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Les peurs fréquentes et irraisonnées chez l’enfant

Mis à jour le 28 septembre 2020 Dr Sarah BYDLOWSKI

Peurs

Avec leur imagination galopante, les enfants ressentent souvent des peurs irraisonnées : savoir faire preuve de compréhension tout en les raisonnant n’est pas toujours simple. Quelques pistes pour aider votre enfant à surmonter ses peurs.

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Face aux peurs irraisonnées de votre enfant…

En grandissant, votre enfant risque fort de développer des craintes irrationnelles (se retrouver seul, vous perdre, être abandonné) qui ont souvent été relayées par les contes traditionnels. Il est très intéressant justement de lire ces contes qui transposent la peur de l’enfant et dont la fin est toujours rassurante. Inutile d’en rajouter en le menaçant du croquemitaine s’il ne veut pas aller se coucher. Car votre enfant a déjà suffisamment d’imagination, ce qui explique qu’il ait peur des fantômes, sorcières et vampires, du noir ou du bruit… A ces craintes naturelles s’ajoutent des peurs irrationnelles : et si on m’enlevait ? Et si mes parents disparaissaient ? Souvent la peur se focalise sur ce que votre enfant a le plus de mal à cerner : la mort bien sûr mais aussi l’orage, les voleurs, la maladie… A mesure qu’il grandit, il prend conscience de faits divers terrifiants (par le biais de l’école, de la télévision, d’internet) : des catastrophes naturelles (tsunami, tremblement de terre…), des crimes, des abus sexuels, des enlèvements…

…raisonnez à sa place

Si votre enfant a peur du noir, c’est parce qu’il s’imagine que l’obscurité cache quelque chose. En allumant, vous pouvez lui démontrer qu’il n’y a rien, et que ce qui lui fait peur, une ombre menaçante par exemple, est en réalité son pyjama posé sur une chaise.

S’il a peur d’un bruit, c’est ce qu’il imagine être la cause de ce bruit qui lui fait peur. Un claquement peut sembler les pas d’un ogre dans les escaliers… S’il se rend compte que c’est simplement un volet qui claque sa peur va s’estomper.

La peur des animaux est fréquente (chiens, serpents, souris…), et naturelle surtout si vous-même en avez peur. Vous pouvez lui dire : «tu vois, moi aussi j’ai peur des araignées» ce qui l’autorise à avoir peur, lui aussi. Mais vous pouvez ajouter : «pourtant, il n’y a aucune raison d’avoir peur, je sais qu’elles sont inoffensives» ce qui permet de dédramatiser cette peur. C’est souvent d’ailleurs par ignorance que les enfants ont peur.

Si votre enfant craint l’orage, cherchez avec lui à bien connaître le phénomène. En comptant ensemble les secondes qui séparent un éclair d’un coup de tonnerre, vous pouvez le rassurer en lui faisant remarquer que l’orage est loin (3 secondes équivalent à peu près à un kilomètre).

S’il a peur des souris, vous pouvez chercher un livre sur le sujet, pour le familiariser avec l’animal. Lorsqu’il a peur, soyez à ses côtés pour le rassurer. Il ne faut pas nier sa peur, elle existe et il a le droit de la ressentir ; encouragez-le à s’exprimer (mettre des mots sur sa peur va la diminuer) écoutez-le bien et montrez-vous compréhensif. Vous pouvez aussi le réconforter en vous confiant à lui : «J’ai beau savoir que ce chien n’est pas méchant, moi aussi j’en ai un peu peur !». Ainsi vous créez un climat de confiance. Sans minimiser sa peur, qui est bien réelle, cherchez cependant à dédramatiser l’objet de sa peur. S’il craint un tsunami, et que vous habitez loin de la mer, vous savez que c’est un phénomène rare et que la probabilité que cela vous arrive est très limitée : il vous est donc facile de le rassurer objectivement.

A partir de six ou sept ans, votre enfant risque de s’interroger de plus en plus sur la mort et d’en être effrayé : accepter d’en parler avec lui est déjà rassurant en soi. Expliquez à votre enfant que la mort vient tout naturellement à la fin de la vie. Inutile de faire un long débat sur le sujet. Il suffit de répondre simplement à ses questions à mesure qu’elles viennent, et si vous n’avez pas de réponse, de le lui dire et d’y réfléchir ensemble. Il est tout à fait naturel que votre enfant se pose des questions sur la mort, et on ne peut pas le protéger de cette peur-là.

Ces peurs sont fondatrices et les dépasser font grandir si on est bien accompagné par des parents compréhensifs et rassurants mais bien sûr, si votre enfant vous semble d’un naturel particulièrement anxieux et que cela prend trop d’importance dans sa vie, n’hésitez pas à demander conseil au médecin de votre enfant.

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