il y a 2 semaines
Bonjour,
Je vous remercie par avance pour le temps passé à me lire, je vais essayer de donner le plus de détails possibles. Notre enfant de 4 ans nous épuise physiquement et psychologiquement. Nous en sommes à un stade où cela est très difficile quotidiennement, plusieurs fois par jour et par nuit.
Au niveau du sommeil, les couchers sont très longs, ritualisés, brossage de dents, passage aux toilettes, lavage visage et mains, lecture une ou deux histoires selon la longueur, câlins, bisous, bordage des draps… Il peine à nous laisser partir, nous demande pourquoi on part, ce que nous allons faire, etc.
Il peut se relever avant même que l’on parte, en pleurant, suppliant, réveillant par la même occasion son petit frère de tout juste un an ce qui ne facilite pas les choses car parfois nous essayons de rester plus longtemps pour éviter une crise qui réveillerait son frère.
Les couchers durent environ une heure tous rituels confondus, chaque soir, apportant leurs lots de caprices. Cela dure depuis environ 1 an et demi, depuis qu’il a son grand lit, mais les couchers étaient quand même long et compliqués quand il était dans le lit à barreaux, simplement il ne pouvait pas se relever !
Et le petit frère n’était pas encore là. Il y a un an, nous avons eu un rendez-vous avec une psychologue et les choses s’étaient améliorées un temps mais cet été et encore cette nuit par exemple, un record, il s’est relevé 5 fois en tout !
J’ai repris rendez-vous avec la psychologue pour dans un mois et demi. Parallèlement, c’est un petit garçon très intelligent, qui a un large vocabulaire, très fin, vif, solaire, angoissé (c’est notre premier et nous l’avons beaucoup entouré, sûrement surprotégé, bébé fiv), il a marché vers 17 mois, là aussi je pense que nous l’avons peut-être un peu trop bridé par peur qu’il ne se blesse ou autre. Niveau motricité globale il a beaucoup progressé depuis l’école mais cela reste moins développé qu’un autre enfant de 4 ans, il reste maladroit, un bilan psychomoteur a été fait l’an dernier avec quelques séances mais rien de très important, la pédiatre a dit qu’il progresserait à son rythme avec notre aide et l’école.
Il est très entouré d’adultes qui le vénèrent, premier petit enfant. Il a aussi beaucoup de mal à gérer ses émotions qui sont intenses et crie, me tape souvent quand je vais à son encontre. Son papa et moi sommes sur la même longueur d’ondes mais des différents peuvent apparaître car nous n’en pouvons plus et ne voyons pas d’issue positive.
Merci par avance.
La réponse de notre expert
SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
Bonjour Madame,
Vous donnez vous même les réponses à votre questionnement. Vous analysez très bien la situation : « enfant vénéré par tous », » surprotégé », « premier enfant né par FIV » (donc bien sûr, et c’est bien normal, attendu longtemps et avec angoisse), « a du mal à gérer ses émotions » (comme vous sans doute vis à vis de lui quand il crie ou exige de vous, ses pleurs et ses exigences vous déchirent le cœur alors vous cédez).
Il est certain que tout ce que vous rappelez ici de l’histoire de cet enfant laisse penser qu’il grandit dans un milieu affectif « trop » attentif à lui, trop centré sur lui où il est le support de beaucoup d’observation et d’attentes. Toute cette pression sur lui est angoissante pour un petit garçon et il manque de cadre rassurant où son entourage aurait plus de recul par rapport à lui et se montrerait ferme et solide face à ses demandes excessives.
Il n’y a rien de grave du tout dans cette situation. Par ailleurs elle est bien compréhensible et souvent très fréquente pour un premier enfant. Et tout peut s’arranger très facilement. Et il est temps de rectifier votre système relationnel et éducatif d’autant que vous avez maintenant un autre petit garçon.
Tout ce que vous avez mis en place est parfait. Vous avez eu raison de prendre à nouveau rendez vous avec la psychologue. Cependant je pense que c’est vous les deux parents qui avez besoin de cette prise en charge psychologique, plus que votre enfant. Il est très important que vous arriviez à prendre du recul par rapport à cet enfant, que vous trouviez la force d’être des parents fermes et solides et donc rassurants et de lui dire « non ».
Il n’est qu’un petit garçon et il ne faut pas le laisser vous taper, il ne faut pas le laisser vous priver de vos soirées. C’est très angoissant et pour un petit enfant de sentir qu’il a le dessus sur ses parents. « Qui me protège si moi j’arrive à les faire céder » (cela est inconscient bien sûr). Il est important que vous arriviez à lui mettre un cadre et des limites. Il n’est pas question de hurler ni de le maltraiter mais dire « non » fermement, isoler dans sa chambre et laisser faire les colères sans intervenir, etc. ce n’est pas maltraiter un enfant c’est au contraire une preuve d’amour « moi ton parent je suis ton tuteur de vie et je veux t’aider à avancer dans la vie avec la sécurité de mon éducation ».
Donc le soir c’est « non, nous ne reviendrons pas, c’est notre soirée, tu nous fiches la paix et si jamais tu réveilles ton petit frère par tes cris tu seras grondé. Bien sûr la porte de sa chambre reste entrebâillée et une lumière allumée dans une pièce proche. Et vous n’y retournez pas sauf pour le ramener dans sa chambre sans un mot autant de fois que nécessaire. Je suis sûre qu’au bout de quelques soirées la question sera réglée. Bien sûr cette méthode ferme ne fonctionnera que si vous êtes convaincus. S’il sent que cela ne correspond pas à ce que vraiment vous avez envie cela ne fonctionnera pas. Cela fonctionnera aussi si votre comportement est cohérent la journée (par exemple quand il vous tape ce que vous ne devez tolérer sous aucun prétexter).
Et lui effectivement peut bénéficier d’une prise en charge en psychomotricité qui lui apprendra à gérer ses émotions et les situations angoissantes pour lui comme la séparation du sommeil.
Je suis sûre à vous lire que vous avez beaucoup cheminé, que vous êtes conscients qu’il prend trop de place et qu’il faut « le remettre à sa place d’enfant » pour sa sécurité affective.
Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?
Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous
Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement.
Je pose ma questionPlus que 3 questions disponibles aujourd’hui