Grossesse : dois-je faire un dépistage du cytomégalovirus (CMV) ?
il y a 12 mois
La réponse de notre expert
Bonjour, Le dépistage est possible. Il n’y a pas de recommandation généralisée car il n’y a pas de p(...)
Dernière question posée le 17/11/2023
Bonjour,
J’ai un petit garçon de 11 mois et je viens d’apprendre que j’étais enceinte. J’ai fais les premières analyses de dépistage et je suis toujours négative au CMV, mais contrairement à ma première grossesse, je vis avec un enfant en bas âge. Je fais très attention à ne plus partager les mêmes couverts que lui et à bien me laver les mains après chaque change, mon conjoint aussi d’ailleurs, et nous le faisions déjà avant. Mais je continue à lui faire des bisous et parfois ça dérape de la joue à la bouche quand il bouge par exemple donc j’ai un peu de salive… parfois il met ses mains dans sa bouche et me touche le visage… je ne sais pas si je suis un peu parano mais je n’ai pas envie de mettre mon fils à l’écart et qu’il se sente rejeté ou isolé… pensez-vous que je prends des risques en agissant ainsi ? Mon fils est gardé par sa mamie et n’a donc aucun contact avec d’autres enfants, surtout moins en cette période de confinement.
Merci pour votre réponse.
Bonjour.
Le cytomégalovirus est un virus du groupe des herpesviridae, son réservoir est strictement humain.
Les principales sources de contamination sont tous les liquides excrétés par le corps humain (urines, sang, larmes, salive et sécrétions des voies aériennes supérieures, lait maternel et sécrétions génitales).
Il s’agit d’un agent très contagieux, mais assez fragile. Il est détruit par la chaleur et les produits désinfectants habituels (comme l’eau de javel ou le savon et les solutions hydro-alcooliques).
En France environ la moitié des femmes en âge de procréer présente une sérologie positive à CMV en début de grossesse. 0,6-1,5 des femmes séronégatives sont une primo-infection au cours de la grossesse. L’infection materno-fœtale touche 0,5-2% des bébés nés en France.
Le temps d’incubation est de 30 (20-60) jours en moyenne. La contagiosité varie de quelques jours chez le sujet immunocompétent adulte à plusieurs années après une infection néonatale ou chez les sujets immunodéprimés.
La clinique est également très variable. La très grande majorité des infections (9/10) se passent d’une manière inapparente. Les patients malades peuvent présenter une pharyngite avec asthénie, céphalées et courbatures, un peu comme un syndrome grippal, plus rarement une pneumopathie ou des atteintes neurologiques.
La particularité d’une infection au cours de la grossesse : la femme enceinte ne présente pas une pathologie plus sévère qu’en dehors d’une grossesse, mais le risque est la transmission materno-fœtale. Lors d’une primo-infection le risque de transmission au fœtus est le plus élevé, de 30-40%. En cas de réactivation d’une infection ancienne ou infection avec une autre souche ce risque est beaucoup plus faible (1-3%).
10-15% des bébés infectés présentent des symptômes, dont 30-40% des séquelles graves. Ce risque est difficile à préciser hormis des atteintes cérébrales majeures, qu’on retrouve sur l’échographie fœtale. Les atteintes congénitales peuvent être une surdité, mais d’apparition tardive, un retard psychomoteur, un ictère en cas d’atteinte hépatique, des convulsions, des atteintes oculaires etc.
Le diagnostic se pose par une recherche de PCR dans les urines, le sang, le liquide amniotique, la salive ou le LCR en cas d’atteinte neurologique. Une culture virale est possible mais réservée aux laboratoires spécialisés et surtout intéressant pour déterminer les souches.
La sérologie permet de déterminer le statut sérologique d’un patient et de déterminer une éventuelle séroconversion, surtout intéressante en cas de grossesse. Les immunoglobulines M sont signe d’une infection récente, mais peuvent également apparaître en cas de réactivation d’une infection ancienne.
Une aide précieuse pour déterminer le moment de l’infection, une donnée très précieuse en cas d’infection au cours d’une grossesse, est la mesure de l’avidité des Immunoglobulines G. Une faible avidité (<30%) est signe d’une infection très récente, une forte avidité (>65%) d’une infection plus ancienne de plus que trois mois.
Un dépistage systématique des femmes enceintes n’est actuellement pas recommandé en France, faute de traitement à proposer.
Dans votre cas, sans que votre bébé soit gardé avec d’autres enfants, le risque reste extrêmement faible d’attraper une infection par lui ou par sa mamie.
Vous allez bien évidemment continuer à le câliner comme vous le faisiez avant.
il y a 12 mois
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Bonjour, Le dépistage est possible. Il n’y a pas de recommandation généralisée car il n’y a pas de p(...)
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