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Phobie des bruits de moteur à 4 ans : que faire ?

il y a 4 ans

Bonjour,

Ma fille a été traumatisée le jour où un avion de chasse a traversé le mur du son juste au dessus de notre maison pendant qu’elle jouait dans le jardin. Nous n’étions pas loin mais elle ne nous voyait pas, elle s’est sans doute sentie très vulnérable… Elle a été extrêmement choquée par cet événement. Depuis, il lui est impossible de rester seule (à moins de 2 mètres de nous) au risque d’avoir une crise de panique et de larmes, elle ne peut plus aller aux toilettes sans accompagnement, elle ne peut plus dormir seule sans cauchemarder… Dès lors qu’elle entends un bruit de moteur, elle se bouche les oreilles, tremblante. Nous pensons avoir tout essayé : la rassurer, lui indiquer la source des bruits (moto, micro onde, mixeur), lui montrer des vidéos d’avions de chasse lorsqu’ils traversent le mur du son… C’est une situation très compliquée en ces temps de confinement, d’autant plus que nous devons nous occuper de sa petite sœur de 6 mois (il y a peut-être également une question de jalousie qui se rajoute à tout cela).

Comment nous est-il possible de l’aider ?

Merci d’avance.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Vous ne me dites pas depuis quand date cette anxiété majeure, ni si elle était présente avant cet incident ou non, ni de quand date cet incident. Une effet cette durée est importante car tout le monde traverse des moments d’anxiété surtout en grandissant et surtout lors de périodes exceptionnelles de la vie. La naissance d’une petite sœur est une période exceptionnelle qui fait grandir. Mais grandir  fait aussi parfois ( inconsciemment) un peu peur (que vais-je devenir si mes parents qui s’occupaient uniquement de moi avant s’occupent aussi de ma petite sœur ?). Le confinement est une période exceptionnelle au cours de laquelle tout le monde a eu plus ou moins peur et l’a plus ou moins exprimé.

Dans le premier cas (le fait de grandir) on parle d’anxiété de développement qui passe seule au bout de quelques semaines ou mois et se reproduira peut-être, comme pour la plupart des enfants, aux périodes charnières de la vie (entrée école, entrée grande école etc… déménagement…).

Dans le second cas on parle d’anxiété réactionnelle à une ambiance anxieuse comme le confinement ou à un choc traumatique comme vous le dites avec cette histoire de mur du son.

Quoi qu’il en soit de la cause de la période anxieuse, la première des réassurances est celle que peuvent apporter les parents et il me semble que vous faites tout ce que vous pouvez et c’est bien. Il n’est pas non plus utile d’en faire trop et souvent il suffit d’accompagner tranquillement sans trop montrer d’inquiétude soi même et d’attendre en étant patient et confiant ce qui sécurise l’enfant plus que de longs discours ou démonstrations que vous avez déjà faits.

Mais si l’anxiété dépasse 3 -4 mois il est mieux de consulter un(e) psychologue pour enfant. En général s’il n’y a pas un fond anxieux sous-jacent trop fixé datant de la toute petite enfance, les choses s’arrangent très vite avec cette prise en charge.

Voilà pourquoi cette notion de temps était importante à considérer.