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Crises de colère à 4 ans : que faire ?

Dernière question posée le 12/09/2023

Bonjour,
Ma fille de 4 ans fait depuis la rentrée en moyenne section, des crises de colères très intenses qui durent parfois plus d’une heure. Nous n’arrivons pas à l’aider à faire passer la colère, elle semble inaccessible.
Parfois elle fini juste par sangloter et puis se remet en colère sans que l’on sache vraiment pourquoi. Elle a fait sa rentrée en moyenne section dans la même école que l’année dernière, avec ses copines dans la même classe. J’ai demandé à sa maîtresse qui m’a dit que tout se passait plutôt bien en dehors de quelques conflits entre enfants. Les moyennes sections ne font plus la sieste et nous avions au début mis ses colères sous le coup de la fatigue. Il y a des jours où tout va bien et d’autres où il s’agit juste d’une succession de colères de pleurs et de conflits. Avec mon mari, nous culpabilisons car nous travaillons beaucoup (métier à gardes de nuit) et nous avons peur qu’elle manque d’attention.
L’élément déclencheur est souvent une « broutille » : dépasser lors d’un dessin, envie d’un bonbon ou d’un chocolat après le brossage de dents, être mise avant sa petite sœur dans le bain…
C’est une petite fille qui faisait déjà des colères avant mais qui arrivait à bien se calmer, soit avec notre aide, soit seule avec son doudou, soit en lisant un livre sur les émotions. Mais là, rien n’y fait.
De plus, elle a recommencé depuis 3 nuits à faire des terreurs nocturnes (elle en avait fait vers l’âge de 2 ans pendant plusieurs mois lors du manque de sommeil). Nous essayons de privilégier son sommeil le mercredi et le week-end mais parfois, elle refuse de faire la sieste et fait simplement un temps calme dans sa chambre (plus d’une heure sans trouver le sommeil).
Nous commençons à être épuisés et très démunis face à la situation. J’ai peur qu’il se passe quelque chose ou qu’il se soit passé quelque chose à l’école. Comment faire pour l’aider ? Doit-on consulter ? Et si oui, à qui s’adresser ? Notre médecin généraliste ? Un pédopsychiatre ? Un psychologue ?

Merci d’avance pour votre réponse.

La réponse de notre expert

SALINIER Catherine, Dr, Pédiatre Pédiatre Ambulatoire & Past Présidente de l'AFPA
 Dr Catherine SALINIER

Bonjour Madame,

Je trouve que vous analysez très bien la situation et les différentes raisons possibles à ce passage difficile pour votre petite fille (l’école, la maitresse, les camarades, votre disponibilité, la jalousie avec sa soeur ). Autant d’éléments sur lesquels vous pouvez plus ou moins agir.

Cependant il me semble qu’il est encore tôt pour aller consulter un pédopsychiatre ou un psychologue dans la mesure où très souvent, les enfants passent par des passages de troubles des humeurs, sans que cela soit tout de suite alarmant. Consulter son médecin oui bien sûr s’il est un médecin qui sait prendre en compte les mouvements psychologiques. Je veux dire qui sait parler avec elle, y compris avec elle sans vous s’il a cette pratique, qui va prendre en compte ce souci sans examiner l’enfant physiquement juste parler avec elle. Souvent peu importe (si je puis dire) ce qu’il se dit. En effet, rien que le fait de consulter pour ça montre à l’enfant qu’on s’intéresse à elle et qu’on lui donne la possibilité de parler si quelque chose ou quelqu’un l’ennuie. Bien sûr, s’il ne l’a pas examiné depuis longtemps, il faudra le faire mais à mon sens pas dans la même consultation. Si vous ne sentez pas son médecin dans cette ligne de conduite, alors oui, un ou deux entretiens avec un(e) psychologue seront utiles forcément si les choses ne bougent pas avec des aménagements du quotidien :

  • Prendre du temps pour elle
  • Passer un week-end seule avec elle si vous pouvez
  • Faire la sieste vous contre elle les mercredis et week-end (ce qui ne vous fera pas de mal à vous non plus et garantira qu’elle dorme )

De votre côté, il convient c’est sûr de ne pas culpabiliser : vous avez le métier que vous avez …. l’avantage avec le travail de nuit, c’est que je suppose, vous êtes peut-être plus disponible les fins d’après midi.  Si il s’agit d’un manque de sommeil (c’est possible) les colères existeraient moins les week-ends. Laissez-la tranquille quand elle fait une colère, ne la grondez pas, ne l’isolez pas mais laissez la finir tranquillement sa colère puis faites un câlin sans forcément reparler de ce qu’il s’est passé . Et puis pour désamorcer les colères suivez des stratégies de contournement. Vous avez des exemples dans la table ronde que mpedia a consacré à l’éducation positive. Écoutez le webinaire et lisez les conseils de discipline positive.

Bon courage