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Commencer la diversification alimentaire

Mis à jour le 10 juillet 2023 Dr Alain BOCQUET

diversification alimentaire

Il est recommandé de commencer la diversification, c’est-à-dire introduire dans l’alimentation de votre bébé, des aliments autres que le lait, entre 4 et 6 mois : jamais avant 4 mois révolus, mais pas au-delà de 6 mois révolus. Le début de la diversification alimentaire soulève souvent de grandes questions chez les parents. Comment débuter ? Quelles sont les recommandations en matière d’alimentation ? Quelles quantités respecter ? Retrouvez tous nos conseils dans cet article !

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Sommaire de l'article

Pour les bébés allaités

L’OMS conseille de poursuivre l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois. Les recommandations actuelles sont de débuter la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois révolus, après l’avis de professionnel de santé. Pendant cette période de diversification, vous continuerez à allaiter votre bébé à la demande. Passage de l’allaitement maternel « à la demande » à l’allaitement « à l’amiable »…

Pour les bébés nourris au biberon

Quatre repas avec des biberons de 210 ml d’eau faiblement minéralisée + 7 mesures arasées de lait  1er âge, puis 2ème  âge au moment où l’on introduit le premier repas sans lait. Ces quantités peuvent être diminuées ou augmentées de 30 ml d’eau et 1 mesure, mais il ne faut jamais forcer votre bébé à terminer son biberon. Il faut respecter son appétit qui peut varier d’un jour à l’autre, ou selon les heures de la journée.

Ces rations seront diminuées lors de l’introduction des légumes et des fruits dans l’alimentation de votre bébé. Il est conseillé de débuter par les céréales, les légumes, puis d’introduire les fruits. Pour familiariser petit à petit votre bébé aux différents aliments, saveurs et textures, il est recommandé d’introduire un seul aliment à la fois.

Les farines et céréales

Il n’y a pas d’ordre pour l’introduction des groupes d’aliments, qui peuvent tous être introduits dès le début de la diversification alimentaire. Cependant, l’introduction des légumes en premier semble augmenter leur acceptation ultérieure, et celle des fruits en premier la diminuer. Il semble préférable de commencer par les farines ou céréales (1 à 2 cuillères à café) qui seront ajoutées dans le biberon du soir et/ou du matin. Selon les recommandations actuelles, il est possible d’introduire le gluten entre 4 et 12 mois. Cependant il est habituel de commencer par des farines 1er âge sans gluten au début de la diversification alimentaire, puis d’introduire les farines 2ème âge (avec gluten) à partir du 7ème mois.

Pour tous

Il est habituel de commencer par les légumes (après les farines et céréales pour les bébés nourris au biberon), puis d’introduire les fruits (si l’on commence les fruits en même temps que les légumes, l’enfant risque de préférer le goût sucré et de refuser les légumes). Les jus de fruits ne sont pas indispensables.

Les légumes

Les légumes seront débutés progressivement, habituellement au repas de midi, directement à la cuillère. Vous avez le choix entre une purée de légumes « maison » finement mixée au début, ou un “petit pot” de légumes de 130 g, environ.

  • On ne conseille plus de saler l’eau de cuisson des légumes. Ils doivent être cuits de préférence à la vapeur ; ne pas rajouter de sel ensuite, sauf en cas de refus de légumes très fades (en très faible quantité).
  • Il est préférable de proposer un seul légume par jour (en plus de la pomme de terre, féculent qui sert de liant pour les légumes les plus fluides comme les courgettes ou les tomates) afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque légume.
  • Si vous optez pour les « petits pots », préférez les « mono-saveurs ».
  • Il est conseillé de changer de légume chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux.
  • S’il refuse de manger un légume, il faut lui proposer de nouveau un autre jour, avec bienveillance et sans le forcer ; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, jusqu’à ce que le légume initialement refusé soit finalement accepté et parfois même apprécié.

Tous les légumes peuvent être proposés, en particulier :

  • betteraves rouges,
  • blanc de poireaux,
  • brocolis,
  • butternuts,
  • carottes,
  • courgettes (épépinées et sans peau),
  • épinards,
  • haricots verts,
  • patate douce,
  • panais,
  • potirons ou potimarrons,
  • tomates,
  • les bettes (vert et blanc),
  • artichauts.

Les endives peuvent être utilisées, mais leur goût amer peut rebuter les jeunes enfants. Les petits pois peuvent être proposés s’ils sont extra-fins. La quantité de carottes sera limitée en cas de constipation.

Les légumes “à goût fort”, ou très fibreux seront aussi proposés même s’ils peuvent ne pas être appréciés à cet âge :

  • aubergines,
  • cardons,
  • céleris,
  • choux,
  • fenouil,
  • navets,
  • oignons,
  • poivrons,
  • raves,
  • salsifis,
  • vert de poireaux, etc.

La qualité des légumes surgelés est au moins égale sinon supérieure à celle des “produits frais” de la grande distribution. Les légumes du potager familial sont une excellente solution, à condition que leur culture soit réalisée en limitant l’usage des pesticides et des engrais, et que leur durée de conservation soit courte.

Les fruits

Il sera possible de commencer les compotes de fruits, quelques jours après le début des légumes. Vous pourrez faire manger à votre bébé des compotes “maison” en utilisant des fruits bien mûrs, cuits et mixés en purée, sans sucre ajouté si possible ou des “ petits pots ” de fruits (100g environ).

  • Il est préférable de proposer un seul fruit par jour afin que votre enfant apprenne le goût particulier de chaque fruit.
  • Il est conseillé de changer de fruit chaque jour, pour que votre enfant accepte ensuite plus facilement les aliments nouveaux.
  • Votre bébé peut manger tous les fruits, y compris le kiwi, les fruits rouges et les fruits exotiques.
  • Il est possible que votre bébé refuse un fruit. Cela est tout à fait normal ! Ces nouvelles découvertes sont pour lui un grand changement, il faut lui proposer de nouveau un autre jour, avec bienveillance et sans le forcer ; il ne faut pas se décourager après plusieurs refus mais savoir persévérer, au moins 8 à 10 fois, jusqu’à ce que le fruit initialement refusé soit finalement accepté et parfois même apprécié.
  • Des fruits crus très mûrs et mixés peuvent être proposés en alternance avec la compote.

La diversification menée par l’enfant (DME) : une mode qui n’est pas sans risques ? Retrouvez les réponses de nos experts dans notre article dédié.

Les protéines animales non lactées

Après avoir débuté les légumes et les fruits, vous pourrez commencer un repas complet à la cuillère à midi, avec de la viande, du poisson, et même de l’œuf :

  • 10 g. de viande (rouge et blanche, en évitant les abats et la charcuterie à l’exception du jambon cuit découenné qui n’est cependant pas la meilleure viande), soit 2 cuillères à café de viande mixée,
  • 10 g. de poisson, frais ou surgelé, non pané, soit 2 cuillères à café de poisson mixé, 2 fois par semaine : 1 fois du poisson maigre (cabillaud, colin, merlan, sole, etc.), et 1 fois du poisson gras (saumon, maquereau, sardine, hareng). Il faut éviter certains poissons apportant potentiellement du PCB (anguille, barbeau, brème, carpe, silure), ou du méthyl-mercure : espadon, marlin, siki, requin et lamproie. La consommation des poissons prédateurs sauvages doit être limitée : lotte (baudroie), loup (bar), bonite, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon…
  • 10 g d’œuf cuit dur, jaune et blanc (soit ¼ d’œuf).
  • A cet âge, éviter absolument les viandes crues ou peu cuites, les poissons crus ou fumés, l’œuf peu cuit (coque).

Il est conseillé d’ajouter 1 cuillère à café d’huile végétale crue dans les légumes (colza, noix, soja, et parfois olive, en évitant tournesol, maïs, pépins de raisin et arachide). De temps en temps, on peut remplacer l’huile par 1 noisette de beurre cru ou 1 cuillère à café de crème fraîche non cuite.

Après découverte des différents groupes alimentaires (légumes, fruits, féculents, protéines…), ils peuvent être introduits en simultané, en proposant quotidiennement des aliments différents.

Découvrez aussi notre podcast Premières cuilleréesComment bien démarrer la diversification ? présenté par le Dr Sandra Brancato, à découvrir ici…

Et sur notre chaine Youtube !

 

Zoom sur

Les bons gestes santé/environnement

Diversification alimentaire : cuisiner si possible maison et de saison !

Même si les aliments industriels pour bébé sont tout à fait équilibrés et répondent à des normes strictes, les purées et compotes faites maison permettront au bébé de goûter plus de saveurs.

Parents, si vous lui préparez des recettes « faites maison » :

  • choisissez les fruits et légumes de saison,
  • privilégiez les produits vendus par les producteurs locaux en France, afin d’éviter les traitements liés à la conservation et au transport,
  • favorisez les produits certifiés « issus de l’agriculture biologique » de préférence
  • lavez-les et épluchez-les toujours avant utilisation.

Cet article vous a-t-il été utile ?

  1. Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Avis du 30 juin 2020 relatif à la révision des repères alimentaires pour les enfants âgés de 0-36 mois et de 3-17 ans
  2. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) Avis du 12 juin 2019 relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans
  3. Mary Fewtrell, Jiri Bronsky, Cristina Campoy et al. Complementary Feeding: A Position Paper by the European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition (ESPGHAN) Committee on Nutrition. JPGN
  4. Ierodiakonou D et al. Timing of allergenic food introduction to the infant diet and risk of allergenic or auto- immune disease. A systematic review and meta-analysis. JAMA 2016;316:1181 – 92.
  5. D. Turck et le Comité de Nutrition de la Société française de pédiatrie. Diversification alimentaire : évolution des concepts et recommandations. Archives de Pediatrie 2015;22:457-460.

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