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Perturbateurs endocriniens et puberté précoce

Mis à jour le 09 juillet 2019 Dr Olivier PUEL

PEE

Ces substances naturelles ou de synthèse altéreraient le système hormonal qui permet à l’organisme de communiquer et de répondre à son environnement et seraient aussi une cause de puberté précoce. Elles sont regroupées sous le terme de Perturbateurs Endocriniens Environnementaux.

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Les différents perturbateurs

Il existe plusieurs types de PEE :

Certains sont d’origine naturelle comme les phyto-oestrogènes présents dans le soja.Ils possèdent une similarité de structure avec les oestrogènes naturels. De nombreux produits alimentaires contiennent naturellement des phyto-oestrogènes comme le soja, les pois chiches, les haricots, le blé, le maïs, etc. (voir tableau 1). Certaines préparations industrielles contiennent à notre insu des dérivés du soja.

Mais la majorité des PEE que l’on retrouve dans notre environnement sont issus de l’industrie chimique comme:

  • Les traitements hormonaux contenants des œstrogènes de synthèses(contraceptifs, traitements substitutifs de la ménopause ou le Distilbène…) qui sont désormais également retrouvés dans les eaux usées et les rivières.
  • Les xéno-œstrogènes, substances chimiques dont la forme ressemble à celle des œstrogènes (voir tableau 2) que l’on retrouve dans les pesticides et les polluants industriels auxquels appartient le bisphénol A présent en particulier dans les bouteilles en plastique et les boites de conserve, les dioxines (produit de combustion), les phtalates présents notamment dans les jouets, emballages alimentaires, cosmétiques, capsules de médicaments… et dont la production a doublé depuis 1970.

Les effets des PEE

Les effets sont multiples. Ils peuvent agir soit en imitant une hormone et en activant son récepteur comme par exemple les œstrogènes qui activent la poussée de la glande mammaire ;soit en bloquant l’action d’une hormone naturelle. De nombreuses études ont relevé une association entre les précocités pubertaires chez les filles et l’exposition à certains PEE, essentiellement les phtalates et les pesticides DDT/DDE. Ils sont également incriminés dans l’augmentation des malformations génitales du garçon (micropénis, cryptorchidie, hypospadias), de l’infertilité masculine, de l’obésité, des cancers du sein et du testicule.

Le sujet est d’actualité, comme en témoigne l’intérêt du ministère de l’écologie qui a dévoilé en avril 2014 « la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens ». Le gouvernement est déterminé à agir pour soutenir au niveau européen les demandes d’interdiction des PEE dont la dangerosité est avérée, développer activement la recherche scientifique sur les autres PEE présumés, informer et former les professionnels de la santé et les industriels au risque chimique des PEE, et enfin surveiller l’utilisation des substances qui seront utilisées en substitution des PEE. Les contrôles sur la présence de phtalates dans les jouets sont déjà renforcés ; le bisphénol A, qui a été banni en 2013 des objets destinés aux enfants de moins de 3 ans, sera interdit dans la fabrication des revêtements des boites de conserve et d’objets en plastique ainsi que des tickets de caisses à partir de janvier 2015. Ces mesures sont toutefois insuffisantes pour assurer une protection des enfants et il est important de s’interroger sur l’innocuité des produits utilisés en remplacement des phtalates et du bisphénol A.

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Ecrit à l’instigation de l’AFPA en collaboration avec l’AFPEL, représenté par le Dr Patricia Bartaire, Dr Monique Jesuran-Perelroizen et le Dr Olivier Puel

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