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Quelles sont les causes de la puberté précoce ?

Mis à jour le 21 octobre 2020 Dr Olivier PUEL

Puberté précoce

Aujourd’hui, les cas de puberté précoce sont de plus en plus fréquents et l’influence de l’environnement est fortement suspectée dans leur déclenchement. Les parents se retrouvent très souvent démunis et se posent de nombreuses questions. Face à ce constat, les pédiatres de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) se sont rapprochés de l’Association Française des Pédiatres Endocrinologues Libéraux (AFPEL) afin d’élaborer ensemble des documents pédagogiques pour les familles et les soignants et de mettre en place une étude clinique sur ce sujet.

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Consulter pour dépister et éliminer les possibles causes médicales

Lorsqu’un enfant présente des signes de puberté à un âge inhabituel, les parents doivent solliciter l’avis de leur médecin qui va essayer de répondre à plusieurs questions : Est-ce vraiment la puberté ? Est-ce le bon âge ? Quel est le mécanisme en cause ? Quelles seront les conséquences pour la santé physique et psychique ?

Pour y répondre, le pédiatre va regarder la courbe de croissance notée dans le carnet de santé, faire pratiquer une radiographie de la main et du poignet gauches pour déterminer un âge osseux et, chez la fille, une échographie pelvienne pour mesurer l’utérus et les ovaires. Une fois la puberté précoce suspectée, le médecin prescrira un bilan sanguin afin de confirmer le diagnostic et en préciser la cause. Si la puberté précoce est centrale (déclenchée par l’hypophyse), une IRM cérébrale sera réalisée pour éliminer toute anomalie (kyste, malformation, lésion évolutive).

Le pédiatre adressera ensuite son patient à un spécialiste (pédiatre endocrinologue) qui confirmera et évaluera les risques de la précocité afin de décider de la prise en charge.

À noter qu’en cas de puberté précoce chez un garçon, une cause médicale sérieuse est retrouvée plus fréquemment que chez les filles (pour 30 à 40% des pubertés précoces des garçons). Ce n’est qu’après avoir éliminé ces possibles causes médicales que l’on pourra conclure à une « puberté précoce centrale idiopathique », c’est-à-dire sans cause décelable.

Le surpoids

Dans bon nombre de ces cas, l’influence de facteurs environnementaux est suspectée comme la prise de poids ou les Perturbateurs Endocriniens Environnementaux (PEE).

Il a été constaté qu’une prise de poids progressive depuis le plus jeune âge avec un rebond de la courbe de corpulence vers 3-4 ans, est très souvent responsable de pubertés précoces chez les filles. La consommation fréquente de sucre peut perturber par elle-même le fonctionnement de nombreux organes comme par exemple les ovaires. Ce phénomène, bien connu chez les femmes en surpoids, est décrit actuellement chez les petites filles.

Les Perturbateurs Endocriniens Environnementaux

D’autre part, dès 1991, l’existence de nombreux composés libérés dans l’environnement, capables de dérégler le système endocrinien des animaux et de l’Homme est suspectée, on les appelle les Perturbateurs Endocriniens Environnementaux.

Traiter au cas par cas pour stopper l’évolution des signes pubertaires

Il existe un traitement qui agit directement sur la commande centrale de la puberté (l’hypophyse) en bloquant son activité, ce qui interrompra l’évolution des signes pubertaires. Il permet à l’enfant d’évoluer psychologiquement comme les autres enfants de son âge et de poursuivre sa croissance en taille plus longtemps.

Après avoir confirmé la puberté précoce (son évolution peut-être très lente au départ ou même régresser spontanément) et éliminé une possible cause médicale, ce traitement sera indiqué en tenant compte de l’âge de début des signes pubertaires, de leur rapidité d’évolution, de la maturité psychique de l’enfant, du pronostic de taille définitive, de la date d’apparition des premières règles chez les filles et après discussion avec les parents. D’autre part, un accompagnement psychologique est parfois nécessaire pour surmonter ces bouleversements physiques et psychiques précoces.

La prise en charge de la puberté précoce est aussi l’occasion d’informer les parents sur la responsabilité très probable de facteurs environnementaux. Contrôler le poids de l’enfant en limitant fortement les apports en sucres rapides et en augmentant l’activité physique d’une part, et limiter l’exposition de l’enfant et de sa fratrie aux PEE d’autre part, pourra ralentir l’évolution de la puberté précoce et surtout limiter l’apparition d’autres dysfonctionnements endocriniens. Le pédiatre peut aider les parents à mettre en place des stratégies individuelles afin de modifier le mode de vie et l’environnement de leur enfant.

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Ecrit à l’instigation de l’AFPA en collaboration avec l’AFPEL, représenté par le Dr Patricia Bartaire, Dr Monique Jesuran-Perelroizen et le Dr Olivier Puel

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