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Le lait, pilier de l’alimentation

Mis à jour le 07 mars 2023 Dr Alain BOCQUET

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Le lait, les laitages et les fromages sont le pilier de l’alimentation de l’enfant jusqu’à 36 mois pour l’apport en calcium. Ils apportent par ailleurs des macronutriments (lipides, glucides et protéines) et des micronutriments (vitamines, fer, zinc, etc.). Jusqu’à 4 mois, et parce qu’il est un mammifère, l’enfant boit exclusivement du lait, sous forme de lait maternel ou de préparation pour nourrisson (laits 1er âge), qui répond à la totalité de ses besoins nutritionnels. A partir de 4-6mois, le lait n’est plus suffisant pour couvrir l’ensemble de ses besoins nutritionnels mais il doit garder une place prépondérante dans son alimentation et ce, jusqu’à ses 3 ans!

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Sommaire de l'article

Entre 4 et 6 mois : d’autres aliments viennent progressivement compléter l’apport lacté

A partir de 4/6 mois, le lait maternel ou le lait 1er âge ne couvrent plus la totalité des besoins nutritionnels de l’enfant: il risque en particulier un manque d’apport en fer. C’est à ce moment que débute la diversification alimentaire (L’allaitement maternel exclusif est recommandé jusqu’à 6 mois par l’OMS pour tous les enfants de tous les pays mais la diversification est actuellement proposée, en France, un peu plus tôt pour limiter le risque d’allergies, et ne doit pas être retardée au-delà de 6 mois en raison du risque de carence en fer et de l’insuffisance d’apport énergétique).

Besoins nutritionnels

En rapport avec son poids, à 6 mois, un bébé a besoin de 7 fois plus de fer qu’un adulte, 5 fois plus de calcium, 4 fois plus de vitamines C. Il a en revanche besoin de 4 fois moins de sel. Sa nourriture devra être adaptée aux besoins de cet âge. Chaque nutriment est important pour sa croissance. Il ne va pas abandonner le lait du jour au lendemain, mais la diversification alimentaire va lui permettre de découvrir peu à peu les éléments nutritionnels nécessaires, complémentaires du lait.

La consommation de lait et/ou produits laitiers permet de couvrir les besoins en calcium, une partie des besoins en protéines (en plus de celles apportées par les protéines d’origine animale et végétale), en lipides et en fer (les laits 2eâge et de croissance apportent des quantités importantes de fer, contrairement au lait de vache)

Quantités de lait conseillées

Entre 4 et 6 mois, un bébé consomme en moyenne entre 500 et 800 ml de lait (maternel ou infantile). Puis une partie de cet apport lacté sera remplacé par les laitages.

Entre 6 et 12 mois : le lait reste indispensable à l’alimentation de bébé.

Besoins nutritionnels

Le calcium reste indispensable à la croissance d’un bébé. Les apports nutritionnels conseillés (ANC) en calcium augmentent avec l’âge : 400 mg/j chez le nourrisson jusqu’à 6 mois, et 500 mg/j de 6 mois à 3 ans. Avant la diversification, les besoins calciques sont couverts par la consommation quotidienne de 600 à 700 ml de lait. De 4 à 6 mois jusqu’à 1 an, les besoins calciques seront couverts par l’allaitement au sein ou la consommation de 500 ml de lait 2ème âge, auquel s’ajouteront les laitages et fromages.

À partir de 5/6 mois, il est fortement recommandé de choisir un lait 2èmeâge (appelé réglementairement « préparation de suite ») qui apporte, par rapport au lait de vache : 20 à 30 fois plus de fer, 2 à 3 fois moins de protéines, beaucoup plus d’acides gras essentiels, surtout omégas 3, moins de sels minéraux, 2 à 3 fois moins de sel, 2 fois plus de zinc, et plus de vitamines A, D, E, C. Le passage du lait 1er âge au 2ème âge a lieu lorsque l’on propose à l’enfant son premier repas sans lait.

Il est conseillé d’utiliser des laitages spécifiques pour bébé qui obéissent à la réglementation concernant les aliments pour enfants en bas âge (jusqu’à 3 ans). On ne trouve plus de laitages spécifiques bébé en rayon frais, mais en présentation longue conservation. Les conditionnements de 120g correspondent aux yaourts et ceux de 60g correspondent aux petits suisses et sont proposés par 2. Certains laitages spécifiques pour bébés sont supplémentés en fer et en acides gras essentiels. Les laitages peuvent être sucrés : le sucre n’est pas interdit chez l’enfant, il doit faire partie des saveurs proposées : c’est l’excès de sucre qui peut être nocif. L’ajout de fruits dans les laitages permet de varier les desserts.

La réglementation française interdit aux industriels l’utilisation des laits 2èmeâge pour la fabrication des laitages en raison de l’apport en vitamines A et D. Les laitages spécifiques pour bébés du commerce ne sont donc pas réellement équivalents au lait 2èmeâge. Certains laitages courants sont déguisés en laitages spécifiques pour bébé…

Vous pouvez faire vous-même vos yaourts à condition de respecter les règles d’hygiène et de conservation habituelles, avec du lait 2èmeâge ou de croissance : ainsi ils seront vraiment spécifiques pour bébé !

Quantités de lait conseillées

Après 6 mois et jusqu’à 3 ans, il faut compter entre 500 et 800 ml de lait ou d’équivalents laitiers par jour: aux 500 ml de lait recommandés pourront donc être ajoutés progressivement une portion de fromage et un laitage

À partir de 12 mois : le lait toujours présent

Besoins nutritionnels

Le lait représente le principal apport de calcium, qui est nécessaire à une bonne croissance osseuse, et qui intervient dans de nombreux métabolismes.

Les laits de croissance entre 10-12 mois et 3 ans (voire au-delà) ont une composition beaucoup mieux adaptée que celle du lait de vache. Ainsi, en comparaison avec le lait de vache entier, les laits de croissance apportent davantage de fer, d’acides gras essentiels, de zinc et de vitamines, en limitant l’apport de protéines et de sels minéraux. Il existe 40 références de laits de croissance en poudre et 24 références sous forme liquide prête à l’emploi.

Les laitages spécifiques pour enfants en bas âge sont recommandés jusqu’à 3 ans, même si avant cet âge il est possible de proposer des laitages « courants ».

Attention, en raison du risque de toxi-infection alimentaire, tous les fromages ne peuvent pas être proposés (on attendra l’âge de 5 ans pour proposer des fromages au lait cru, à l’exception de ceux à pâte pressée cuite).

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’article mpedia « Alimentation équilibrée, 1 et 3 ans ».

Quantités de lait conseillées

Jusqu’à 3 ans, on peut lui proposer 500 à 800 ml de lait par jour, cette ration comprenant le lait et les produits laitiers. Il faut savoir que 250 ml de lait apportent 300 mg de calcium, soit autant que 2 yaourts, 4 petits suisses, 80g de camembert ou 30 g d’Emmental ou de Comté. La crème fraîche, comme le beurre, ne contient que les graisses du lait et ne peuvent constituer un équivalent lacté; cependant ils peuvent remplacer de temps en temps les huiles végétales dans la purée de légumes de midi.

Zoom sur

Les laits de vache, de chèvre, d’ânesse, de jument, de brebis ne sont pas adaptés à l’alimentation du petit enfant, en particulier avant l’âge de un an. On peut toujours dire qu’autrefois on utilisait ce type de lait même chez de jeunes enfants et que cela leur convenait très bien, mais nous avons maintenant suffisamment de preuves scientifiques pour penser tout à fait le contraire. D’autre part certains médias grand public tentent de nous faire croire que les laits de certains animaux, comme la jument par exemple, sont un gage de santé pour les enfants, alors que ces laits présentent des carences ou des excès pour de nombreux nutriments et ne sont donc pas nutritionnellement adaptés pour alimenter de jeunes enfants, même si leur prix est très élevé…

Les jus végétaux (de châtaigne, d’amande, de coco, de riz, etc,…) appelés abusivement « laits végétaux » sont totalement déconseillés chez les jeunes enfants car ils les exposent à des complications nutritionnelles graves. En effet, leur composition n’est pas adaptée à l’alimentation des nourrissons. Ils ne peuvent être utilisés que chez des enfants de plus de trois ans, occasionnellement, en complément alimentaire ou pour des recettes, mais jamais en remplacement du lait. Différentes publications ont attiré l’attention sur les risques de dénutrition encourus avec ce type d’alimentation. En Belgique, en juin 2017, des parents ont été poursuivis par la justice pour le décès de leur bébé de 7 mois alimenté avec un “jus” végétal. L’Anses a lancé une alerte à destination des parents : « ces produits ne doivent pas être utilisés, même à titre partiel, chez l’enfant de moins de 1 an car ils sont responsables de dénutritions sévères ». La Cour européenne de justice n’autorise plus que les produits laitiers issus de lait animal, à employer les dénominations « laits » « yaourts » et « fromage » (arrêt du 14/06/17). (https://www.mpedia.fr/art-les-laits-vegetaux/).

Il ne faut pas confondre ces jus végétaux avec les préparations à base de riz ou de soja, vendues en pharmacie, et destinées à des enfants présentant certaines pathologies (allergie aux protéines de lait de vache, intolérance au lactose, etc.) ou dans un souci familial d’alimentation végétale. Les formules de ces produits sont conformes à la réglementation française et européenne et conviennent pour l’alimentation des jeunes enfants.

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