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GHB : définition, effets secondaires et prévention

Mis à jour le 05 décembre 2023 2 de nos experts

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Le GHB (acide gamma-hydroxybutyrate) est un dépresseur du système nerveux à effet sédatif. C’est un produit incolore et inodore, sans goût particulier, présenté sous forme de poudre ou de liquide. Quels en sont les effets ressentis ? Quels sont les risques ? Quels gestes adopter pour éviter d’en consommer à son insu ? Les réponses de nos experts dans cet article.

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Sommaire de l'article

Qu’est-ce que le GHB, ou « drogue du violeur » ?

Découvert dans les années 60, le GHB (gamma-hydroxybutyrate) fut d’abord utilisé comme substance anesthésique agissant sur le système nerveux central, avant d’être interdit à la vente en raison de ses effets secondaires et classé comme « substance psychotrope » (terme utilisé pour désigner les substances psychoactives réglementées car appartenant à la catégorie des substances vénéneuses1). Aujourd’hui, sa prescription est très réglementée en France : il est autorisé uniquement pour une utilisation strictement médicale, dans le cadre du traitement de certains troubles du sommeil comme la narcolepsie.

Détourné de ses fonctions médicales, on peut le retrouver dans le monde de la nuit à cause de ses effets désinhibiteurs et relaxants (sensation de confort à la fois physique et psychique). Il existe plusieurs sortes de GHB. Le GBL (gamma-butyrolactone) ou le BD (butanediol) sont des substances chimiques vendues sur le marché comme des solvants industriels. C’est au contact de l’organisme qu’elles se transforment en GHB. Elles sont des précurseurs du GHB et auront donc le même effet. Les deux se trouvent sous forme liquide, sont transparents, incolores, sans odeur et miscibles avec l’eau.

Risques et effets secondaires du GHB

Alors qu’il est souvent consommé de manière récréative, notamment dans les milieux festifs (soirées, boîtes de nuit, bars, festivals) et par les jeunes, le GHB peut être extrêmement dangereux pour la santé. Une fois consommé, quels sont les symptômes ressentis ? Quels sont les risques ?

Effets du GHB

Une fois ingéré, le GHB se diffuse dans tout l’organisme. Les premiers effets se font généralement sentir 15 à 20 minutes après sa consommation et peuvent durer de 1 à 3h. Il faut 4 à 8h pour que la dose consommée soit totalement éliminée.

Les doses nécessaires pour ressentir les effets du GHB varient selon la personne, son âge, son genre, son poids etc. D’autres facteurs que la quantité de GHB administrée entrent également en jeu : la prise simultanée d’alcool ou d’autres drogues ou encore la méthode d’administration. De manière générale, le GHB procure une sensation similaire à celle de l’alcool : euphorie, relaxation, désinhibition…

Mais des effets secondaires peuvent survenir, entraînant des risques pour la santé du consommateur. Produit anesthésiant, il peut ainsi engendrer une somnolence, une perte de contrôle du corps, de la mémoire et de la coordination des mouvements, des « trous noirs », des difficultés respiratoires ou encore une altération du discernement dans les 2 à 4h suivants son ingestion. Parmi les effets indésirables (non recherchés en cas d’usage récréatif), on note également des vertiges, des nausées, des vomissements, voire des troubles cardiaques.

Surdose

Difficile de bien dissocier « dose » et « surdose ». Les consommateurs prennent en moyenne une dose d’1 à 2g de GHB, tandis qu’on considère une surdose à partir de 5g. À savoir également que la prise simultanée du GHB avec de l’alcool, des calmants et/ou d’autres drogues (comme les opiacés) augmente de fait les effets, et donc les risques d’overdose. Les symptômes d’un surdosage comprennent une perte de conscience pouvant évoluer vers un coma profond et/ou entraîner des effets neurotoxiques graves sur le cerveau. La prise de GHB peut ainsi s’avérer très dangereuse, voire mortelle.

Facteurs de risque

Le risque le plus connu de la consommation de GHB est la dépendance physique, liée à l’accoutumance du corps aux effets de la drogue, qui entraîne un état de manque. Cette dépendance se traduit notamment par les symptômes de sevrage (processus par lequel une personne dépendante d’une substance cesse de consommer cette substance de manière progressive ou soudaine) suivants : l’anxiété, l’irritabilité (voire une dépression), des insomnies, des tremblements, etc.

Avant d’entreprendre un sevrage et pour assurer une transition sûre vers la sobriété, il est fortement recommandé de s’adresser à un professionnel de santé en raison des complications médicales associées. Le patient pourra ainsi obtenir un soutien adapté tout au long du processus.

Pourquoi est-elle appelée la « drogue du violeur » ?

Soumission chimique dans les soirées

Ajouté à l’insu d’une personne dans sa boisson, souvent dans un contexte festif où la vigilance est moins importante, le GHB passe inaperçu et va être consommé sans même que la victime ne se doute de quoi que ce soit. L’usage de GHB en soirée a souvent pour but d’entraîner une soumission chimique et une perte de mémoire chez la personne qui le consomme. Une fois ingéré, le GHB plonge les victimes dans un état ne leur permettant pas de se défendre (parfois même dans un état profond d’inconscience), facilitant ainsi les agressions, notamment physiques et sexuelles (coups, attouchements, viols…).

Une multiplication des agressions

L’augmentation des agressions au GHB ces dernières années a entraîné des mouvements tels que #BalanceTonBar et #MeTooGHB, conduisant à une campagne de sensibilisation en mars 2022 menée par le ministère de l’Intérieur auprès des établissements de nuit.

Cliquez-ici pour découvrir le flyer.

Dépistage

Une fois ingéré, le GHB est détectable dans le sang et les urines sur une durée de moins de 12 heures. Pour se faire dépister, il convient de se rendre dans des laboratoires d’analyses spécialisés.

Prévention : comment se prémunir d’une prise de GHB non consentie ?

Pour éviter d’en consommer à son insu, voici les bons réflexes à adopter dans les milieux festifs :

  • Surveiller la préparation de son verre et ne jamais le laisser sans surveillance,
  • Ne pas partager sa boisson avec d’autres personnes,
  • Ne pas accepter un verre d’un inconnu,
  • Couvrir son verre (utilisation de caches de protection, « capotes », etc.)
  • Un doute sur le contenu de son verre ? Il vaut mieux ne pas le boire et aller en chercher un autre.

En cas de doute (comportement anormal d’un proche ou d’une personne de la soirée), il ne faut surtout pas hésiter à en parler (à l’organisateur de la soirée, à un membre de la sécurité, au sein des postes de secours dans le cadre d’un festival, …). ET NE JAMAIS LAISSER LA PERSONNE SEULE !

Vous êtes témoin ou victime ? Le plan d’action mis en place par le gouvernement comprend un QR code, qui doit être affiché dans tous les endroits festifs, notamment dans les toilettes (c’est là que se rendent généralement les personnes qui ne se sentent pas bien). Ce QR code permet d’avertir immédiatement les secours ainsi que les forces de l’ordre, afin de porter rapidement secours à une personne en danger (droguée au GHB).
Voici quelques numéros utiles à contacter :

6 bons gestes pour réduire les risques d’ingestion de GHB en soirée

En soirée, je fais attention au GHB

6 bons gestes pour réduire les risques

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