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Aller à l’école : nos clés pour des préparatifs plus sereins le matin !

Mis à jour le 29 août 2025 Dr Catherine SALINIER

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Chaque matin, dans de nombreuses familles, le même scénario se répète : réveil difficile, enfants qui traînent pour s’habiller, cartables à préparer à la hâte et enfants et parents déjà stressés avant même de commencer leur journée. Aller à l’école devrait pourtant être un moment positif, marqué par l’envie d’apprendre et de retrouver ses camarades, plutôt qu’une course contre la montre et des occasions de conflits.

Dans cet article, nous vous proposons des conseils pratiques et adaptés pour transformer ce moment parfois stressant en un rituel plus fluide et agréable, favorisant la confiance des enfants, leur autonomie et la sérénité au sein de la maison.

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Sommaire de l'article

En bref

  • Les préparatifs du matin représentent souvent un véritable défi pour les familles (réveil difficile, rythme serré, obligations des parents) et ces moments peuvent rapidement devenir une source de stress.
  • Pour gagner en sérénité, l’anticipation reste la meilleure alliée.
  • Il existe également de nombreuses astuces et divers outils pratiques pour accompagner la routine matinale (calendriers visuels, tableaux de suivi, supports ludiques…).

Les préparatifs du matin : un moment parfois difficile pour les familles

Les causes du stress matinal

Dans de nombreux foyers, le matin ressemble à une véritable course contre la montre. Les parents doivent veiller à ce que tout s’enchaîne dans un temps limité : réveiller les enfants, les aider à s’habiller, préparer le petit-déjeuner, vérifier que le cartable est complet puis partir à l’heure pour l’école et le travail. La moindre contrariété suffit à déséquilibrer cet enchaînement et à faire monter la tension.

Un enfant est toujours plus lent et moins coordonné qu’un adulte dans les gestes à accomplir comme s’habiller, faire sa toilette, prendre son petit déjeuner. Il est aussi beaucoup plus distractible et son attention va d’une tâche à faire à un jeu qu’il aperçoit ou à quelque chose qu’il a à raconter quand ce n’est vraiment pas le moment ! Le manque de sommeil accentue souvent ces difficultés. Lorsqu’un enfant s’est couché tard, il a du mal à se réveiller, traîne pour se préparer et arrive parfois à table sans appétit. Fatigue et lenteur s’installent, ce qui met à rude épreuve la patience des parents. L’organisation à la maison joue également un rôle : un cartable oublié dans le salon, une paire de chaussures introuvable ou un petit-déjeuner improvisé suffisent à donner l’impression que tout se déroule dans la précipitation.

Le saviez-vous ?

Ce climat de stress n’est pas anodin. Une étude[1] a montré que des tensions récurrentes le matin influencent directement l’humeur des enfants et diminuent leur capacité d’attention une fois en classe.

Commencer la journée dans la précipitation ne pèse pas seulement sur le moral des parents : cela peut aussi nuire à la concentration et à la disponibilité de l’enfant pour ses apprentissages[1].

Les différences selon l’âge et le contexte familial

Toutes les familles ne vivent pas les préparatifs du matin de la même manière. En maternelle, les enfants demandent encore une présence très forte de leurs parents. Ils ont besoin d’aide pour s’habiller, se brosser les dents ou préparer leurs affaires. Ce temps consacré à chaque geste de la routine rend l’organisation plus complexe. Au primaire, même si les enfants gagnent en autonomie, d’autres obstacles apparaissent : certains s’attardent volontairement, trouvent des excuses pour retarder le départ ou expriment leur appréhension de l’école en ralentissant chaque étape.

Le contexte géographique a lui aussi une influence importante. Dans les grandes villes, les parents doivent souvent composer avec la circulation et les horaires serrés des transports en commun, ce qui ajoute une pression supplémentaire. Dans les villages, la proximité de l’école permet parfois de s’y rendre à pied, transformant le trajet en un moment de partage qui adoucit la matinée. À la campagne, les distances plus importantes impliquent souvent de prendre un bus scolaire tôt le matin, ce qui réduit le temps de sommeil et fatigue davantage les enfants[2].

Les bienfaits d’un départ serein pour aller à l’école

Et pourtant les bienfaits d’une matinée sereine sont nombreux, et ce, pour toute la famille !

Pour l’enfant : mieux apprendre et s’épanouir

Un enfant qui commence sa journée dans le calme arrive à l’école plus disponible et plus concentré. L’absence de tensions matinales lui permet d’aborder les cours avec un esprit plus léger et une meilleure capacité d’attention. Cette sérénité renforce également sa confiance en lui : se sentir prêt, avoir le temps de finir son petit-déjeuner ou de se préparer sans se presser, ce sont autant de petits détails qui l’aident à se sentir compétent et valorisé[2].

Sur le plan de la santé, un sommeil respecté et une alimentation équilibrée le matin jouent aussi un rôle essentiel. Ils favorisent non seulement l’énergie physique, mais également l’équilibre émotionnel, deux atouts indispensables pour affronter une journée scolaire[1].

Pour les parents : une vie de famille plus apaisée

Les bénéfices d’un matin bien organisé se ressentent aussi du côté des parents. Un départ sans cris ni course effrénée réduit le stress et améliore l’ambiance générale de la maison. Cela permet de commencer sa propre journée de travail dans de meilleures conditions, avec l’esprit plus libre et la satisfaction d’avoir accompagné son enfant sereinement. Ce climat de confiance renforce également le lien familial : les moments partagés avant l’école deviennent des instants de complicité plutôt que des sources de conflits. À long terme, cette harmonie contribue à une meilleure qualité de vie familiale, où chacun trouve sa place et ses repères[3].

Zoom sur

Ne pas vouloir se préparer pour aller à l’école peut aussi venir d’un mal être plus profond : peut-être qu’il n’aime pas l’école ? Il faut alors engager la discussion et lui poser des questions « est-ce que tu es content de retrouver ta maîtresse / tes copains ? » « est-ce que tu as peur de quelque chose, de qu’un » ; « est-ce que quelqu’un t’embête à l’école ? ».

et le rassurer : il va retrouver ses camarades, il va apprendre pleins de choses qu’il va pouvoir vous raconter ce soir…

L’empathie et la bienveillance restent vos meilleurs alliés lors de discussions avec votre enfant. S’il se sent écouté, compris, il aura plus de facilité à exprimer ses émotions.

Nos clés pour des matinées plus sereines

L’organisation de la veille

Un matin apaisé se prépare souvent… la veille. Lorsque les affaires sont prêtes avant d’aller dormir, la journée commence plus calmement. Préparer le cartable, vérifier que les devoirs sont terminés, choisir les vêtements du lendemain et anticiper le petit-déjeuner permettent d’éviter les petits imprévus du matin. Ce rituel du soir offre à l’enfant des repères clairs et rassurants et aux parents un gain de temps précieux[3].

Se réveiller un peu plus tôt

Quelques minutes supplémentaires le matin peuvent tout changer. Se lever un quart d’heure plus tôt permet de transformer une course contre la montre en un réveil plus doux. L’enfant dispose alors d’un temps d’adaptation avant de se lancer dans la routine : prendre son petit-déjeuner tranquillement, jouer quelques instants ou simplement émerger en douceur.

Pour que ce décalage soit bénéfique, il est essentiel de veiller à une heure de coucher adaptée afin que le temps de sommeil reste suffisant. Cette marge de manœuvre offre une atmosphère plus détendue et diminue la probabilité de conflits ou de stress dès le réveil.

Mettre en place une routine claire et rassurante

Les enfants s’épanouissent dans la régularité. Créer une succession d’étapes simples et répétitives : se lever, s’habiller, se laver, prendre son petit-déjeuner les aide à savoir ce qui est attendu et à se préparer plus facilement. Plus la routine est stable, moins il y a de place pour les conflits ou la négociation. Les repères deviennent alors une source de sécurité qui réduit le stress, aussi bien pour les enfants que pour leurs parents[3].

Il est important que le ou les parents qui sont là le matin avec les enfants soient eux même prêts pour pouvoir se consacrer à la préparation des enfants de façon calme en échangeant.

Le petit déjeuner se prend en famille calmement, ce doit être un vrai repas ou on peut parler de sa nuit et de la journée qui vient . Bien sûr il n’y a aucun temps d’écran le matin !

Rendre « ludiques » les contraintes du matin

Les enfants perçoivent souvent les gestes du matin : se brosser les dents, s’habiller, se coiffer comme des corvées. Pourtant, il est possible de transformer ces moments contraignants en petites expériences ludiques qui donnent envie de participer. Introduire le jeu dans la routine du matin aide non seulement à apaiser les tensions, mais aussi à motiver l’enfant tout en renforçant son autonomie.

Une première astuce consiste à utiliser le temps comme un allié. Proposer à l’enfant de « battre le chrono » pour enfiler ses vêtements ou finir son brossage de dents peut le stimuler positivement. Pour les plus jeunes, transformer la routine en jeu de rôle fonctionne très bien : l’enfant devient « le super-héros de la propreté » qui se brosse les dents pour vaincre les microbes, ou « le chevalier pressé » qui doit mettre son armure (ses habits) pour partir à l’école.

Intégrer des moments de complicité : chanter une chanson en se coiffant ou inventer une petite danse après s’être habillé peut transformer ces tâches quotidiennes en instants agréables qui soudent la famille.

Favoriser l’autonomie et la confiance de l’enfant

Encourager un enfant à faire seul ce qu’il est capable d’accomplir contribue à rendre le matin plus fluide. Qu’il s’agisse de mettre ses chaussures, de ranger son cartable ou de s’habiller, chaque petite responsabilité acceptée par l’enfant développe sa confiance et allège la charge mentale des parents. Le parent est présent, laisse l’enfant faire sans s’impatienter. Ne pas oublier que les gestes de l’enfant dans les tâches précises sont toujours plus lents et maladroits. Cette autonomie se construit progressivement, en tenant compte de l’âge et des capacités de chacun, et elle s’accompagne toujours de valorisation. Un mot d’encouragement ou un sourire peut transformer un effort en fierté[3].

Pensez-y !

Avez-vous déjà essayé de faire diversion ? Si votre enfant ne sait pas encore s’habiller tout seul, ou s’il est trop distrait pour le faire, vous pouvez essayer de détourner son attention : lui poser des questions sur ce qu’il va faire aujourd’hui à l’école, quels sont ses copains en ce moment, etc. pendant que vous l’habillez tranquillement.

Autres bonnes habitudes à mettre en place dès le matin

Ne pas faire l’impasse sur le petit-déjeuner

Un petit-déjeuner équilibré est bien plus qu’un repas : il fournit l’énergie nécessaire pour bien démarrer la journée, favorise la concentration et soutient les apprentissages. Selon une enquête du CRÉDOC[4] auprès de professeurs des écoles (CP au CM2), environ 30 % des enfants ne prennent pas de petit-déjeuner régulièrement et seuls 30 % consomment un petit-déjeuner complet (céréales, produit laitier, fruit et boisson). Le constat des enseignants est sans appel : les élèves qui sautent le petit déjeuner sont plus fatigués durant la matinée, moins concentrés et moins attentifs, ce qui peut être un frein à l’apprentissage[7].

Pour en savoir plus sur la composition recommandée du petit-déjeuner, vous pouvez consulter notre article dédié « L’importance du petit-déjeuner à l’école primaire ».

Pour compléter, le site Manger Bouger[5] propose des idées concrètes de petit-déjeuner adaptées aux enfants et adolescents, afin d’allier nutrition, variété et plaisir. Le Réseau National Nutrition Santé[6] souligne l’importance capitale de ce repas pour la santé et le bon fonctionnement de l’enfant

Le petit déjeuner doit se prendre en famille, assis à table calmement et sans écrans.

Éviter les écrans

Les écrans le matin (tablette, smartphone, télévision) peuvent devenir des distractions qui distendent le temps de préparation contre-productivement. Cela entraîne souvent un démarrage saccadé là où une routine calme serait plus apaisante.

Par exemple, plutôt que de laisser défiler une vidéo, on peut proposer à un enfant de répéter ses gestes en jouant un morceau de musique ou de raconter ce qu’il va faire (s’habiller, se brosser les dents). Cette substitution bonifie le rituel du matin sans délai inutile, renforce l’attention de l’enfant et offre un moment partagé dans un climat plus détendu.

Pensez-y !

Au-delà des gestes pratiques, instaurer un petit-déjeuner où l’on échange même juste quelques mots peut faire toute la différence. Cela peut être un moment de douceur où l’enfant raconte ses rêves, où vous lui dites un mot d’encouragement pour la journée. Cette attention renforce le lien parent-enfant et installe un climat de confiance indispensable pour aborder la journée avec sérénité.

L’effort que cela demande (quelques secondes ou minutes si l’emploi du temps le permet) est souvent largement récompensé par une matinée plus douce, plus connectée et plus harmonieuse.

En bref

Transformer les préparatifs du matin en un moment plus fluide et apaisé est à la portée de toutes les familles. L’anticipation, la mise en place de repères clairs, l’encouragement de l’autonomie ou encore l’ajout de petites touches ludiques permettent de réduire le stress et de renforcer la complicité parent-enfant.

Les parents doivent être prêts avant les enfants. Il faut bien 1 heure chaque matin pour un lever, un petit déjeuner et des préparatifs calmes.

Chaque famille trouvera ses propres ajustements, en fonction de son rythme, de l’âge des enfants et de son organisation. Mais une chose est sûre : commencer la journée dans le calme et la bienveillance profite autant aux enfants, qui arrivent à l’école plus confiants et disponibles pour apprendre, qu’aux parents, qui abordent leur journée de travail avec davantage de sérénité.

Cet article vous a-t-il été utile ?

[1] Hélène Romano. Le stress scolaire et ses conséquences.

[2] Marie Duru-Bellat, Géraldine Farges et Agnès van Zanten. Les scolarités dans leur contexte.

[3] Béatrice Guillier. Temps de l’école, rythme et foyer.

[4] CRÉDOC. Le petit-déjeuner.

[5] Manger Bouger. Découvrez des idées de petit-déjeuner.

[6] Programme National Nutrition Santé. Petit-déjeuner : pourquoi est-ce important ?

[7] ANIA. Le petit-déjeuner : entre énergie, équilibre et plaisir.

Note :
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