Partager

Diabète gestationnel : un risque à surveiller pendant la grossesse

Mis à jour le 01 août 2025 L'équipe de rédaction

Écrit par l'équipe de rédaction

diabete gestationnel
© young-latin-woman-pregnant-measuring-glucose-home // Freepik

Pendant la grossesse, le corps de la femme subit de nombreux bouleversements hormonaux. Chez certaines futures mamans, ces changements peuvent entraîner une élévation anormale du taux de sucre dans le sang : c’est ce qu’on appelle le diabète gestationnel.

En France, tous les ans depuis 2021, on estime que jusqu’à 16,4 % des grossesses sont concernées[1] parfois sans aucun facteur de risque identifiable. Quels sont les signes à surveiller ? Comment se déroule le dépistage ? Quels traitements suivre et quelles sont les complications possibles ?

Écouter l'article

0:00 / 0:00

Sommaire de l'article

En bref

Le diabète gestationnel est un trouble fréquent, souvent silencieux, mais parfaitement pris en charge lorsqu’il est détecté à temps. Grâce à un dépistage adapté, une alimentation équilibrée, un suivi régulier et si nécessaire, un traitement par insuline, la majorité des grossesses se déroulent sans complication majeure.

Ce trouble transitoire ne s’arrête toutefois pas toujours à l’accouchement : il peut constituer les prémices d’un diabète chronique, d’où l’importance d’un suivi postnatal rigoureux pour les femmes concernées. Parler de son projet de grossesse avec son médecin, connaître les facteurs de risque et ne pas négliger les contrôles prescrits sont les meilleurs moyens de préserver sa santé et celle de son enfant.

Le saviez-vous ?

Environ 16,4% des femmes enceintes en France sont concernées par le diabète gestationnel. Pourtant, dans près de la moitié des cas, aucun facteur de risque identifiable n’est présent au moment du diagnostic[1].

C’est pourquoi le dépistage, même en l’absence de symptômes, reste un outil essentiel de prévention pour protéger la santé de la mère et du bébé.

Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?

Définition et distinction avec les autres types de diabète

Le diabète gestationnel correspond à une augmentation du taux de glucose (sucre) dans le sang, apparaissant pour la première fois pendant la grossesse, généralement au cours du deuxième ou du troisième trimestre. Il concerne des femmes qui n’étaient pas diabétiques avant d’être enceintes.

Ce type de diabète est différent :

  • du diabète de type 1, maladie auto-immune dans laquelle le pancréas ne produit plus d’insuline,
  • et du diabète de type 2, lié à une résistance progressive à l’insuline, souvent associé au surpoids ou à des antécédents familiaux.

Le diabète gestationnel est donc transitoire mais il doit être pris au sérieux car il peut avoir des conséquences importantes pour la mère et le fœtus, à court comme à long terme.

Prévalence et évolution en France

En France, le diabète gestationnel concerne environ 16,4 % des femmes enceintes. Cette proportion est en constante augmentation, notamment en raison de l’évolution des modes de vie.[1] La sédentarité, l’augmentation du surpoids et de l’obésité, ainsi que le report de l’âge de la maternité qui constitue un facteur de risque à part entière participent à cette progression.

À plus long terme, ce trouble transitoire peut avoir des répercussions durables : près de la moitié des femmes ayant présenté un diabète gestationnel développeront un diabète de type 2 dans les 10 à 20 années suivant l’accouchement[2]. Un suivi régulier après la naissance est donc essentiel pour prévenir l’apparition d’un diabète chronique.

Quels sont les facteurs de risque ?

Certaines femmes présentent un risque accru de développer un diabète gestationnel. Les principaux facteurs identifiés sont :

  • des antécédents familiaux de diabète de type 2 (parent au premier degré) ;
  • un surpoids ou une obésité;
  • un âge maternel supérieur à 35 ans ;
  • des antécédents personnels de diabète gestationnel;
  • un syndrome des ovaires polykystiques.

Cependant, près d’une femme sur 2 atteintes de diabète gestationnel ne présente aucun de ces facteurs[2], ce qui justifie un dépistage ciblé voire systématique en fonction des cas.

Pour mieux comprendre ce qu’est le diabète gestationnel, vous pouvez visionner la vidéo « Le diabète de la grossesse, épisode 1 : c’est quoi ? », réalisée par le Tuto’Tour de la Grossesse.

Le diabète de la grossesse, épisode 1 : c'est quoi ?

+

Afin de comprendre ce qu’il faut faire en cas de diabète gestationnel, vous pouvez regarder la vidéo « Le diabète de la grossesse, épisode 2 : quoi faire ? », réalisée par le Tuto’Tour de la Grossesse.

Le diabète de la grossesse, épisode 2 : quoi faire ?

+

Comment dépister le diabète gestationnel ?

À quel moment le dépistage a-t-il lieu ?

Le diabète gestationnel est souvent asymptomatique. C’est pourquoi un dépistage ciblé est recommandé au cours de la grossesse, en fonction des facteurs de risque identifiés. Il est généralement proposé entre la 24-ème et la 28-ème semaine d’aménorrhée, une période clé où les besoins en insuline de la femme enceinte augmentent fortement. Si certains facteurs sont présents dès le début de la grossesse (comme un IMC élevé ou des antécédents de diabète gestationnel), un dépistage anticipé peut être recommandé dès la déclaration de grossesse.[3]

Quels sont les tests utilisés ?

Le dépistage repose sur 2 examens principaux permettant d’évaluer le taux de glucose dans le sang.

  • La glycémie à jeun, prescrite tôt dans la grossesse, permet un premier repérage en cas d’anomalie.
  • L’HGPO (Hyperglycémie provoquée par voie orale), également appelée test de charge en glucose, consiste à administrer 75 grammes de glucose par voie orale, puis à mesurer la glycémie à trois moments clés : à jeun, 1 heure et 2 heures après ingestion.

Ce test est aujourd’hui la méthode de référence recommandée par la Haute Autorité de Santé pour diagnostiquer un diabète gestationnel[2]. Un diagnostic est posé si l’une des valeurs suivantes est dépassée :

  • glycémie à jeun ≥ 0,92 g/L,
  • ou glycémie à 1 h ≥ 1,80 g/L,
  • ou glycémie à 2 h ≥ 1,53 g/L.

Dans tous les cas, ces examens doivent être prescrits et interprétés par un professionnel de santé, généralement un médecin généraliste, une sage-femme ou un gynécologue-obstétricien.

Quelles sont les conséquences du diabète gestationnel ?

Pour la mère : un risque accru de complications obstétricales

Chez la femme enceinte, un diabète mal contrôlé peut favoriser l’apparition de complications pendant la grossesse et l’accouchement. On observe une augmentation du risque de prééclampsie (hypertension artérielle gravidique), d’hydramnios (excès de liquide amniotique), d’accouchement prématuré et parfois de recours à la césarienne, notamment en cas de fœtus dit macrosome (poids d’un bébé à terme de plus de 4 kg).

Par ailleurs, comme évoqué plus tôt, le diabète gestationnel augmente les probabilités de développer un diabète de type 2 dans les années qui suivent la naissance[2].

Pour le fœtus et le nouveau-né : des risques à la naissance

Lorsque la glycémie maternelle reste trop élevée, le fœtus y est exposé en permanence. Pour s’adapter, son pancréas se met à sécréter plus d’insuline, ce qui peut entraîner un excès de croissance intra-utérin (et on parle donc de macrosomie fœtale lorsque le poids estimé est supérieur à 4 kg). Ce phénomène augmente les risques d’accouchement difficile (dystocie des épaules, césarienne) et de complications néonatales.

À la naissance, le bébé peut présenter une hypoglycémie, en raison de la forte production d’insuline déclenchée in utero. Cette chute du taux de glucose dans le sang est surveillée de près dans les premières heures de vie, grâce à des contrôles, réalisés par une simple goutte de sang sur une bandelette. Le nouveau-né peut également souffrir d’ictère (jaunisse), de difficultés respiratoires ou encore de troubles de l’adaptation, qui nécessitent parfois une surveillance en néonatologie.

Pour en savoir davantage sur ce qu’il faut faire après un diabète gestationnel, vous pouvez regarder la vidéo « Après un diabète gestationnel, je reste attentive à ma santé ! », réalisée par le Tuto’Tour de la Grossesse.

Après un diabète gestationnel, je reste attentive à ma santé !

+

Quels sont les traitements du diabète gestationnel ?

Adapter son alimentation : la première étape du traitement

La diététique joue un rôle central dans le traitement du diabète gestationnel. La future maman se voit proposer un régime alimentaire équilibré, élaboré avec un professionnel (médecin, sage-femme ou diététicien·ne), visant à :

  • éviter les sucres rapides (pâtisseries, sodas, sucreries…),
  • répartir les apports en glucides tout au long de la journée,
  • fractionner les repas (3 repas + 2 collations) pour éviter les pics de glycémie,
  • et limiter la prise de poids excessive pendant la grossesse.

Ce régime doit être personnalisé, adapté aux besoins énergétiques de la mère et à la croissance du fœtus, sans entraîner de carences[4].

Suivre sa glycémie au quotidien

En parallèle de l’alimentation, la femme enceinte doit mesurer régulièrement sa glycémie capillaire (méthode instantanée qui permet de mesurer le taux de sucre dans le sang) à l’aide d’un lecteur de glycémie (généralement 4 à 6 fois par jour). Ces mesures permettent de vérifier l’efficacité du régime et de décider, en lien avec l’équipe médicale, s’il est nécessaire d’introduire un traitement médicamenteux.

Le traitement par insuline, si le régime ne suffit pas

Si les glycémies restent au-dessus des seuils cibles malgré les mesures hygiéno-diététiques, un traitement par insuline sera prescrit. Ce traitement est le seul autorisé pendant la grossesse : les médicaments antidiabétiques oraux sont contre-indiqués car ils peuvent traverser le placenta.

L’insuline est injectée par la patiente elle-même, à l’aide de stylos adaptés, selon un schéma personnalisé. Ce traitement est sans danger pour le fœtus, car l’insuline ne passe pas dans la circulation sanguine du bébé. Il permet de maintenir un bon équilibre glycémique jusqu’à l’accouchement[5].

Cet article vous a-t-il été utile ?

Note :
Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Des conseils adaptés à l’âge de votre enfant !

Je m'abonne à la newsletter

Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement.

Je pose ma question

En raison des congés d'été, la rubrique questions-réponses est fermée du 31 juillet au 25 août.
N'hésitez pas à chercher des éléments de réponse sur le site.
En cas de problème de santé, prenez conseil auprès d'un professionnel de santé.
Pour toute urgence, appelez le 15.