Partager

Depuis l’arrivée de sa soeur, il ne veut plus dormir dans son lit, que faire ?

il y a 5 ans

Bonjour,
Je me permets de vous poser cette question car on galère avec mon conjoint depuis quelques semaines avec le coucher de mon fils. Il a deux ans et il a appris rapidement à s’endormir tout seul c’est à dire vers 3 mois. Par contre il se réveillait souvent la nuit. On ne l’a jamais laissé pleurer au contraire on le rassurait toujours. Il y a 6 mois la petite sœur est arrivée. Nous avons fait beaucoup attention à ce qu’il ne se sente pas abandonné. On lui a toujours laissé la priorité. Sa sœur a dormi 6 mois dans le lit co dodo dans notre chambre mais depuis quelques jours a rejoint la chambre de son frère (avec son accord). Nous avons pensé que le fait qu’elle soit avec lui ça le rassurerait mais en vain. Il ne veut dormir qu’avec moi. J’essaie de lui demander s’il a peur ou autre mais il ne parle pas encore. Il apprend ma langue maternelle, le polonais. Il comprend tout parfaitement mais dit seulement quelques mots. On a essayé la veilleuse mais il sort constamment de sa chambre. Il a un rituel bien instauré mais cela non plus n’aide pas. On couche notre fille plus tôt pour avoir du temps à trois avant d’aller au dodo. Mais au moment d’aller au lit il se met à pleurer et veut dormir dans notre lit avec nous….
J’essaie d’examiner toutes les pistes possibles mais cela devient compliqué.
Merci infiniment pour votre réponse

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour,

Mais pourquoi donc voulez-vous qu’un enfant se sente abandonné quand il lui arrive cette chose merveilleuse d’avoir une petite sœur ?? Parce que certains, effectivement, vivent mal l’arrivée d’un puiné, on en a fait une généralité et on anticipe cette mauvaise réaction au risque souvent de l’induire … par ailleurs il n’y a aucune raison à ce qu’il ait la priorité comme vous dites. Quand on a plusieurs enfants ils sont tous à égalité d’attention de la part des parents, aucun n’a de priorité. Etablir des priorités c’est justement prendre le risque de jalousie (« moi d’abord » disent les enfants).

Je pense qu’il conviendrait de traiter ce trouble du sommeil en faisant complètement abstraction du fait qu’il a une petite sœur et donc accepter et décider d’être un peu plus fermes avec lui. En effet les réveils nocturnes sont tout à fait normaux entre 2 cycles et les enfants qui n’ont jamais appris à se rendormir seuls, mais toujours avec l’aide des parents, continuent à le faire longtemps tant qu’on ne leur a pas dit « non »fermement. Bien sûr qu’il faut de la patience et de la bienveillance mais il faut aussi de la fermeté. La fermeté des parents met un cadre bien solide autour des enfants et cela les rassure bien plus que de longues discussions ou explications ou cajoleries. Vous ne l’avez jamais laissé pleurer mais il le faut parfois… On ne peut pas élever un enfant sans frustration, c’est impossible. Et quand un enfant est frustré, c’est-à-dire qu’il n’a pas exactement ce qu’il veut quand il le veut, il pleure voire fait une grosse colère. Les parents ne doivent alors pas se laisser déstabiliser et rester calmes et déterminés. Pas besoin de punir ni de crier, sur le ton et l’attitude des parents l’enfant comprend que  » c’est comme ça  »

Voilà il faut que vous acceptiez de le laisser pleurer un peu (disons par périodes de 10 mn environ) pour qu’il comprenne que la donne a changé et que vous avez envie de dormir …

Par contre il est possible qu’en s’opposant il réveille sa petite sœur et qu ’il faille donc la remettre dans votre chambre si vous n’en avez pas pour elle.

Par expérience je trouve que la veilleuse n’est pas une bonne solution : en effet l’enfant y voit, certes, mais il est seul … alors que la porte de la chambre entrouverte et une lumière allumée (toute la nuit) dans le couloir ou une pièce à côté ( WC ?) rassure plus l’enfant car signifie une présence hors de sa chambre.

Voilà quelques pistes de réflexion que je vous laisse moduler selon votre propre sensibilité mais le principe est celui-ci.

Bon courage et je suis sûre que vous allez être surpris de constater comme c’est plus facile que vous ne le pensiez d’être ferme.