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Uvesterol, peut-on en prendre ?

Mercredi 4 janvier la ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé la suspension de la commercialisation du médicament Uvesterol D.

La polémique sur ce médicament, et plus largement sur la prescription de vitamine D, a débuté avec la mort d’un nourrisson de 10 jours le 21 décembre 2016 après avoir reçu une dose d’Uvestérol D.

Actuellement l’agence nationale de santé et du médicament (ANSM), mène une enquête. En attente des résultats, Marisol Touraine a décidé de prendre des mesures de précaution et de retirer le médicament concerné de la commercialisation. La ministre souhaite néanmoins être rassurante en déclarant dans un communiqué «C’est le moded’administration spécifique du produit (la pipette) qui présente des risques. Les enfants qui ont reçu de la vitamine D, sous quelque forme que ce soit, ne courent aucun danger.» Un numéro vert d’information téléphonique a été mis en place 0800 636 636.

En effet la vitamine D ne présente pas de danger si elle est donnée aux doses recommandées ; ce n'est certainement pas la vitamine D qui a pu être responsable de cet accident, mais l’enquête en déterminera les causes: est-ce le mode d'administration ou la composition extra vitaminique du produit, ou est-ce une autre cause concomitanten’ayant rien à voir avec le médicament ?

Pourquoi les nourrissons ont-ils besoin de compléments de vitamine D ?

Les apports de la vitamine D sont indispensables. Cette vitamine est principalement recommandée pour prévenir le rachitisme car elle augmente la capacité d’absorption intestinale du calcium et du phosphore et leur utilisation par l’organisme. Elle contribue donc essentiellement à fixer le calcium et à solidifier les os, mais elle participe aussi à d’autres métabolismes, et elle aurait un rôle préventif sur différentes maladies… Le rachitisme n’existe quasiment plus en France depuis la prescription systématique de vitamine D dès la naissance.

Elle est synthétisée par la peau sous l’influence du soleil. Cependant la croissance est tellement rapide pendant les premiers mois de vie, et l’exposition au soleil relativement limitée à cet âge, qu’un apport complémentaire est indispensable. Les formulations présentes sur le marché sont sous forme de gouttes ou de pipette.

Dans la situation actuelle, il est possible de remplacer l’UVESTEROL D par l’ADRIGYL (300 UI/gouttes) ou le ZYMA D (300 UI/gouttes): un apport complémentaire de 800 à 1200 UI par jour est indispensable, mais uniquement sur prescription médicale.

Recommandations du Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie :

– Chez le nourrisson allaité : 1.000 à 1.200 UI/j pendant toute la durée de l’allaitement.

– Chez l’enfant de moins de 18 mois recevant une préparation pour nourrissons ou une préparation de suite enrichi en vitamine D3 : ajouter un complément de 600 à 800 UI/j.

– Chez l’enfant de moins de18 mois recevant du lait de vache non enrichi en vitamine D3 : 1.000 à 1.200 UI/j.

– Chez l’enfant de 18 mois à 5 ans et l’adolescent de 10 à 18 ans : 2 doses de charge trimestrielle de 80.000 ou 100.000 UI en hiver, l’une en novembre, l’autre en février.