Symptômes de grossesse : quels sont les premiers signes ?

Quand apparaissent les premiers symptômes de grossesse ?

Certaines femmes déclarent ressentir des signes physiques ou émotionnels dès la première semaine suivant la fécondation : une fatigue inhabituelle, des tensions dans les seins, une sensation de tiraillement dans le bas-ventre ou des changements d’appétit. D’autres ne remarqueront rien avant le retard de règles, voire après plusieurs semaines de grossesse.

Il est tout à fait possible d’être enceinte sans ressentir de symptômes dans les tout premiers jours. L’absence de signes ne remet pas en question la viabilité de la grossesse. Comme le rappelle l’Unicef ^[1], chaque femme est différente, tout comme chaque grossesse !

Quels sont les premiers signes physiques d’une grossesse ?

Nausées et vomissements

Les nausées sont l’un des symptômes les plus fréquents en début de grossesse, même si certaines chanceuses n’en auront jamais. Elles apparaissent généralement entre la 2e et la 4e semaine après la conception, parfois avant même le retard de règles. Si on parle souvent de nausées matinales, elles peuvent en réalité survenir à n’importe quel moment de la journée.

Elles sont provoquées par l’augmentation rapide de l’hormone bêta-HCG (hormone produite par le placenta lorsque la femme est enceinte) dans le sang. Chez certaines femmes, elles restent modérées et passagères. Chez d’autres, elles peuvent devenir plus intenses, voire invalidantes.

Dans les cas les plus sévères, on parle d’hyperémèse gravidique. Cette affection particulière complique entre 1 à 20 grossesses pour 1 000, selon les études^[2]. Elle se caractérise par des nausées et vomissements incontrôlables, pouvant entraîner déshydratation et troubles électrolytiques (taux d’électrolytes trop haut ou trop bas pouvant provoquer une sensation de faiblesse et de fatigue, des crampes ou des contractions musculaires, un état de confusion). Cette situation reste peu courante et des solutions existent pour soulager efficacement les symptômes lorsque l’accompagnement médical est adapté.

Fatigue soudaine et besoin de repos

La fatigue est souvent l’un des tout premiers symptômes ressentis en début de grossesse. Elle peut apparaître dès la première semaine après la conception, bien avant le retard de règles.

Ce besoin intense de repos est principalement lié à l’augmentation rapide de la progestérone, une hormone essentielle au bon déroulement de la grossesse. Le corps mobilise aussi beaucoup d’énergie pour préparer l’utérus et soutenir le développement de l’embryon.

Modifications des seins

Les changements au niveau des seins sont parmi les tout premiers signes physiques d’une grossesse^[3]. Sous l’effet des hormones, en particulier des œstrogènes et de la progestérone, les seins deviennent souvent plus sensibles, tendus ou douloureux, dès les premiers jours après la conception.

Il est également fréquent de remarquer que les aréoles deviennent plus foncées et que les veines sont plus visibles sous la peau. Ces signes peuvent apparaître même avant le retard des règles, et s’intensifient au fil des semaines, à mesure que le corps se prépare à l’allaitement.

Ballonnements, crampes, tiraillements

Certaines femmes ressentent des crampes légères dans le bas-ventre, comparables à celles qui précèdent les règles. Ces sensations peuvent être liées à la nidation, c’est-à-dire l’implantation de l’œuf fécondé dans la muqueuse utérine, généralement une semaine après l’ovulation.

On peut aussi ressentir un ballonnement abdominal ou une sensation de ventre gonflé. Ces signes sont provoqués par les modifications hormonales qui ralentissent la digestion et augmentent la rétention d’eau.

Ces symptômes sont bénins et fréquents. En cas de douleurs intenses ou persistantes, mieux vaut consulter un professionnel de santé pour écarter un autre problème (infection urinaire, kyste, etc.).

Mictions fréquentes

Au cours des premières semaines de grossesse, il est fréquent de ressentir un besoin d’uriner plus fréquent, y compris la nuit. Ce symptôme peut apparaître dès la 6e semaine, voire un peu avant.

Il s’explique par l’augmentation du volume sanguin et par la production accrue de liquides, mais surtout par le début de la croissance de l’utérus, qui commence à appuyer légèrement sur la vessie. Même si le volume d’urine n’augmente pas forcément, l’envie d’aller aux toilettes peut devenir plus pressante ou plus fréquente.

Autres signes physiques possibles

En plus des symptômes les plus connus, certaines femmes peuvent remarquer d’autres manifestations physiques au cours des premières semaines de grossesse. Parmi les plus fréquentes :

• constipation et brûlures d’estomac, dues au ralentissement du transit digestif sous l’effet des hormones ;
• maux de tête ou douleurs lombaires^[1] ;
• modifications cutanées : assombrissement des aréoles de la poitrine, apparition d’une ligne brune sur le ventre (linea nigra).

Symptômes émotionnels en début de grossesse

Sautes d’humeur, hypersensibilité

Les changements hormonaux du début de grossesse peuvent bouleverser les émotions. Dès les premières semaines, la progestérone et les œstrogènes augmentent rapidement, influençant l’humeur.

Il est donc fréquent de se sentir plus sensible, d’avoir des sautes d’humeur, de pleurer facilement ou de se sentir submergée sans raison précise. Cette hypersensibilité est normale, même si elle peut surprendre, surtout dans les cas de grossesse non planifiée.

Dégoûts, envies alimentaires et sensibilité aux odeurs

Dès les premières semaines de grossesse, certaines femmes peuvent constater des changements dans leurs goûts ou leur appétit. Il peut s’agir d’un dégoût soudain pour certains aliments (comme le café, la viande ou les œufs), ou au contraire, de fringales inattendues pour des saveurs inhabituelles.

De nombreuses femmes deviennent aussi très sensibles aux odeurs : le parfum d’un plat, une lotion corporelle ou une odeur de cuisine peuvent provoquer des nausées. Ces réactions sont liées aux fluctuations hormonales, notamment à la progestérone.

Retard ou absence de règles, un symptôme clé

Le retard de règles est souvent le premier signe qui pousse à se poser la question d’une grossesse. Pour les femmes ayant un cycle régulier, l’absence de règles à la date attendue est un indice fort. On parle alors d’aménorrhée, c’est-à-dire de l’absence de menstruation.

Ce symptôme n’est pourtant pas toujours fiable à lui seul^[4]. Des cycles irréguliers, le stress, un changement de mode de vie ou certaines pathologies peuvent aussi provoquer un décalage des règles.

À l’inverse, certaines femmes enceintes pensent avoir leurs règles alors qu’il s’agit en réalité de saignements d’implantation^[5]. Ce léger saignement peut survenir au moment où l’œuf fécondé s’accroche à la paroi de l’utérus, soit environ une semaine après la fécondation. Il est généralement plus court, plus clair et moins abondant que des règles classiques.

Le test de grossesse reste ainsi le seul moyen fiable de confirmation.

Le test de grossesse : quand le faire et comment l’interpréter ?

Vous avez un retard de règles ou des symptômes qui vous font penser à une grossesse ? Le test de grossesse urinaire, disponible en pharmacie, est souvent le premier réflexe. Il permet de détecter l’hormone bêta-HCG produite dès l’implantation de l’embryon. S’il est réalisé au bon moment, il est fiable dans la majorité des cas, mais pas à 100 %.

Pour des informations complètes sur les différents types de tests, leur fonctionnement et leur remboursement, consultez notre article dédié au test de grossesse.

En cas de doute, de test négatif précoce, ou si les symptômes persistent, vous pouvez réaliser un test de grossesse sanguin avec ou sans ordonnance dans un laboratoire, plus sensible et totalement fiable. Il permet aussi de mesurer précisément le taux de bêta-HCG, même avant le retard de règles.

Grossesse ou syndrome prémenstruel : comment faire la différence ?

Certains symptômes de grossesse peuvent ressembler à ceux ressentis avant les règles. Fatigue, seins tendus, crampes dans le bas-ventre, sautes d’humeur… les signaux peuvent prêter à confusion, surtout lorsque l’on aimerait vraiment attendre un bébé, ou, au contraire, qu’on craint particulièrement une grossesse non prévue.

Alors comment savoir s’il s’agit d’un syndrome prémenstruel (SPM) ou d’une grossesse ? Quelques indices peuvent aider :

• les symptômes de grossesse ont tendance à durer plus longtemps et à s’intensifier progressivement ;
• la persistance après la date présumée des règles peut être un signe évocateur ;
• des nausées inhabituelles, un dégoût alimentaire ou des mictions fréquentes sont plus spécifiques à la grossesse.

Mais en réalité, seul un test de grossesse peut apporter une réponse fiable. En cas de doute, mieux vaut attendre quelques jours, puis faire un test urinaire ou consulter un professionnel de santé.

Symptômes inhabituels ou inquiétants : quand consulter ?

La plupart des symptômes évoqués dans cet article sont bénins et fréquents en début de grossesse. Mais certains signes doivent alerter et amener à consulter rapidement un professionnel de santé.

Voici les situations à surveiller :

• douleurs intenses ou localisées dans le bas-ventre, non soulagées par le repos ;
• saignements abondants ou persistants (différents des saignements d’implantation) ;
• fièvre, frissons, malaise général ;
• étourdissements importants, vomissements incontrôlables, déshydratation.

Ces symptômes peuvent être le signe d’un problème comme une grossesse extra-utérine, une fausse couche précoce ou une autre pathologie nécessitant un suivi médical. N’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre sage-femme en cas de doute.

Chaque grossesse est unique : pas de règles universelles

Il n’existe pas de parcours type en début de grossesse. Certaines femmes cumulent plusieurs symptômes dès les premiers jours, d’autres ne remarquent rien avant plusieurs semaines. Parfois, la seule manifestation est un simple retard de règles.

Même chez une même personne, les signes peuvent différer d’une grossesse à l’autre. Ce qui était évident pour une première grossesse peut passer inaperçu lors de la suivante et inversement. Ce qui compte avant tout, c’est d’être à l’écoute de soi, sans chercher à cocher toutes les cases.