Mis à jour le 04 juillet 2025 Dr Fabienne KOCHERT

Le mal des transports touche fréquemment les enfants lors des voyages en voiture, bateau, avion ou même en train.
Ce trouble se manifeste par une série de symptômes désagréables (nausées, vertiges, vomissements) dus à des informations contradictoires envoyées au cerveau par différents capteurs sensoriels.
Que faire si votre enfant est touché par le mal des transports ? Quand consulter pour vous faire accompagner ? Réponses dans cet article !
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Qu’est-ce que le mal des transports ?
Le mal des transports survient dans une situation de discordance entre la perception visuelle, la perception du système vestibulaire.

Le saviez-vous ?
Qu’est-ce que le système vestibulaire ?
C’est l’organe de l’équilibre, situé dans l’oreille interne. Il détecte les mouvements et la position de la tête dans l’espace.
Et la proprioception ?
Il s’agit du ressenti du corps. La proprioception permet au cerveau de connaître la position et le mouvement des membres, grâce à des capteurs situés dans les muscles et les articulations, même les yeux fermés !
En voiture (et c’est la même chose en avion ou en bateau), le mouvement est ressenti par le système vestibulaire (surtout dans les virages ou en cas de route accidentée, c’est encore plus marqué en bateau si la mer est agitée) mais le corps ne bouge pas et les yeux ne détectent pas de mouvement dans l’habitacle.
Ce conflit sensoriel ne permet pas au corps de s’adapter au mouvement comme il le fait lorsque nous marchons ou courrons, d’où les symptômes ressentis : nausées, vertiges, vomissements.
Pourquoi certaines personnes sont-elles plus sensibles ?
Certaines personnes présentent une sensibilité accrue au mal des transports en raison de particularités physiologiques ou de facteurs de risque spécifiques.
D’après Ameli, les enfants âgés de 2 à 12 ans[1] sont particulièrement touchés : leur cerveau est immature et a plus de difficultés à gérer les conflits sensoriels d’autant plus que leur système vestibulaire est très actif, ce qui favorise l’apparition rapide des symptômes, dès les premiers déplacements.
Les petits nourrissons sont en revanche plutôt épargnés.
D’autres sujets sont plus touchées, en particulier les personnes migraineuses, les femmes enceintes.
Les affections aiguës et chronqiues de l’oreille interne sont aussi des facteurs favorisants.
L’anxiété et la peur anticipatoire jouent aussi un rôle important. Le stress peut amplifier la perception des symptômes et déclencher des malaises avant même le début du voyage. Enfin, certains facteurs génétiquespeuvent influencer la sensibilité individuelle aux mouvements : certaines personnes possèdent une prédisposition héréditaire à ressentir plus facilement des nausées et des vertiges en cas de mouvements répétitifs ou désynchronisés.
Les symptômes du mal des transports
Le mal des transports se manifeste par une variété de symptômes dont l’intensité et la combinaison peuvent varier selon les personnes et les situations.
Les symptômes[2] les plus caractéristiques sont les nausées et les vomissements, souvent précédés d’une sensation diffuse d’inconfort abdominal. Les vertiges et les malaises généralisés sont fréquents, accompagnés d’une pâleur marquée et de sueurs froides. De nombreux enfants présentent également une somnolence inhabituelle, une baisse de tonus ou au contraire une agitation.
Certains signes avant-coureurs peuvent apparaître dès les premières minutes du trajet : une pâleur marquée, une salivation excessive, des bâillements fréquents, une respiration rapide ou irrégulière (hyperventilation), voire des signes d’inconfort général comme des pleurs ou de l’irritabilité. Ces manifestations doivent alerter, car elles précèdent souvent les nausées et les vomissements si aucune pause ou adaptation n’est envisagée rapidement. Heureusement, les symptômes disparaissent généralement quelques minutes après l’arrêt du mouvement ou la sortie du véhicule.
Les types de transport concernés
Le mal des transports ne se limite pas aux trajets en voiture. Tous les moyens de déplacement susceptibles de provoquer des mouvements répétitifs, amples ou discordants peuvent déclencher des symptômes, en particulier chez les enfants. On retrouve ainsi :
- La voiture : situation la plus fréquente, surtout sur les routes sinueuses ou montagneuses où les virages successifs intensifient la perception de mouvement par l’oreille interne.
- Le car ou bus : les longs trajets, les virages prononcés ou les routes en lacets accentuent le risque de cinétose.
- Le bateau (mal de mer) : le roulis et le tangage provoquent une stimulation constante du système vestibulaire, particulièrement déstabilisante.
- L’avion (turbulences) : les variations brutales d’altitude ou les secousses créent des sensations de flottement et de déséquilibre.
- Le train : même si plus rarement concerné, certains mouvements latéraux, surtout dans les virages ou les trains rapides, peuvent déclencher des symptômes.
- Les manèges, simulateurs, jeux vidéo : ces environnements simulant des mouvements rapides ou des changements d’orientation visuelle peuvent tromper les capteurs sensoriels, provoquant des symptômes similaires.
Comment prévenir le mal des transports chez l’enfant ?
Pour limiter l’apparition des symptômes du mal des transports, plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place avant et pendant les voyages.
Avant le départ
Voici ce que vous pouvez mettre en place avant le départ, si votre enfant est sujet au mal des transports :
- Proposer une collation légère, de type yaourt, compote ou biscuits salés. Un estomac vide accentue la sensation de nausée, mais il convient d’éviter un repas trop copieux.
- Le mettre face à une vue dégagée sur l’horizon. C’est à dire, si possible, installer son siège auto à la place centrale pour qu’il puisse voir la route. Les yeux percevront le mouvement (paysage qui défile) ce qui limitera les perceptions discordantes entre la vision et le système vestibulaire.
- Bannir les activités sollicitant trop la vision rapprochée pendant le trajet, comme la lecture ou les écrans, qui peuvent accentuer les symptômes.
- Créer un environnement apaisant pour réduire le stress et l’anxiété qui favorisent l’apparition des troubles. Avant le départ, essayez de garder un climat détendu. Préparez les affaires à l’avance pour éviter la précipitation de dernière minute. Pendant le trajet, privilégiez une ambiance calme et évitez les jeux trop stimulants.
Pendant le voyage
Voici ce que vous pouvez mettre en œuvre après le départ
- Encourager l’enfant à fixer un point stable à l’horizon, ce qui aide le cerveau à harmoniser les informations visuelles et vestibulaires.
- Inciter l’enfant à limiter les mouvements brusques de la tête, maintenir une posture stable et éviter les changements fréquents de position.
- Aérer régulièrement l’habitacle ou s’exposer à de l’air frais, ce qui contribue à apaiser la sensation de nausée.
- Prévoir des pauses fréquentes, permettant de retrouver un équilibre sensoriel temporaire. On attendra que l’enfant ait récupéré, ait repris des couleurs, se sente mieux pour lui proposer de marcher et de prendre l’air.

Le conseil du pédiatre
« Je conseille aux parents, lorsque c’est possible, de partir de nuit. Quand l’enfant dort, il n’est pas malade, car pendant le sommeil, le cerveau réduit le traitement des signaux sensoriels, notamment ceux provenant de l’oreille et des yeux. Le conflit sensoriel est supprimé.
De plus pendant le sommeil, le corps est en relaxation physiologique, le système nerveux autonome responsable des symptômes tels que transpiration, nausées, vomissements est au repos. »
Quels traitements et remèdes pour le mal des transports ?
À ce jour, il n’existe pas de traitement médicamenteux ayant démontré une réelle efficacité contre le mal des transports chez l’enfant. Aucune molécule n’est validée en prévention systématique dans cette population.
Les anti histaminiques (anti-H1) réduisent l’activation des voies vestibulaires et peuvent parfois soulager les symptômes.
Toute prescription doit faire l’objet d’une évaluation médicale au cas par cas.
D’autres médicaments comme la scopolamine sont réservés à l’adulte.
Les remèdes naturels et alternatives
De nombreuses familles recherchent des solutions plus douces pour soulager leur enfant :
- Le gingembre est souvent cité pour ses vertus anti-nauséeuses. Il peut être donné sous forme d’infusion, de bonbons ou de capsules. Bien que son efficacité varie selon les individus, il présente peu d’effets indésirables.
- Les techniques de relaxation ou de respiration contrôlée peuvent également aider à réduire l’inconfort en période de voyage.

Le conseil du pédiatre
« Je prescris peu de médicaments aux enfants contre le mal des transports car aucun n’a scientifiquement démontré son efficacité.
Je conseille par contre aux parents de rassurer leur enfant, d’éviter de le stresser en amont des voyages, de rouler de préférence la nuit si un de leur enfant est vraiment sensible au mal de transport »
Les remèdes alternatifs (gingembre, relaxation…) peuvent être tentés, même si là encore, les preuves scientifiques font défaut. Leur principal avantage est l’absence d’effets indésirables significatifs. Vous pouvez donc les essayer et observer si votre enfant en tire un soulagement. »
Quand consulter un médecin ?
Si les symptômes de mal des transports deviennent très fréquents, s’aggravent au fil du temps ou empêchent l’enfant de voyager sereinement, il est préférable de consulter un médecin.
Une évaluation médicale permettra de vérifier l’absence d’affection sous-jacente affectant le système vestibulaire, comme une labyrinthite ou d’autres désordres de l’équilibre. L’accompagnement par un spécialiste est particulièrement important lorsque les symptômes impactent fortement la qualité de vie de l’enfant et de sa famille.
Le mal des transports s’atténue-t-il avec l’âge ?
Bonne nouvelle pour les parents et les enfants : le mal des transports diminue généralement avec l’âge et peut disparaître à l’âge adulte.
À mesure que l’enfant grandit, son système vestibulaire gagne en maturité et est moins excitable et son cerveau parvient progressivement à mieux intégrer les informations en provenance de ses différents capteurs sensoriels (oreille interne, yeux, proprioception).
Cette meilleure coordination réduit les situations de conflit sensoriel à l’origine des symptômes. Ainsi, de nombreux enfants initialement très sensibles aux voyages deviennent progressivement plus tolérants aux trajets au fil des années.
Néanmoins, quelques adultes peuvent parfois conserver une légère sensibilité, notamment dans des situations de mouvement inhabituel ou intense. C’est ainsi que le mal de mer continue à toucher certains adultes
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[1] AMELI – Mal des transports : symptômes et causes, 2025
https://www.ameli.fr/gironde/assure/sante/themes/mal-transports/symptomes-causes
[2] Manuel MSD – Mal des transports, avril 2023
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/l%C3%A9sions-et-intoxications/mal-des-transports/mal-des-transports
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