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Démarrage de la puberté : premiers signes et puberté précoce

Mis à jour le 21 octobre 2020 Dr Olivier PUEL

Puberté précoce

Les signes annonciateurs de la puberté apparaissent progressivement à un âge très variable d’un enfant à l’autre. Outre l’aspect physique, la puberté est la cause d’un véritable bouleversement intérieur. Pour passer ce cap délicat, votre enfant a besoin d’être rassuré sur lui-même.

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Certains signes ne trompent pas

Brusquement, votre enfant change.

  • Si vous avez une fille, vous remarquez que ses seins commencent à se développer (en général vers dix ans, en tout cas entre neuf et treize ans). Il est possible que ce soit un peu douloureux au début et qu’un des seins soit légèrement plus développé que l’autre. Ensuite petit à petit, elle commence aussi à avoir des poils au niveau du pubis puis plus tard sous les aisselles. Deux ans environ après le début de ce changement physique lié aux sécrétions hormonales, apparaîtront les premières règles, qui peuvent être irrégulières au début.
  • Si vous avez un garçon, c’est en général vers douze ans (la plupart du temps entre onze et quatorze ans) ; l’augmentation du volume et de la sensibilité des testicules témoigne du début de sa puberté, précédant l’apparition des poils pubiens et ensuite des poils sous les aisselles. Ce changement hormonal est accompagné, comme chez la fille, d’une accélération de la croissance physique. Sa voix commence à devenir plus grave (il mue), ses muscles se développent (il peut avoir un petit développement des seins).

Garçon ou fille, la puberté rime souvent avec des problèmes d’acné. Mais ce n’est pas seulement sur le plan physique que votre enfant se transforme. Ce bouleversement hormonal est aussi synonyme de changement de comportement : votre enfant grandit dans sa tête, il perçoit le monde autrement, commence à aspirer à plus d’indépendance. Il a besoin de s’affirmer et donc de s’affranchir de vous, de “couper le cordon”. Il se pose des questions sur toutes ces transformations auquel il est confronté.

Pour vous, ce n’est pas toujours une période facile : votre enfant peut se montrer lunatique, parfois coléreux ou triste. Vous pouvez l’aider en l’encourageant à s’exprimer, en l’écoutant, en le rassurant et surtout en essayant de maintenir le dialogue. N’hésitez pas à banaliser ce qu’il vit : tout le monde passe par ces changements, la puberté est un passage normal et inévitable. N’hésitez pas à répondre à toutes ses questions, et si vous n’avez pas la réponse, à la chercher ensemble. Bien sûr, ses sautes d’humeur peuvent rendre la vie difficile : il est important de fixer des limites, mais sans perdre de vue l’importance de savoir faire des compromis. Car les hormones sont responsables de l’émotivité que vous pouvez sentir chez votre enfant.

De même, il est possible qu’il soit mal à l’aise avec ce nouveau corps qui est le sien (surtout s’il a pris du poids, ou s’il a quelques boutons sur la figure) : l’apparence a de l’importance chez les enfants. Prenez ses inquiétudes au sérieux mais sans les dramatiser, en cherchant simplement des solutions (une lotion adaptée pour un problème de peau, un peu de sport pour lutter contre le surpoids, etc.).

La puberté précoce

C’est lorsque qu’elle s’annonce avant 8 ans pour les filles et 10 ans pour les garçons qu’on parle de puberté précoce. Si à cet âge là vous remarquez tout d’abord une accélération de la croissance de votre enfant suivie de l’apparition de caractères sexuels secondaires (apparition des premiers poils pubiens chez les garçons ou développement des seins chez les filles), il est important de consulter le médecin de votre enfant. En effet, la puberté précoce peut singulariser votre enfant et l’isoler de ses camarades, ce qui bien sûr est difficile à vivre.

Dans la plupart des cas, on ne trouve pas de cause à l’origine de la puberté précoce. Parfois il existe des antécédents familiaux (vous même ou votre conjoint avez été prématurément pubères). On a également souligné le rôle des conditions de vie (les perturbateurs endocriniens, le surpoids chez la fille). Il est fréquent de dépister une puberté précoce chez un enfant adopté ayant souffert de conditions de vie difficile (dénutrition, manque affectif…). La puberté précoce pose problème car à l’extrême, si elle survient particulièrement tôt et est rapidement évolutive, l’enfant n’a pas la maturité psychologique nécessaire et il y a un risque aussi de limitation de la taille adulte de votre enfant.

Dans certains cas, plus fréquents, la puberté précoce est «dissociée» avec uniquement le développement des seins ou de la pilosité pubienne.

Le diagnostic de puberté précoce

Votre médecin va commencer par examiner le carnet de santé de votre enfant pour voir si les courbes de croissance sont sorties brusquement de leur couloir et sont le signe objectif d’une croissance rapide et brutale. Il va s’intéresser à ses antécédents familiaux, aux changements intervenus dans sa vie (a t-il été malade ?) et faire un examen clinique complet. Enfin, pour affiner son diagnostic, il prescrira des examens tels qu’une radiographie pour vérifier l’âge osseux de votre enfant (et voir ainsi si l’âge osseux est également en avance, ce qui permet d’évaluer l’importance de l’accélération de la puberté et le risque de terminer sa croissance trop rapidement). Il peut demander des dosages hormonaux et prescrire aussi une échographie pelvienne s’il s’agit d’une fille.

Souvent les cas de pubertés précoces sont liés à l’activation prématurée de l’hypophyse sans cause objectivable (idiopathique) ou l’origine est parfois génétique (les parents ont été prématurément pubères, ce qui est un signe rassurant). Il est fréquent qu’on ne trouve pas de cause à une puberté précoce. Si d’autres signes apparaissent (saignements, enfant particulièrement jeune, maux de tête..) votre médecin va demander d’autres examens notamment une IRM de l’hypophyse pour éliminer la présence d’une lésion (un kyste par exemple).

Le traitement de la puberté précoce

Le traitement dépend de l’âge de l’enfant, de la cause et de la manière d’évoluer des manifestations pubertaires. Il est fréquent en effet que les premiers signes régressent spontanément (en particulier dans les cas de puberté «dissociées»), ou que l’enfant soit en limite d’âge pour lequel un traitement va être indispensable. Si un traitement s’avère nécessaire, il consiste en des injections intramusculaires ou sous-cutanées mensuelles ou trimestrielles. Ce traitement est destiné à freiner la puberté grâce à un produit de synthèse qui limite la sécrétion des hormones hypophysaires de la puberté. Il dure longtemps (jusqu’à l’âge normal de la puberté) mais est efficace et très bien toléré. Il va permettre à votre enfant de grandir moins vite mais plus longtemps ce qui lui permettra d’obtenir une taille adulte plus grande. A l’arrêt du traitement, la puberté reprend son cours normal et la vie génitale et sexuelle ultérieure est normale.

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