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Médicaments et grossesse ?

Mis à jour le 15 novembre 2019 L'équipe de rédaction

Écrit par l'équipe de rédaction

Médicaments-grossesse

Migraine, mal de gorge, problèmes de digestion… des maux plus ou moins importants qui nous entraînent à prendre des médicaments, parfois sans prescription. Mais attention, certains médicaments, même en vente libre, peuvent être dangereux pour la santé du bébé. L’automédication est à proscrire avant et pendant la grossesse.

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Médicaments et grossesse : vigilance

Le risque de malformation chez l’espèce humaine a rarement été étudié pour la plupart des médicaments et l’effet chez l’animal n’est pas automatiquement transposable à l’homme. La relation entre le médicament pris en cours de grossesse et son effet nocif ne peut être établie que longtemps après la mise sur le marché de la molécule. C’est pourquoi il est important d’éviter absolument l’automédication pendant la grossesse.

Des malformations congénitales (majeures ou mineures) sont constatées chez environ 3% des nouveau-nés. Elles peuvent être mises en évidence plus tardivement, passant à 4,5% des enfants de 5 ans, et parfois même encore plus tard.

On sait également, comme l’a montré l’exposition in utero au diéthylstilbestrol (commercialisé notamment sous le nom de Distilbène), que l’anomalie peut n’être constatée qu’à l’âge adulte et se manifester non seulement par des anomalies morphologiques, mais également fonctionnelles (trouble de la fécondité, risque accru de cancers).

La cause précise ou le mécanisme de survenue de ces anomalies congénitales non génétiques est inconnu dans 50 à 70% des cas. Les causes médicamenteuses en représenteraient 5%.

Or, la prise de médicaments en cours de grossesse est très fréquente. Souvent, il s’agit de médicaments de confort, mais parfois, un état pathologique nécessite un traitement médicamenteux et la balance entre le bénéfice sur la maladie et le risque pour la grossesse doit être soigneusement évaluée.

Certains médicaments peuvent être pris en tout début de grossesse alors que celle-ci n’est pas encore connue. D’autres produits sont hautement nocifs lors de leur prise et le restent après leur arrêt, en raison de leur accumulation tissulaire. Pour certains de ces médicaments, la grossesse sera à éviter pendant encore au moins un mois après l’arrêt du traitement, jusqu’à deux ans pour d’autres.

Les périodes les plus dangereuses

Outre le risque dû au médicament, il faut évaluer celui lié à la chronologie du développement fœtal.

Le risque fœtal est quasi nul dans les 10 jours post-conceptionnel. Le risque commence à 4 semaines d’aménorrhée* (SA) ; il est variable selon les organes, en fonction du développement embryonnaire. Plus tard, après 10-12 SA, les organes sont formés mais leur développement (maturation, mise en fonction) peut être altéré ou freiné. Par la suite, en raison du passage transplacentaire, le fœtus subit l’effet des médicaments pris par la mère. Certains médicaments pourront n’être éliminés que plusieurs jours après la naissance.

Demander conseil à son médecin

Aucun médicament ne devra être pris sans prescription médicale ou avis de la sage-femme, même s’il a été prescrit antérieurement au cours de la grossesse. En effet, un médicament à risque le 1er trimestre pourra être inoffensif par la suite, mais tel autre, non toxique au 1er ou 2ème trimestre, sera dangereux le dernier mois de la grossesse.

Les médicaments ne devront être utilisés qu’en cas de nécessité réelle. Les molécules prescrites depuis longtemps (“vieux” médicaments) seront privilégiées, leurs effets éventuels sur le fœtus étant mieux connus car ayant fait l’objet de plus vastes études, ce qui ne peut pas être le cas pour les produits nouveaux. Les doses utiles pour obtenir une efficacité seront les plus faibles possibles.

Les médicaments à éviter

  • Anticoagulants oraux, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) utilisés pour traiter l’hypertension artérielle.
  • Antiépileptiques (1er trimestre) et les antitumoraux (1er trimestre)
  • Analgésiques : il est préférable d’utiliser le paracétamol
  • Hormones sexuelles (1er trimestre). Cependant, de nombreuses études montrent que même si la mère a pris une pilule contraceptive en début de grossesse, il n’y a pas de risque pour l’enfant à naître. Il sera normal, que ce soit une fille ou un garçon, compte tenu de la faiblesse des doses absorbées.
  • Antibactériens : le médecin prescrit des pénicillines à la place.

Les médicaments contre-indiqués

  • Cyclines (1er trimestre)
  • Cyclines (2ème et 3ème trimestres : elles colorent en jaune les futures dents du bébé)
  • Peroxyde de benzoyle
  • Isotrétinoïne par voie orale : potentiel malformatif pour le fœtus
  • Clindamycine par voie locale
  • Acide azélaïque
  • Glucanate de zinc (1er trimestre)

Médicaments à proscrire

  • Bêta-bloquants (2ème et 3ème trimestre)
  • Thalidomide (1er trimestre)
  • Rétinoïdes et vitamine A (1er trimestre) en particulier l’acitrétine
  • Cyclines (2ème et 3ème trimestres), aminosides (2ème et 3ème trimestres)
  • Antithyroïdiens
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (2ème et 3ème trimestres)
  • Salicylés : type aspirine (2ème et 3ème trimestres) sauf indications particulières

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Le grand Livre de la grossesse édité par les Editions Eyrolles écrit par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français sous la direction du Professeur Jacques Lansac, édition 2012/2013

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