Aluminium et laits infantiles

Enquête sur la présence d’aluminium

Une enquête de 60 Millions de Consommateurs de 2014 a analysé 47 laits (sur 200 références en France) afin de relever ou non la présence d'aluminium. Concernant les laits infantiles, de l'aluminium a été détecté dans :

• 8 préparations de lait 1er âge sur 19 étudiées,
• 6 préparations de lai 2ème âge sur 19 étudiées,
• aucun laits de croissance sur les 9 étudiés.

Les laits de croissance étant des laits liquides alors que les autres se présentent sous forme en poudre. Le taux d'aluminium était très variable d'un lait à l'autre dont le maximum était de 485 microgrammes/litre bien en-dessous des normes hebdomadaires fixées par l'EFSA (l'autorité européenne de sécurité des aliments) de 1mg/kg par poids corporel/semaine.Dans cette étude, on peut regretter les limites de la technique de mesure, ne permettant pas de détection dans les laits liquides (dilution), et la sélection arbitraire de 47 références seulement.

L’aluminium

L’aluminium est le métal le plus abondant de l’écorce terrestre, et on le retrouve partout : dans l’eau, les aliments (les légumes et les céréales), les cosmétiques, certains médicaments… Ainsi, pratiquement toutes les denrées en contiennent naturellement.. L’herbe contient naturellement de l’aluminium venant du sol, si bien que le lait des vaches en contient : ce ne sont pas les industriels qui l’ajoutent lors de la fabrication des laits infantiles.

Sa toxicité porte sur le système nerveux (troubles de mémoire, maladie d'Alzheimer, épilepsie…), le tissu osseux et le système respiratoire (asthme, bronchite chronique…). Toutefois il convient de préciser que ces effets nuisibles ont été observés dans des situations de forte exposition chronique ou d'accident industriel.

Réglementation et tolérance

Depuis 2011, leJECFA(comité international d'experts scientifiques administré par l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture -FAO- et l'Organisation mondiale de la Santé -OMS-) a considéré la valeur admissible d'aluminium de 2mg/kg/semaine. Une étude française de l'alimentation a montré que l'exposition moyenne de la population française était de 0,28mg/kg de poids corporel/semaine pour les adultes et de 0,42 pour les enfants entre 3 et 17 ans.

Actuellement l'EFSA (l'autorité européenne de sécurité des aliments) fixe la dose hebdomadaire tolérable à 1mg/kg par poids corporel/semaine. La moyenne relevée dans les laits se situe à 12% de la dose hebdomadaire tolérable et le taux maximum à 30%. Les industriels respectent donc bien les normes actuelles. De plus, une même marque peut avoir un lait ne contenant pas d'aluminium (détectable avec la technique utilisée) et un autre avec un taux le plus élevé.

En comparaison, en Grande-Bretagne, les laits infantiles analysés contiennent des concentrations en aluminium plus élevées que la valeur réglementaire dans l'eau…

A retenir

• L’apport d’aluminium dans l’alimentation des nourrissons ne concerne pas que les laits infantiles : l’eau qui sert à la préparation des biberons et les aliments de la diversification en contiennent aussi. C'est pourquoi, une alimentation spécifique pour bébés (industrielle, ou "faite maison") est souhaitable jusqu’à 3 ans.
• Afin de pouvoir commercialiser une « préparation pour nourrisson », le fabricant doit se conformer à la règlementation de composition établie par l’Afssa et les normes parues au Journal Officiel. Dans ce cas l’étiquetage doit fournir la composition et les ingrédients utiles à la compréhension et l’indication du produit, en conformité avec la directive CE…. Il n’est pas obligatoire de faire figurer l’ensemble exhaustif de tous les composants, du moment que le produit est conforme aux normes Afssa.