et déterminés, ne retournerez plus le voir, ni lui donner à boire, ni l’amener faire pipi, ni allumer la lumière, ni je ne sais quoi… et en deux soirs l’affaire sera réglée. Cela ne « marchera » que si dans la journée aussi vous associez bienveillance et fermeté, dans votre éducation, que vous êtes sûrs de vous et bien décidés à ce que ce soit vous qui fixiez les limites et le cadre au comportement de votre enfant, et non lui. C’est comme cela que vous rassurerez votre enfant et qu’il sera sûr d’être protégé de ses angoisses normales de petit enfant par des parents calmes, sereins, bienveillants mais fermes et eux pas inquiets.