Partager

Réveils nocturnes sans se rendormir à 19 mois : que faire ?

il y a 3 ans

Bonjour,

Je vous écris car je suis un peu désespérée. Mon fils de 19 mois n’a jamais fait ses nuits. Après une (longue) période de cododo parce qu’il n’arrivait à s’endormir que dans mes bras, j’ai réussi à instaurer un rituel du coucher à ses 14 mois pour qu’il puisse dormir dans sa chambre.
Depuis 5 mois donc, il va se coucher entre 20h et 20h30, après une chanson et un câlin il accepte d’aller dans son lit sans problème et s’endort tout seul au bout de quelques minutes.
Mais toutes les nuits, il se réveille entre minuit et 1h du matin et se met à hurler, et là impossible de le rendormir. J’essaye d’aller le voir pour le calmer, mais il se met dans tous ses états si je ne le prends pas dans mes bras et réclame la tétée (il est toujours allaité), alors qu’il ne la réclame jamais au moment du coucher. Après la tétée il accepte parfois de retourner dans son lit, mais n’arrive pas à se rendormir et recommence rapidement à pleurer. Son papa arrive parfois à le calmer mais c’est toujours très temporaire. J’ai essayé de le laisser pleurer, sans résultats puisqu’il hurle sans s’arrêter. Je finis donc par faire multitude d’aller retours, et je parviens généralement à le rendormir vers 4h30 ou 5h du matin. La journée il fait une sieste de 14h à 15h30 environ mais ne montre pas de signes de fatigue particulière.
Mes nuits sont donc très courtes puisque depuis sa naissance, je ne dors que 2 ou 3h par nuit, et rarement d’affilée ! L’épuisement commence à se faire sentir et je ne trouve pas de solution.
Pensez-vous que nous nous y sommes mal pris dans son apprentissage du sommeil ?
Merci pour votre attention !

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Je suis étonnée que vous « commenciez » juste à être épuisée alors même que vous ne dormez pas depuis 19 mois. Vous avez une tolérance importante au manque de sommeil.

Oui je pense sincèrement que vous vous y êtes mal pris pour l’apprentissage de son sommeil. Mais cela ne veut pas dire du tout qu’il n’y ait plus rien à faire et que ces nuits actuelles soient une fatalité !! Bien au contraire. Je suis presque rassurée quand je lis que vous êtes épuisée car je suis sûre que votre épuisement va vous donner la force de résister un peu à ce petit bonhomme qui vous dévore littéralement !!

Vous avez mis 14 mois à arriver à ce qu’il dorme dans sa chambre et maintenant vous acceptez toujours de lui donner le sein la nuit alors qu’il y a très longtemps qu’il n’a pas besoin de se nourrir la nuit…. Je n’ai rien contre ces pratiques (co-dodo prolongé, allaitement la nuit à 19 mois ). Ce sont des pratiques tout à fait acceptables si elles sont choisies ou tout au moins bien vécues par les parents. Certains parents choisissent ce mode d’éducation où ils sont à l’entière disposition de l’enfant la nuit et le jour et ne se plaignent pas des contraintes que cela impose. Je me permets juste de pointer les excès de cette disponibilité que vous montrez depuis longtemps que parce que vous vous en plaignez.

Puisque cela devient insupportable pour vous alors il faut cesser de donner le sein à votre enfant la nuit. Le laisser pleurer en allant le voir régulièrement mais sans doute aussi en laissant son papa prendre ces nuits en charge. Bien sûr cela passe aussi par une attitude plus ferme et moins complaisante la journée mais vous ne me dites pas comment se passe la journée. Accepter de frustrer son enfant fait aussi partie de l’éducation et de la construction d’un enfant si on lui explique et qu’on se montre confiant et solide avec lui. Dire « non » n’est pas un manque d’amour.

Ce que je cherche juste à vous faire comprendre c’est que la solution se trouve non pas théorique (que je pourrais éventuellement vous affirmer comme LA solution ou le « mode d' »emploi ») mais dans votre réflexion personnelle de votre rapport à votre bébé. Des parents doivent être le plus attentifs et bienveillants possible avec leur enfant mais la limite est certainement leur inconfort à eux. Et il semblerait que vous ayez atteint cette limite il vous appartient donc de le faire comprendre à votre enfant la fermeté que donne l’ assurance  et la confiance en soi. Et vous aiderez beaucoup votre enfant et en ayant confiance en vous et en lui donnant des limites fermes et sûres.