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Pleurs de mon enfant, les comprendre et les calmer

Mis à jour le 20 avril 2022 4 de nos experts

pleurs bébé

A leur naissance et dans les premiers mois de vie, tous les bébés pleurent, ils pleurent même parfois beaucoup ! Et même ils « crient » plus qu’il ne « pleurent » puisqu’ils ont un cri bien tonique et n’ont pas de larme ni de sanglot … C’est en effet leur moyen de communication principal pour vous appeler et vous transmettre leurs émotions. Quelques conseils pour comprendre ces pleurs, et les calmer.

Il est normal que vous et votre conjoint vous sentiez désarmés et inquiets, face aux pleurs de votre bébé, surtout lorsque vous ne parvenez pas à le calmer. Voici quelques informations sur le langage des pleurs des nouveau-nés, pour vous aider à traverser cette période le plus calmement possible sans inquiéter.

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Un moyen d’expression

Les cris sont le moyen d’expression de votre bébé, ils lui permettent de vous alerter et de vous faire venir auprès de lui. Les pleurs expriment une demande : désarroi d’être seul dans son berceau, mal au ventre ou coliques, faim, inconfort à cause de la chaleur, etc. Ils sont un moyen pour votre enfant d’attendre une réponse, et la principale réponse sont vos bras.

Lorsque votre bébé s’éveille, il cherche un contact, il a toujours besoin d’être entouré. En effet, à la naissance, votre enfant n’apprécie pas la solitude, il éprouve un grand besoin de contact physique. Rappelez-vous que votre bébé a été bercé en continu pendant votre grossesse. Vous devez être très proche de votre bébé, « collée à lui » pendant ses premières semaines puis encore les premiers mois de vie (vous au début puis la personne qui se substitue à vous : nounou…)

La nuit, il est recommandé que vous placiez son berceau près de votre lit pour répondre à ses besoins plus rapidement. Au fil du temps, vous arriverez plus facilement à « décoder » ses pleurs.

Les pleurs de bébé sont pour lui son seul moyen d'expression. Vous parviendrez à mieux les interpréter au fil du temps.

Pleurs bébé bras

Calmer les pleurs

Durant les quatre premiers mois, il est préférable que la réponse aux pleurs de votre nouveau-né soit rapide. N’hésitez pas à prendre votre bébé dans vos bras, il en a besoin, sauf s’il pleure tout en dormant. Dans ce cas, ne le réveillez pas, il s’agit d’une phase normale de sommeil dit « agité ».

C’est d’abord le contact et le bercement qui calme un enfant, la chaleur du corps de sa maman, sa voix . S’il n’a pas faim, il est possible qu’il ait simplement besoin de ce câlin. Il se peut aussi qu’il souffre de petits troubles digestifs, ces maux de ventre sont fréquents chez le nourrisson. Posez votre enfant à plat ventre sur votre avant-bras et votre avant-bras sur vos genoux. Si ses pleurs s’apaisent, ce peut être le signe que votre petit avait mal au ventre. Parlez-en à votre médecin, il saura trouver une solution pour le soulager.

Les causes digestives de pleurs

  • Les principales causes de pleurs sont le besoin de contact et le besoin d’être nourri. Vous apprendrez à reconnaître ses demandes et ses besoins.
  • Si votre bébé crie en tétant, Il est possible, également, qu’il présente un réflexe gastro-colique. Il tète et avale trop de lait, trop rapidement, sans évacuer d’air sous forme de rots, ce qui déclenche des mouvements trop rapides et brusques de l’intestin. Cette activation de son intestin est douloureuse pour lui et le gêne pour terminer son repas. Pour l’aider, faites en sorte que votre bébé se nourrisse plus tranquillement, en faisant des pauses pour faciliter les rots pendant la tétée ou le biberon. Vous pouvez, par exemple, le changer au milieu du repas. S’il est au biberon, essayez un lait « épaissi » : il tétera plus lentement. Cela lui permettra d’être plus détendu, moins ballonné. Quand il est allaité, il arrive parfois que le flux de lait soit trop fort et trop rapide (réflexe d’éjection fort). Il convient alors de laisser s’écouler ce premier jet (voire de l’extraire) puis de mettre le bébé au sein après ce flux.
  • Il peut souffrir de reflux gastro-œsophagien, parfois visible sous forme de régurgitations, parfois non visibles si le liquide qui reflue de l‘estomac ne remonte pas jusqu’à la bouche. Il faudra donner la tétée ou le biberon tranquillement avec des pauses, en facilitant les rots. Il ne faudra pas serrer la couche et éviter les vêtements comportant une ceinture ou un élastique à la taille. La tête du lit peut être légèrement surélevée. Si votre bébé est nourri au biberon, votre médecin pourra vous conseiller un lait « épaissi » ou « anti-régurgitations » (AR) pour limiter ces reflux. Parfois des médicaments sont nécessaires.
  • Votre enfant peut aussi souffrir d’une mauvaise digestion du lactose. Vous pourrez le remarquer s’il présente, 20 à 30 minutes après le biberon, des gaz, des selles acides et liquides, parfois responsables d’érythème fessier (votre bébé a les fesses rouges). Dans ce cas, parlez en à votre médecin qui peut vous proposer un autre type de lait, pauvre en lactose.
  • Enfin, il se peut que votre nouveau-né pleure en raison d’une petite angoisse. Il arrive que la relation entre vous et votre bébé prenne parfois du temps pour se mettre en place, c’est une difficulté de compréhension. Il vous faut le temps de trouver un rythme commun, d’autant plus que vous êtes fatiguée après l’accouchement. Pas d’inquiétude, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.
  • Enfin, il existe un autre type de pleurs, les pleurs du soir ou pleurs de décharge qui commencent vers la fin du premier mois, atteignent souvent leur maximum vers un mois et demi et s’atténuent le plus souvent progressivement à la fin du premier trimestre.

Que faire si je ne supporte plus les pleurs de mon enfant ?

Les pleurs de votre bébé sont naturels. Ils sont sa seule façon de vous avertir qu’il a faim, sommeil, mal au ventre, mal aux dents, trop chaud… Il peut également pleurer sans raison apparente. On dit qu’il « décharge ». Au bout d’un certain temps, les pleurs d’un bébé peuvent devenir un véritable motif d’exaspération, de stress, voire de dépression pour les parents.

Pourquoi je ne supporte pas les pleurs de mon bébé ?

Ne pas comprendre les pleurs de son bébé et ne pas se sentir en capacité de les calmer est un sentiment extrêmement perturbant pour beaucoup de parents qui, du coup, ne se sentent pas à la hauteur.

Si ces mêmes parents manquent de sommeil, rencontrent des problèmes dans leur travail, des problèmes d’argent ou autres, s’ils sont donc déjà stressés, les pleurs peuvent avoir des conséquences dramatiques (dépression, maltraitance, bébé secoué…).

Devenir parents n'est pas si facile ! Si vous sentez une baisse de moral, n'hésitez pas à vous faire aider et à en parler à votre entourage.

Maman au bord de la crise de nerfs

Que faire pour ne pas craquer ?

Pour ne pas en arriver à ces extrêmes, quelques conseils :

  • En premier lieu : déculpabilisez ! Les parents parfaits, ça n’existe pas. Tous, à un moment donné, nous craquons. Les pleurs de votre bébé sont anxiogènes, vous ne pouvez pas tous les interpréter et il est normal qu’au-delà d’un certain seuil, vous ne puissiez plus les supporter. Cela ne vous empêche pas d’aimer votre enfant.
  • Tentez d’identifier les pleurs, cela vous rassurera. C’est difficile au début, mais après quelques mois, vous saurez s’il a faim, mal, sommeil… En cas de doute, si vous pensez qu’il y a peut-être une cause pathologique, consultez votre pédiatre.
  • Tentez de garder votre calme : votre bébé ressent votre stress, votre énervement, votre angoisse. Des sensations qui le placent en situation d’insécurité et alimentent encore ses pleurs. Fredonnez-lui une berceuse, bercez-le, votre voix le rassurera
  • Si rien n’y fait et que vous sentez que vous êtes à bout, laissez-le un moment dans son lit, en sécurité, et accordez-vous une pause dans une autre pièce. Respirez, essayez de décompresser. Prenez un livre, téléphonez à un proche… changez-vous les idées quelques minutes et surtout, tentez de retrouver votre calme. Votre bébé sentira votre apaisement.
  • N’hésitez pas à vous faire aider. Passez le relais à quelqu’un de confiance (votre conjoint, votre mère, votre sœur, une amie…) pour vous octroyer des moments de lâcher prise. Loin d’être une faiblesse, reconnaître des limites (que nous avons tous), est une force

Le conseil du pédiatre

Quelques astuces pour calmer votre bébé

  • Faites-lui des câlins, portez-le dans vos bras ; installez-le à plat ventre sur votre avant-bras, à plat ventre sur vos genoux,
  • Vous pouvez même faire du « peau à peau »,
  • Pourquoi ne pas le mettre aussi parfois dans le porte-bébé, même chez vous ? Il sera contre vous, rassuré et tranquillisé et vous garderez vos mains libres pour faire ce que vous avez à faire,
  • Fredonnez des berceuses, des chansons enfantines,
  • Faites-lui écouter de la musique douce, de préférence celle que vous écoutiez lorsque vous étiez enceinte,
  • Faites-lui des massages,
  • Allez vous promener, à pied ou en voiture.
Le père a une place importante face à ces pleurs, en soutenant la maman, mais aussi en participant activement à trouver lui même des réponses aux pleurs de son bébé.
Vous connaîtrez des jours plus sereins et vous vous sentirez moins désemparés. Vous apprendrez à mieux vous connaître et, jour après jour, vous cernerez mieux les attentes et les besoins de votre bébé.
S’il vous semble que ses pleurs sont anormalement importants ou prolongés, si vous avez trop de difficultés à les gérer, si vous vous sentez dépassé.e ou trop fatigué.e, des professionnels sont là pour vous aider.

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Bellaïche M. Coliques du nourrisson : comment lutter contre la crise ! Pédiatrie pratique N° 234 janvier 2012

Bocquet A. Coliques du nourrisson : le point de vue du pédiatre libéral! Pédiatrie pratique N° 234 janvier 2012

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