
Le chocolat fait partie des petites douceurs préférées des enfants. Mais saviez-vous qu’il contient naturellement du cadmium ? Il s’agit d’un élément métallique présent naturellement dans les sols. De ce fait, végétaux, graines et autres plantes se retrouvent contaminés dès lors qu’ils se mettent à pousser. Ainsi, le cadmium est absorbé par les racines du cacaoyer depuis les sols.
Sans être interdit ni dangereux à court terme, sa consommation répétée peut exposer les plus jeunes à des apports supérieurs aux recommandations. Faut-il limiter le chocolat pour les enfants ? On fait le point.
Le cadmium : un métal naturellement présent dans de nombreux aliments dont le cacao
Le cadmium est un métal lourd que l’on retrouve naturellement dans les sols. Les plantes l’absorbent par leurs racines et certaines, comme le cacao, en stockent davantage. C’est ce qui explique sa présence dans de nombreux produits chocolatés.
L’UFC-Que Choisir, dans une enquête publiée le 21 août 2025[1], alerte sur des teneurs « non négligeables » de cadmium dans les tablettes de chocolat, les biscuits, les poudres chocolatées ou encore les céréales. L’association recommande de modérer la consommation, en particulier chez les enfants.
Selon ses analyses, déguster dans une même journée deux biscuits fourrés, un bol de céréales chocolatées et une tasse de chocolat chaud apporte à un enfant de 10 ans près de la moitié de la dose maximale quotidienne tolérée. Or, au-delà de cette dose, les risques sanitaires augmentent.
Cette valeur de référence a été fixée par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) à 0,35 microgramme de cadmium par kilogramme de poids corporel et par jour[2].
Pourquoi les enfants sont plus exposés ?
L’UFC-Que Choisir insiste sur un point important : à poids égal, les enfants sont beaucoup plus sensibles que les adultes à l’exposition au cadmium. Leur organisme est en pleine croissance et leur consommation, rapportée à leur poids, pèse proportionnellement davantage dans la balance.
La consommation de cadmium dans une portion du biscuits fourrés au chocolat apporte déjà près de 20% de la dose maximale tolérable pour un enfant, alors qu’elle ne représente que 8 % pour un adulte. De la même façon, un bol de chocolat en poudre peut à lui seul atteindre 17 % de cette limite et une portion de céréales chocolatées environ 11 %[1].
Pris isolément, ces chiffres peuvent sembler raisonnables. Mais, additionnés dans une même journée par exemple un bol de céréales au petit-déjeuner, un chocolat chaud au goûter et quelques biscuits après le dîner… ils suffisent à placer un enfant au-delà de la dose journalière tolérable. C’est ce cumul, bien plus que la consommation ponctuelle, qui inquiète les spécialistes.
Quels sont les risques pour la santé ?
Le cadmium n’entraîne pas d’effet visible immédiat. Un enfant qui mange un carré de chocolat ou boit un chocolat chaud n’est pas en danger. Ce qui inquiète les autorités de santé, c’est l’exposition prolongée : le cadmium s’accumule dans l’organisme au fil des années, en particulier dans certains organes.
- Les reins sont les premiers touchés : un excès chronique peut provoquer des atteintes rénales.
- Les os peuvent également être fragilisés, avec un risque accru de fractures à l’âge adulte.
- Le foie est un autre organe de stockage du cadmium, ce qui contribue à sa lente accumulation.
Chez les enfants, dont l’organisme est en pleine croissance, cette accumulation peut avoir des conséquences plus marquées à long terme.
L’Anses rappelle aussi qu’une exposition prolongée au cadmium est associée à :
- un risque accru de certaines pathologies cardiovasculaires,
- un risque de cancers (rein, foie, pancréas, broncho-pulmonaire dans les cas d’exposition professionnelle),
- des effets sur la fertilité et le développement du fœtus, ce qui concerne directement les femmes enceintes[2].
Faut-il limiter le chocolat des assiettes des enfants ?
Le message clé est simple : il ne s’agit pas de supprimer le chocolat, mais de l’intégrer de manière équilibrée dans l’alimentation quotidienne. Les parents peuvent, par exemple, alterner les goûters : un fruit frais, une compote, un yaourt nature, ou un petit biscuit de temps en temps. Il est aussi conseillé d’éviter le « tout chocolat », que ce soit au petit-déjeuner ou au goûter, pour ne pas accumuler le cadmium sur une seule journée.
Enfin, privilégier les petites portions permet aux enfants de savourer le chocolat comme une véritable gourmandise, tout en limitant leur exposition au métal lourd. Cette approche apprend également aux enfants à apprécier le chocolat pour ce qu’il est : un plaisir ponctuel, et non un aliment de base. À noter que le chocolat au lait est à préférer chez l’enfant car il contient moins de cacao donc moins de métaux lourds.
En combinant modération, diversité et plaisir, le chocolat peut rester présent dans l’alimentation des enfants, tout en minimisant les risques liés au cadmium.
Pour en savoir davantage sur la consommation de chocolat chez les enfants, vous pouvez consulter notre article dédié « Chocolat : une gourmandise que les autorités de santé conseillent de limiter chez l’enfant ».
[1] UFC-Que Choisir. Pourquoi il faut se méfier du cadmium !
[2] Anses. Qu’est-ce que le cadmium et comment réduire son exposition ?
France Info. Le chocolat contient une quantité « non négligeable » de cadmium, un métal lourd aux effets nocifs, selon l’UFC-Que choisir.
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