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Tout savoir sur la mononucléose ou maladie du baiser

Mis à jour le 11 avril 2022 2 de nos experts

AB
 Dr Michel NAVEL

Écrit par 2
de nos experts

Mononucléose enfant

Qu’est-ce que la mononucléose, couramment appelée « maladie du baiser » ? Quels sont les symptômes de cette infection virale ? Est-ce juste de la fatigue ? Comment guérir ? Est-elle contagieuse ? Voici une fiche technique sur le sujet.

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Qu’est-ce que la mononucléose ?

Maladie infectieuse aiguë et généralement bénigne, la mononucléose infectieuse (MNI) est causée par un virus de la famille des herpès virus (Epstein-Barr Virus), transmis le plus souvent par la salive. Dans l’enfance, elle survient sous la forme d’une primo-infection, habituellement sans ou avec très peu de symptômes, c’est pourquoi la mononucléose passe souvent complètement inaperçue.

C’est plutôt à l’adolescence ou chez les jeunes adultes, avec un pic de fréquence entre 15 et 25 ans, que le virus se révèle par un tableau plus typique de mononucléose infectieuse. Il s’agit d’une maladie contagieuse, mais moins que certaines infections virales telles qu’un rhume ou une grippe. Sa transmission se fait essentiellement par la salive, c’est pourquoi on l’appelle souvent la « maladie du baiser », « maladie du bisou » ou « des amoureux » même si la contamination se fait plus fréquemment en partageant couverts, verres, sucettes, doudou, cigarettes etc.

Cette maladie n’apparaît qu’une seule fois au cours de la vie d’une personne. Les personnes ayant été infectées par le virus Epstein-Barr (EBV) sont alors immunisées à vie.

Il s’agit le plus souvent d’une maladie sans gravité, qui disparait d’elle-même sans prise de traitement. Toutefois, il existe des risques de complications assez rares. Pour ces raisons, il est donc recommandé de consulter un médecin ou le pédiatre de votre enfant si vous suspectez un cas de mononucléose chez votre enfant, ou si son état général se détériore.

Symptômes de la mononucléose

L’incubation de la maladie dure 4 à 6 semaines, moins pour les enfants. Lorsque la maladie occasionne des symptômes dans la forme typique, le patient se sent très affaibli, il se plaint de maux de tête, de nez bouché, de maux de gorge (le cou peut être déformé par des ganglions sensibles et augmentés de volume, une angine avec un voile blanchâtre sur les amygdales qui peut gêner le patient pour déglutir), et de conjonctivite. Il peut présenter une forte fièvre (souvent plus de 40°C), il se plaint de courbatures et manque d’appétit.

Dans 50% des cas d’infection, la mononucléose infectieuse est asymptomatique. En effet, les jeunes enfants (moins de 5 ans) n’auront généralement pas ou très peu de symptômes. Dans les rares cas, ou l’enfant présente un ou des symptômes, ceux-ci peuvent se confondre avec des maladies ORL (toux, rhume, grippe, angine…) et disparaissent au bout de 15 à 20 jours. Plus rarement, une éruption cutanée peut apparaître. En examinant le patient, le médecin peut mettre en évidence une augmentation de volume de la rate.

En revanche, chez les grands enfants et les adultes, des complications peuvent parfois apparaitre. Les symptômes peuvent être plus forts et la fatigue peut persister pendant longtemps, allant de quelques semaines à plusieurs mois.

La période de contagion de la mononucléose débute quelques jours avant l’apparition des symptômes et peut durer jusqu’à 20 mois après sa guérison.

Évolution de la maladie

L’infection au syndrome est marquée par une fatigue constante, des douleurs diverses, des troubles neurologiques et psychologiques, une fièvre prolongée entre 37,5° et 38,5°C, un amaigrissement modéré et des ganglions qui restent sensibles.

Diagnostic de la maladie

Le diagnostic de ce syndrome est clinique et se déroule en deux temps : pour écarter le risque d’une angine bactérienne à Streptocoque, un test de diagnostic rapide, en prélevant des sécrétions dans la gorge, doit être réalisé.

Puis le médecin peut demander une numération sanguine montrant une « inversion de formule ». Des tests de dépistage sanguin reposant sur la recherche des anticorps spécifiques peuvent confirmer ce diagnostic si besoin. Le “MNI-Test” est sensible dans 80 % des cas si l’infection de mononucléose est récente (il existe des faux positifs dans 3 % des cas).

On peut confirmer ce test positif par une recherche d’anticorps IgM anti VCA au début de la maladie, et d’IgG EBV-VCA et IgG EBNA à une période plus avancée de la maladie.

Traitement de la mononucléose

Un médecin peut prescrire des traitements symptomatiques, comme des antalgiques en cas d’inconfort lié à la maladie (paracétamol, ibuprofène). Mais à ce jour il n’existe pas de traitement spécifique du virus Epstein-Barr (EVB).

On évitera l’aspirine. Comme dans toute maladie virale, les antibiotiques sont inutiles en l’absence de surinfection. On évitera plus particulièrement une Pénicilline A qui entraînera au cours d’une infection à EBV une éruption cutanée importante ressemblant à la rougeole. La prise de corticoïdes présente peu d’intérêts.

Pour récupérer d’une mononucléose, il est recommandé de se reposer et de boire beaucoup d’eau. Sans vrai preuve scientifique, des vitamines, comme la vitamine D, et des stimulants naturels tels que l’acérola ou la gelée royale, peuvent éventuellement aider à renforcer le système immunitaire.

Mesures de prévention

À défaut de pouvoir prévenir une infection due au virus Epstein-Barr (EBV), des moyens pour éviter la contagion sont conseillés :

  • Les règles d’hygiène habituelles (se laver régulièrement les mains, jeter ses mouchoirs après utilisation).
  • Ne pas embrasser une personne infectée.
  • Ne pas utiliser des ustensiles de cuisine en commun (couverts, verres).
  • Ranger la brosse à dents séparément des autres.

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American academy of pediatrics. Caring for your baby and young child: birth to age 5, Bantam Books. 2004. 752 pages

« Pédiatrie pour le praticien » A. Bourillon – 6e édition – 2011 – Masson Editeur – 832 pages.

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